Le « sexe »,
nom « laïque » et « scientifique » que nous
avons donné à la très théologique « chair », se
décline chez les humains de multiples façons.
C'est tout d'abord et
avant tout un faux besoin et un mythe. Soi-disant les humains
auraient en permanence à l'âge adulte envie de baiser. Certains
ridicules ajouteront que l'homme est le seul animal qui baise pour
son plaisir. Et pas uniquement pour se reproduire. Comme si les chats
ou les ornithorynques ne prenaient pas leur pied, ou plutôt leur
patte, en baisant ! Comme si au moment du rut le lion se disait :
« moi, felis leo, vais à présent me faire cette jolie
petite lionne, mais attention ! C'est uniquement pour me reproduire,
pas pour prendre ma patte ! »
On a créé
culturellement chez les humains un faux besoin de sexe plus ou moins
permanent. Qui fait que nombre d'humains se croient obligés et
malins de chercher à mettre leur joujou dans le joujou de l'autre,
quand bien-même ils ne ressentent pas l'envie de le faire. Après,
l'habitude se prend et ruine avec beaucoup d'efficacité la relation.
Baiser sans en avoir le désir réel et réciproque est une bourde
monumentale qui coute très cher. Elle est confortée par le mythe de
la soi-disant jouissance automatique optimale de l'homme en cas
d'éjaculation.
Quand on cherche à
baiser sans vrai désir réciproque, le sexe devient un piège. On
tente de commettre un acte déraisonnable car étranger à nous. Ce
qui fait qu'on devient étranger à la relation avec l'autre. Et en
général à la relation avec le sexe qui nous intéresse, et même
au delà.
Le sexe sans vrai désir
réciproque est aussi un verrou. Quand on cherche à comprendre, il
bloque la porte d'entrée vers la connaissance de soi, de l'autre, et
de la relation avec lui ou elle.
Enfin, s'étant bien
égaré, on rencontre des drames. Car l'acte sexuel pratiqué en
dépit de bon sens n'est en rien un acte anodin. Quand sa pratique
est contrariée par une « rupture », l'envie de meurtre
de l'autre qui en apparaît responsable, ou de suicide de soi est
fréquente. Les dérives causées par le sexe en tant que pratique
d'un faux besoin conduisent à des dizaines de millions de morts
tragiques chaque année de par le monde, dont de très nombreux
jeunes gens et jeunes filles. Sans compter les estropiés moraux ou
physiques. Et, autre conséquence, le manque d'amour amène la
recherche de compensations.
Celles-ci prennent la
forme de drogues morales ou chimiques. Quand on pense à ceux qui se
droguent avec le pouvoir ou l'argent, on mesure les conséquences
dramatiques et incalculables qu'ont le dérangement sexuel chez
nombre d'humains. Comme, par exemple, les conflits suscités par
l'appétit de dominer des territoires et des populations
Ou bien encore la
tendance à l'accumulation folle de richesses entre les mains d'une
poignée d'humains. Cependant que le reste de l'Humanité présente à
nous un océan de misère.
Tous ces drames, tous ces
problèmes, ont une source : l'homme dérangé dans sa sexualité.
Peut-on y remédier ? C'est difficile à dire. Mais en tous cas nous
pouvons déjà chacun et chacune de nous chercher à nous rectifier
et nous améliorer. Et, peut-être ainsi, par l'exemple donné de
notre sérénité, ouvrir la perspective d'une sortie de l'Humanité
de l'impasse où elle piétine depuis un nombre immense d'années.
Impasse d'autant plus
éclatante de nos jours, où tous les moyens existent pour assurer le
bien-être de tous. Et où la mauvaise répartition des richesses
conduit à des misères immenses.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 27 janvier 2016
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