La méchanceté humaine
est une maladie de l'instinct qui s'attache à nous à travers les
désordres de notre culture. Celle-ci prône souvent la haine ou des
valeurs plus ou moins baroques, fausses et subtilement déguisées.
Ainsi, par exemple, dans
notre culture il est interdit de voir l'autre, d'être vu par lui et
de se voir. Il est défendu également de toucher l'autre, être
touché par lui et se toucher soi-même. Bien sûr, ces interdits ne
sont pas énoncés littéralement comme ça. On dira que « la
pudeur » interdit d'être vu « nu », voir l'autre
« nu » et se voir « nu ». Le toucher sera
prohibé sans autres explications que le contact est synonyme
d'avances « sexuelles ».
Le domaine proclamé de
la « sexualité » sera régit par des normes et règles
d'exception. La violence, le mensonge, l'hypocrisie, la jalousie, la
manipulation, seront ici considérées comme de jolies choses allant
de soi. Sous prétexte de la recherche du coït on verra quantité
d'individus en temps normal habituellement plutôt aimables et
courtois, se métamorphoser en brutes décomplexées.
Les comportements en
question relèveront ici de la méchanceté. Comme quantité d'autres
comportements dérangés. En témoignent par exemple que très rares
sont les photographies prises d'humains nus où ceux-ci ont des poses
naturelles et ne sont pas en train de se montrer ou se cacher.
Parvenir à se sentir simplement « au naturel » quand on
est nu, est un grand progrès. Qui est possible mais demande du temps
et du travail sur soi pour y arriver.
Se rapprocher autant que
possible de notre nature est un but grandiose à l'échelle de chacun
de nous. Et échapper de la sorte à quantité de pensées et
préoccupations fausses qui tendent à nous bousculer, déranger,
envahir. Quand on parcourt les journaux dits « d'actualités »,
que de bruits parasites et de pensées dérangées y trouve-t-on ! La
sérénité n'est pas le fort des médias, qui préfèrent donner la
priorité au bruit médiatique et aux « nouvelles » qui
ne nous concernent pas ou guère. Le sensationnel et le superficiel
ont la vedette dans ces publications dites « d'information ».
Elles ne nous aident guère à comprendre le monde.
Les médias sont infestés
de nouvelles plus ou moins fausses qui ont pour objectif de donner la
vedette à telle ou telle personne. Qui obéissent à une tendance
générale de recherche de la notoriété. Ce qui témoigne d'un
malaise. Pour exister, se sentir exister, elles ont besoin de se voir
dans le regard de milliers d'autres. Alors qu'il suffit d'un seul
regard positif sur soi, le sien, pour être bien.
Ce manque d'assurance est
un écho de cette règle qui prohibe la vue de l'humain à l'humain.
Comment, si on doit se cacher, pourrait-on parvenir à être sûr de
soi ? On cache ce qui est honteux. Si on doit avoir honte de soi on
ne peut pas être bien avec soi-même. La « pudeur »,
c'est la honte et la peur d'exister. Pour échapper à la prison de
la « pudeur », il faut parvenir à un état neutre et non
à « l'impudeur ». Cette démarche est subtile.
Face à la complexité du
monde, un certain nombre de personnes recherchent furieusement « la
vérité », sans savoir de quoi il s'agit. En fait, la vérité
est qu'il n'y a rien à chercher. Il suffit d'être. Mais pour y
arriver il faut se débarrasser de beaucoup de pensées parasites qui
ne servent à rien. N'apportent rien, si ce n'est de la confusion. Le
plus beau des discours c'est le silence et l'écoute.
Il faut parvenir au
détachement de fausses valeurs, faux problèmes. Et trouver ainsi le
chemin qui ne conduit pas à l'indifférence, mais à la sérénité.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 25 janvier 2016
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