Il fait très chaud hier
à Paris. Je suis seul nu chez moi et vaque à des occupations
diverses : écrire, lire, téléphoner, ranger, faire la cuisine,
manger. Voilà que je dois sortir poster un courrier urgent et
important. Je dois m'habiller pour aller jusqu'à la poste voisine.
Je regarde les gens qui passent dans la rue. Ils portent tous des
vêtements, pourquoi faire ? Ça ne sert à rien. C'est même
malsain.
Ah oui, c'est pour la
« pudeur » me direz-vous ? Mais, qu'est-ce que c'est
cette fameuse « pudeur » ? Si on est nu, ce serait
soi-disant « sexuel » ? Ce qui signifie que la nudité
commanderait aux hommes de se précipiter sur le vagin des femmes
pour les baiser... C'est quoi ce délire ?
Notre société est
gymnophobe et vaginolâtre. La gymnité signifie le fait d'être nu.
La gymnastique porte ce nom parce que, à l'origine, elle se
pratiquait nu. La gymnophobie c'est l'horreur de la nudité. Notre
société a horreur de la nudité. Elle est folle. Elle est malade.
Elle vomit la nudité, notre état naturel et bienvenu quand il fait
chaud, au nom de l'obligation de sauter sur le vagin des dames et
jeunes filles si nous les hommes sommes nus. Quelle connerie ! Cette
idolâtrie du vagin, c'est la vaginolâtrie. Quand, il y a plus d'un
an, j'ai commencé à vivre nu chez moi quand je suis seul, je
trouvais ça très agréable. Mais, en même temps, j'avais
l'impression de ne pas être libre. De devoir rester enfermé chez
moi. Et subir la brimade de devoir m'habiller pour sortir. A présent,
c'est différent. Je me sens libre. Ce sont les autres, dehors, qui
m'apparaissent enfermés et malheureux dans une société délirante.
Dire que chez les
Allemands, qu'il est très à la mode de critiquer en France en ce
moment, dans les grands parcs de Munich ou Berlin on est libre de se
dessaper entièrement. Pas si cons que ça, les Allemands ! Et chez
les Français ? L'arrestation, l'amende, la prison, pour
« exhibition » !
Au Québec existe le
délit d'« exposition des organes génitaux ». On n'est
pas nu, on « expose »...
Il y a certainement en
Allemagne plein de choses moches comme il y en a aussi chez nous.
Mais, aujourd'hui où il fait encore, comme hier, bien chaud à
Paris, j'aimerais bien aller me promener, à poil, bien sûr, dans
les rues de Paris. Et que tout le monde fasse pareil. Se respectant
les uns les autres et se promenant en souriant et chantant...
Mais, notre société est
tellement morale ! Tout le monde est habillé dans la rue. Et, chez
soi, chacun peut regarder des vidéos pornographiques sur Internet où
on voit des jeunes filles se faire battre et violer. Ce sont des
« actrices » de plus de 18 ans qui « jouent »
les filles violées. Tout est en règle.
L'hypocrisie et l'ordre
règne, et le massacre des Hellènes, l'Hellenicide continue :.
Les créanciers de la
Grèce exigent à présent en échange de prêts d'argent que les
retraites soient amputées de l'EKAS, une allocation mensuelle de 40
à 260 euros versée aux retraités grecs les moins fortunés. 48 %
de ceux-ci touchent moins de 300 euros par mois. Et que la TVA fasse
augmenter les prix des aliments, médicaments et de l'électricité
de 10 %. Alors que 300 000 foyers grecs sont déjà privés
d'électricité pour ne pas avoir pu régler leurs factures. La
mortalité infantile depuis 2010 a augmenté en Grèce de 40 %. Il y
a eu 4000 suicides, dont probablement des centaines de retraités
poussés dans la misère par l'austérité. Comme Dimitris
Christoulas qui s'est suicidé devant le parlement grec place
Syntagma. Aujourd'hui, Juncker a refusé de prendre Tsipras au téléphone.
Juncker veut que la Grèce se soumette. Elle résiste. Il n'est pas
content. L'Europe donne l'impression d'être dirigée par des
machines à calculer. Quand on sait qu'on dépend de ces machines à
calculer pour beaucoup de choses, ça n'est pas très rassurant.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 6 juin 2015
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