Au début de l'Humanité,
il y a de cela plusieurs millions d'années, le seul outil
intellectuel pour se déterminer dans sa vie est chez l'être humain
son instinct. Comme toutes les autres espèces animales, il dispose
d'un instinct propre à son espèce. Il n'a aucun besoin particulier
qui le pousse directement à créer une quelconque industrie. Sa
taille et sa force le classe parmi le genre de proies que les
prédateurs carnassiers évitent, lui préférant des proies
inoffensives. Une troupe de singes solidaires aux morsures féroces
est plus périlleuse à attaquer qu'un paisible herbivore ou un
lapin. Quant aux petits enfants humains, s'ils s'éloignent, ils sont
aussi pourvus d'une capacité de courir très vite pour se mettre à
l'abri du groupe.
La vie des humains sera
bouleversée progressivement par une activité évolutive : le jeu.
Les humains jouent. En jouant, ils inventent des choses. Pense-t-on
aujourd'hui que y compris l'idée de réaliser un sol plat ou un
escalier furent le fruit d'une lente évolution ?
Cette évolution amène à
développer un produit nouveau, distinct de l'instinct pur originel :
le savoir.
Au savoir qui naît ainsi vont s'ajouter : le savoir erroné, l'erreur, et l'ignorance, l'absence de savoir. Ce qui va ajouter une inégalité possible entre les humains. Et aussi, au savoir, à l'erreur et l'ignorance vont s'ajouter : la transmission du savoir, de l'erreur ou de l'ignorance. Cette transmission va amener un trouble majeur chez les humains : l'enfance prolongée, qui est antinomique au fonctionnement originel de base des humains.
Au savoir qui naît ainsi vont s'ajouter : le savoir erroné, l'erreur, et l'ignorance, l'absence de savoir. Ce qui va ajouter une inégalité possible entre les humains. Et aussi, au savoir, à l'erreur et l'ignorance vont s'ajouter : la transmission du savoir, de l'erreur ou de l'ignorance. Cette transmission va amener un trouble majeur chez les humains : l'enfance prolongée, qui est antinomique au fonctionnement originel de base des humains.
A l'origine, dès qu'il
arrive à se nourrir seul, l'être humain est adulte. Or, là, il va
être amené à devoir « rester enfant », le temps
d'apprendre... Car il faut prendre du temps pour apprendre. Et ce
trouble majeur, l'enfance prolongée, va engendrer la peur, la
panique. Enfant prolongé signifie aussi parents prolongés. L'enfant
prolongé quand il sera précipité très tardivement dans le statut
théoriquement adulte, va perdre ses repères artificiels : les
parents prolongés. Ce sera la panique. Il se sentira petit, perdu et
incapable de s'en sortir, d'y arriver. Il se sentira incapable de
penser par lui-même. Il sera comme un individu qu'on a maintenu
couché durant six mois. Il a désappris à marcher.
Alors, sans réaliser
l'état de panique où il se trouve, car il le partage avec ceux qui
l'entourent, il va souffrir d'un trouble dont il ne cerne pas la
nature. Résultat, par exemple, on verra des mères qui se dévouent
corps et âme à leurs enfants bizarrement répéter qu'elles sont
« des mauvaises mères ». D'excellents professionnels
vont incompréhensiblement ne jamais être satisfaits du résultat de
leur travail. Celui-ci leur semblera toujours mauvais,
insatisfaisant. Des adultes responsables vont chercher une idéologie,
un parti politique, un chef à suivre, et vont en trouver un, y
compris quand ça ne correspondra en rien à leurs intérêts.
D'autres, qui disposent de tout ce qu'il faut pour mener une
existence confortable et satisfaisante, vont se ruiner la vie à
devenir des « chefs politiques ou autres ». Les troubles
de comportements fruits de la panique sont variés et innombrables.
Un phénomène des plus
bizarres sera la recherche frénétique d'un papa ou une maman de
substitution à travers d'une étrange quête qu'on nommera : « la
recherche de l'amour » ou « du Grand Amour » ou
« de sa moitié ». Des personnes « raisonnables »
chercheront à tous prix quelqu'un de fabuleux dont la présence
arrangerait tout et leur serait soi-disant indispensable. Cette
recherche les conduira à des souffrances extrêmes, parfois même au
suicide. Mais, mettre en doute cette recherche sera très mal vu par
les personnes qui souffrent. Si on ose déclarer vouloir échapper à
la terrible pression normative des humains en panique et dire qu'on
cesse de chercher « sa moitié d'orange », que
n'entendra-t-on ? Qu'on va le regretter, que c'est misérable, « tu
es homosexuel », etc. Il est défendu de vouloir échapper à
la recherche de « l'obligatoire bonheur à deux » !
Basile, philosophe
naïf, Paris le 21 septembre 2015
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