vendredi 25 mai 2018

1005 Les quatre violences et les trois frigidités

Il existe principalement quatre types de violences : la violence morale, j'insulte, je montre mon mépris. La violence physique : je frappe, prive de nourriture quelqu'un. Et enfin, la violence par omission et la violence par retrait, qui sont souvent oubliées dans la liste. Pourtant la violence par omission est la plus répandue des violences. Et la violence par retrait est très meurtrière.

Les humains ont besoin d'amour, d'échange, de partage, de convivialité. Le toucher est un vecteur fondamental de l'amour. Ne dit-on pas : « je suis très touché » ? Mais le toucher, la caresse, l'étreinte dans les bras, le câlin sont très souvent absents. La violence est ici celle du manque de ce qui devrait être et dont on manque cruellement. Une amie adulte depuis longtemps se plaignait à moi que sa mère n'avait jamais été câline avec elle. On entend dire que l'absence complète de toucher peut entraîner la mort des petits bébés. J'ignore si c'est vrai, mais beaucoup de gens trouvent cela vraisemblable.

Le conditionnement au manque de câlins débute très tôt. Les enfants apprennent en regardant et imitant les adultes. Ceux-ci évitant le toucher, ils vont les imiter. Ce sera même parfois pour eux une façon de s'affirmer comme « grands ».

Le toucher sera d'autant plus proscrit qu'il a été artificiellement, caricaturalement, stupidement, catastrophiquement et arbitrairement rattaché à « la sexualité » en qualité de « préliminaires ».

J'écrivais l'autre jour une poésie où je disais avoir eu envie de toucher l'épaule nue d'une jeune fille et lui caresser le dos et les épaules... Je ne parlais pas de « sexe », mais dans notre société patriarcale obnubilée par le coït, essayez de vous faire comprendre ! La destinatrice du poème l'a trouvé « un peu osé ». Heureusement, comme c'est une personne intelligente et sensible elle ne l'a pas mal pris. D'autres à sa place se seraient fâchés. Mais comment se faire comprendre dans une société patriarcale infectée par le mensonge et la pratique des sous-entendus ?

Et si j'ai envie de passer la nuit, dormir avec quelqu'un, aller au lit avec quelqu'un il n'existe rigoureusement aucun mot pour le dire. Toutes ces expressions impliquent toujours le coït. J'ai toujours détesté les sous-entendus et j'évite leur emploi.

La violence par retrait est une violence extrême et extrêmement répandue. Elle consiste à laisser aller vers vous une personne que vous attirez. Faire mine d'être dans une disposition favorable à une telle rencontre. Et puis subitement ôter le tapis de sous les pieds du visiteur.

Au début on est le petit singe qui distrait. Puis on en a assez de vous et on vous chasse d'un revers de main. Ce genre d'attraction répulsion peut amener la dépression, le suicide, ou encore le meurtre badigeonnée avec l'inscription « crime passionnel ». La violence par retrait tue des milliers de gens chaque année, et même sans doute des dizaines de milliers de gens, si c'est à l'échelle planétaire.

Les trois frigidités sont la frigidité sexuelle, la frigidité sensuelle et la frigidité sentimentale. Il existe des personnes qui ne ressentent rien en cas de bisous ou caresses. J'ai eu il y a longtemps une petite amie qui ne supportait pas les bisous. Elle les rejetait en s'exclamant « je n'ai plus quinze ans ! » La frigidité sentimentale c'est l'incapacité d'aimer. La capacité aussi à contempler des choses négatives. Par exemple, lors d'une projection d'images j'ai vu une scène d'exécution et j'ai fermé les yeux pour éviter de la voir. Dans la salle je pense que j'ai été probablement le seul à réagir ainsi. Ce qui m'a fait comprendre à quel point je suis différent de beaucoup de ceux qui m'entourent. Qui sont également très souvent frigides sensuellement. Je ne risque pas de me faire comprendre par eux.

Basile philosophe naïf, Paris le 25 mai 2018

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