mardi 11 février 2014

221 Une nouvelle religion dominante et menaçante

Un sage Africain que j'ai croisé récemment m'a fait remarquer que : « L'homme a créé l'argent. On dit qu'il doit lui obéir. Mais comment peut-on prétendre qu'il doit obéir à une chose qu'il a créé ? »

C'est pourtant ce qui arrive aujourd'hui. Partout la logique financière triomphe. On dirait que la seule philosophie dominante soit devenue la comptabilité. Au nom du remboursement d'une dette odieuse et absurde qu'ils ont créé sans qu'elle serve aux humains, nos chefs politiques veulent réduire tous les budgets. Notamment celui de la santé. On ferme, regroupe les hôpitaux et maternités. On réduit les remboursements médicaux. On dissuade les gens de se soigner. On saccage tout. Et cela uniquement pour dégager du cash.

Ce cash va se déverser dans les coffres de gens qui n'en ont rigoureusement aucun besoin. Selon l'association Oxfam France citée par L'Expansion en janvier 2014 : 1 % de la population mondiale possède presque la moitié des richesses de l'Humanité ! Les 85 plus riches du monde possède autant que la moitié la plus pauvre de l'Humanité, soit 3 milliards 500 millions d'humains ! A quoi cela sert-il de gagner tant d'argent qu'on ne saura pas dépenser ? Ça ne sert à strictement rien. Si ce n'est flatter la vanité. Et empêcher la masse des autres de vivre. C'est une stupidité, un crime, une addiction, une maladie psychiatrique ! Qui fut jadis déjà dénoncée par Aristote qui l'avait baptisé : « la chrématistique ». 

Quand on observe nos politiciens au pouvoir, ils sont prosternés devant les autels de cette nouvelle religion dominante. Et ne font rien qui puisse déranger ce culte dont les officiants ne pensent qu'à augmenter le profit d'actionnaires déjà trop riches. Sur les autels du profit financier maximum, tout est sacrifié : l'Art, la Culture, la Santé publique, la protection de l'enfance, l'environnement, la qualité de vie du plus grand nombre, la paix, l'amour et l'harmonie, etc.

Le but recherché est de remplir de liquidités les coffres de certains super-privilégiés. Qui ne parviendront jamais à dépenser cet argent. Mais qui distribuent des miettes à ceux qui les servent. On nage dans l'irrationnel.  

Profitant de ces miettes, la masse des politiques du monde tend la main et obéit aux ultra-riches, grands prélats du profit à tout prix. 

Juste en dessous de la masse des chefs politiques, on trouve toutes sortes de gens formellement en opposition. Mais en fait complices, qui prétendent combattre le profit, mais sont corrompus par lui. Et qui arrivent quelquefois au pouvoir et trahissent ensuite leurs électeurs. N'est-ce pas, Monsieur Hollande ?

Le monde est aujourd'hui à la croisée des chemins. Ou il surmonte la maladie chrématistique. Ou il disparaît. Et l'homme ira rejoindre la galerie des espèces disparues, au côté du dodo de l'île Maurice, du diplodocus et de l’archéoptéryx.

Si nous voulons comprendre le monde actuel, n'oublions jamais que le profit se conjugue comme une religion. Appelons-là la chrématistique ou le profitisme. Cette religion menace aujourd'hui l'existence-même et la survie de l'Humanité.

Basile, philosophe naïf, Paris le 11 février 2014

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