mardi 29 mai 2018

1008 Le conflit originel, source de tous les conflits

Les humains, il y a plus de dix mille ans, inventant l'agriculture et l'élevage, connaissaient au moins dès ce moment et en partie le fonctionnement de la reproduction humaine. Ils ignoraient l'existence de l'ovule et le fonctionnement de l'ovulation. Cette ignorance a duré au moins jusqu'aux années 1840. La découverte de l'ovule en 1827, et la description de l'ovulation dans les années 1840, n'ont pas spontanément éliminé ici le fruit empoisonné de l'ignorance : le patriarcat. A son origine et à sa base se trouve la croyance erronée que seule l'homme est un agent actif de la reproduction. La femme étant elle réduite au rôle d'une sorte de terre passive. Terre qui doit se soumettre à son « cultivateur » : l'homme. Et lui appartenir.

Cette prétention absurde, odieuse et irréalisable est à l'origine d'un conflit entre les hommes et les femmes, conflit qui dure encore et se trouve être la source de tous les conflits entre les humains. C'est donc le conflit originel. Si nous prenons un conflit tel qu'une guerre, on nous expliquera savamment les causes idéologiques ou religieuses de ce conflit, les intérêts en jeu, etc. Sans relever le point fondamental est évident : alors que plus de la moitié de l'Humanité est formé de femmes, l'essentiel de ceux qui entreprennent et mènent le conflit appartiennent à la minorité masculine de l'Humanité. Parce que le motif de fond de toutes les guerres c'est le patriarcat. Et la volonté absurde et odieuse des hommes de dominer et posséder les femmes. Tout le reste ne sont que des prétextes destinés à accompagner la volonté patriarcale de se battre.

Il en est de même des autres conflits tels que les conflits d'ordre financier, économique, sociaux. La base c'est l'envie de se battre. Ensuite seulement apparaissent les motifs officiels. Ce qui ne signifie pas qu'il n'existe pas des causes plus justes et plus belles que d'autres. Mais pour sortir de la spirale mortelle des conflits, la seule solution sera de sortir du patriarcat. C'est-à-dire d'y mettre fin. De ne rien en laisser debout. Sinon, il y aura toujours des conflits. Et le perfectionnement continu des armements aidant, l'Humanité finalement s'anéantira.

Le conflit originel imprègne la société jusqu'aux niveaux les plus élémentaires de la vie relationnelle. Par exemple il dramatise et confisque la tendresse dite « physique ». Caresser un chien ou un chat va de soi. Caresser un humain est beaucoup moins évident. Ce genre de problème, analysé ou non, déstabilise les humains. Ils ont tendance à connaître une sorte d'angoisse, de peur omniprésente et permanente.

Cette peur s'exprime ouvertement et s'articule avec des événements propices à ce fonctionnement mental. Un sujet qui fait peur est facilement repris dans des conversations et échanges divers. Des fois de façon ridicule et caricaturale. J'ai ainsi vu plusieurs fois des personnes très bien nourries et en train de manger copieusement parler avec emphase du problème de la faim dans le monde. Des gens vivant dans une très grande liberté parler de situations où celles-ci manquent cruellement. Et ces libertés manquant à des personnes dont la vie n'intéresse en rien directement ces personnes libres. Pourquoi choisir un tel sujet de conversation plutôt désagréable?

Parce que les humains sentent bien que que quelque chose ne va pas. Mais ils n'analysent pas ce quelque chose. Alors, en quelque sorte ils tournent autour en évoquant divers sortes de drames. Mais sans parvenir pour autant à comprendre que le conflit originel est la source de tous les conflits.

Le patriarcat a réussi à tellement embrouiller la vision des choses qu'il lui arrive même de criminaliser l'amour. Dans la société humaine, au cours des millénaires et encore aujourd'hui, certaines situations amoureuses sont traitées et considérées comme des crimes. Qu'on pense par exemple aux amoureux qui ne respectent pas « les liens du mariage ». Des fois même on les tue.

Basile philosophe naïf, Paris le 29 mai 2018

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