mardi 22 septembre 2015

416 Enfance prolongée , stress post traumatique et bipolarité

Le phénomène de « l'enfance prolongée » me paraît clair. Il me reste à en exposer toutes ses conséquences que j'identifie.

Ce trouble majeur chez l'être humain est un élément à prendre en considération dans le domaine des troubles mentaux. Imaginons à partir de cas réels un cas imaginaire de stress post traumatique. Un jeune homme courageux embrasse la carrière militaire. Il en fait le choix. Puis il l'assume dans des conflits divers. Est apprécié positivement par ses supérieurs et ses camarades. Et affronte sans problèmes visibles des situations très dures. Puis, c'est l'effondrement moral inattendu et incompréhensible. Voilà que sous le énième bombardement qu'il subit, il en a déjà vécu d'autres et des bien pires, soudain il ne supporte plus rien. Incapable de dormir, assailli par des cauchemars terribles, des pensées déstabilisantes... bref, il vit un stress post traumatique. Incapable de continuer son activité militaire, il se retrouve en hôpital psychiatrique et se traîne.

Que lui est-il arrivé ? Il supportait jusqu'à présent sans difficultés des situations bien plus dramatiques que celle qu'il a connu et qui a apparemment déclenché son mal-être.

A la base de sa situation déstabilisée, il y a en fait les conséquences de la panique causée par la sortie de l'enfance prolongée. Tout d'abord, il a cherché à domestiquer cette panique, lui faire face, être plus forte qu'elle, en se choisissant un métier émotionnant et dangereux : la carrière des armes. Puis, il s'est passé un événement inaperçu et déclencheur. La veille au soir du bombardement qu'il a subit, il s'est trouvé dans un lieu fermé qui présentait exactement la même atmosphère, le même éclairage que sa chambre d'enfant. Ce qui a formé écho avec ce souvenir ancien. Cet écho a ouvert une fenêtre dans la cuirasse qu'avec le temps il s'était constitué pour ne pas voir, ne pas subir la panique originelle suscitée par sa sortie de l'enfance prolongée. Résultat, quand le bombardement est arrivé, il ne disposait plus d'aucune cuirasse. Il s'est retrouvé sans protection morale face au danger. Comme un enfant confronté au danger. Un enfant qu'il était redevenu, peut-être seulement au départ pour quelques heures. Et le cataclysme est arrivé.

Pour en sortir, il faudra refaire le chemin vers l'enfance prolongée, la source de la panique originelle. Ce faisant, retrouvant son équilibre, cela pourra également remettre en cause son choix professionnel dont la source était la volonté inconsciente d'affronter la panique originelle. Il sera guéri, mais ne sera plus soldat.

Il arrive aussi que l'écho et l'ouverture de la fenêtre soient pratiquement simultanés. J'ai rencontré le cas de deux femmes bipolaires. L'une m'a dit l'être devenu suite à une agression, l'autre suite au suicide d'un proche. Ces deux événements violents avaient fait écho et s'étaient mis en symbiose avec la panique originelle. Rien n'avait pu se remettre droit. Et l'humeur s'était déréglée.

Quelquefois les bipolaires trouvent le chemin de la cause de leur mal-être et guérissent spontanément de façon incompréhensible. C'est un psychiatre qui me l'a dit.

En prenant en compte le phénomène du trouble majeur que constitue la panique causée par la sortie de l'enfance prolongée, on devrait pouvoir améliorer la prise en charge de diverses affections psychologiques ou psychiatriques. Et, peut-être, parvenir à guérir certains patients. Je ne suis pas médecin et ignore le jargon utilisé par les représentants du corps médical. Je suis philosophe, artiste peintre et carnavaleux. Donc, mes propos ne sont pas écrits comme cela se fait dans les publications médicales. Puisse néanmoins, si c'est possible, mes pensées aider à améliorer le travail médical et la santé des malades !

Basile, philosophe naïf, Paris le 22 septembre 2015

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