Schématiquement, notre
monde est l'expression de la combinaison de deux forces opposées,
complémentaires, symétriques et dynamiques. Cette combinaison peut être
symbolisée par le Yin-Yang chinois. Appréhender cette réalité
nécessite de s'abstraire de la rigide pensée logique d'Aristote :
« c'est ça ou ça ». Non, « c'est ça et ça »,
« ce n'est pas ça et ce n'est pas ça », « c'est
ça et son contraire simultanément ». La vie est une création
permanente. Ou une recréation permanente où on peut avoir du mal à
discerner d'emblée la combinaison des deux forces. Pour simplifier à
l'extrême, j'appellerais ici ces deux forces : « le matériel »
et « le spirituel ».
Quand il y a excès de
l'une ou de l'autre, ça ne va pas. Il faut qu'elles s'équilibrent
et se déséquilibrent en permanence pour avancer. Exactement comme
dans la marche, où on n'arrête pas de tomber d'un pied sur l'autre
tout en restant debout.
L'excès du matériel en
amour engendre des obsessions « physiques ». Le plus
souvent l'homme est obsédé par l'idée d'obtenir des gains
« physiques ». Faire l'amour voire sodomiser, embrasser
sur la bouche en mettant la langue, toucher les seins, les fesses de
la femme. Ces obsessions qui font fi de l'harmonie de la relation
figent celle-ci, la rend désagréable, pauvre et vide.
Quand l'intention physique est « réalisée », l'insatisfaction perdure alors. Ce qui fait qu'on cherchera à la compenser avec d'autres éléments « physiques ».
Quand l'intention physique est « réalisée », l'insatisfaction perdure alors. Ce qui fait qu'on cherchera à la compenser avec d'autres éléments « physiques ».
Ça pourra être le
nombre, la jeunesse des partenaires. Ou des idées plus naïves,
odieuses et stupides, comme par exemple : ayant couché avec
la mère chercher absolument à violer sa fille.
L'excès de spirituel
conduit aussi à des drames et désagréments. On va idolâtrer
l'autre, s'en gargariser. Tout lui donner au sens propre du terme. Se
faire dévaliser, vider, cambrioler. Et jeter finalement ensuite.
L'excès de matériel
conduit à des recherches substitutives. On cherchera la gloire, le
pouvoir, l'argent, avec les conséquences calamiteuses que ça entraîne pour soi-même et les autres. L'excès de spirituel amène
à conforter des mythes délirants qui conditionnent l'acceptation de
situations absurdes et invivables. Exemple : on fera l'amour et on
n'y trouvera pas d'intérêt. Au lieu de cesser, on se dira : « oui,
mais à force ça s'arrangera » ou bien encore : « c'est
parce que je n'ai pas trouvé la bonne personne ». Si on
s'ennuie avec quelqu'un on se dira : « je ne vais pas le
quitter, car nous formons un couple. » Si l'autre vous pourrit
la vie avec sa jalousie : « c'est normal d'être jaloux. »
Est-ce pourtant normal d'accepter des choses insupportables ?
Il faut se détourner de
l'excès de cul comme de l'excès de sentimentalisme. La vie est une
création permanente. Et ne doit pas être une souffrance permanente.
Ceux qui s'appliquent à se rendre malheureux et rendre malheureux
les autres sont à fuir.
Pour trouver ce qui nous
convient et rejeter ce qui ne nous convient pas, il est essentiel de
savoir dire non. Et savoir interroger franchement l'autre pour savoir
ce qu'il veut. Ou pour qu'il nous dise au moins ce qu'il prétend vouloir,
s'il ment.
L'amour n'est rien. La
relation est tout. C'est le terreau dans lequel s'enracine l'amour
éventuel. Il n'y a pas d'amour sans relation. En revanche, une
relation sans amour est possible. Les femmes croient parfois que pour
rencontrer un homme il leur faut s'adapter à ses désirs proclamés.
C'est faux. Il faut qu'elles soient elles-mêmes. Et tant pis pour
les hommes s'ils n'osent pas, n'arrivent pas à les aimer.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 23 juin 2015
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