Le phénomène de
« l'enfance prolongée » me paraît clair. Il me reste à
en exposer toutes ses conséquences que j'identifie.
Ce trouble majeur chez
l'être humain est un élément à prendre en considération dans le
domaine des troubles mentaux. Imaginons à partir de cas réels un
cas imaginaire de stress post traumatique. Un jeune homme courageux
embrasse la carrière militaire. Il en fait le choix. Puis il
l'assume dans des conflits divers. Est apprécié positivement par
ses supérieurs et ses camarades. Et affronte sans problèmes
visibles des situations très dures. Puis, c'est l'effondrement moral
inattendu et incompréhensible. Voilà que sous le énième
bombardement qu'il subit, il en a déjà vécu d'autres et des bien
pires, soudain il ne supporte plus rien. Incapable de dormir,
assailli par des cauchemars terribles, des pensées
déstabilisantes... bref, il vit un stress post traumatique.
Incapable de continuer son activité militaire, il se retrouve en
hôpital psychiatrique et se traîne.
Que lui est-il arrivé ?
Il supportait jusqu'à présent sans difficultés des situations bien
plus dramatiques que celle qu'il a connu et qui a apparemment
déclenché son mal-être.
A la base de sa situation
déstabilisée, il y a en fait les conséquences de la panique causée
par la sortie de l'enfance prolongée. Tout d'abord, il a cherché à
domestiquer cette panique, lui faire face, être plus forte qu'elle,
en se choisissant un métier émotionnant et dangereux : la carrière
des armes. Puis, il s'est passé un événement inaperçu et
déclencheur. La veille au soir du bombardement qu'il a subit, il
s'est trouvé dans un lieu fermé qui présentait exactement la même
atmosphère, le même éclairage que sa chambre d'enfant. Ce qui a
formé écho avec ce souvenir ancien. Cet écho a ouvert une fenêtre
dans la cuirasse qu'avec le temps il s'était constitué pour ne pas
voir, ne pas subir la panique originelle suscitée par sa sortie de
l'enfance prolongée. Résultat, quand le bombardement est arrivé,
il ne disposait plus d'aucune cuirasse. Il s'est retrouvé sans
protection morale face au danger. Comme un enfant confronté au
danger. Un enfant qu'il était redevenu, peut-être seulement au
départ pour quelques heures. Et le cataclysme est arrivé.
Pour en sortir, il faudra
refaire le chemin vers l'enfance prolongée, la source de la panique
originelle. Ce faisant, retrouvant son équilibre, cela pourra
également remettre en cause son choix professionnel dont la source
était la volonté inconsciente d'affronter la panique originelle. Il
sera guéri, mais ne sera plus soldat.
Il arrive aussi que
l'écho et l'ouverture de la fenêtre soient pratiquement simultanés.
J'ai rencontré le cas de deux femmes bipolaires. L'une m'a dit
l'être devenu suite à une agression, l'autre suite au suicide d'un
proche. Ces deux événements violents avaient fait écho et
s'étaient mis en symbiose avec la panique originelle. Rien n'avait
pu se remettre droit. Et l'humeur s'était déréglée.
Quelquefois les
bipolaires trouvent le chemin de la cause de leur mal-être et
guérissent spontanément de façon incompréhensible. C'est un
psychiatre qui me l'a dit.
En prenant en compte le
phénomène du trouble majeur que constitue la panique causée par la
sortie de l'enfance prolongée, on devrait pouvoir améliorer la
prise en charge de diverses affections psychologiques ou
psychiatriques. Et, peut-être, parvenir à guérir certains
patients. Je ne suis pas médecin et ignore le jargon utilisé par
les représentants du corps médical. Je suis philosophe, artiste
peintre et carnavaleux. Donc, mes propos ne sont pas écrits comme
cela se fait dans les publications médicales. Puisse néanmoins, si
c'est possible, mes pensées aider à améliorer le travail médical
et la santé des malades !
Basile, philosophe
naïf, Paris le 22 septembre 2015
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