Un des plus importants,
sinon le plus important problème de notre société prétendument
« évoluée » est le viol et la menace du viol. Tant
qu'une jeune femme ne pourra pas traverser seule Paris tranquillement
entre minuit et demi et quatre heures du matin, on ne pourra pas
prétendre que notre société est une société civilisée. Nous
n'avons pas les moyens d'empêcher d'emblée tous les crimes.
Cependant il faut soulever l'important problème des soins
post-viols. La mise au point de traitements adaptés est une grave
question. Et il ne s'agit pas uniquement de les baser sur la parole,
mais également sur le geste. J'ai quelques idées à ce sujet, dont
j'ai déjà parlé dans ce blog.
La condition féminine
défectueuse est la base de tous les problèmes. Comment parvenir à
significativement l'améliorer ? Une grande réponse me paraît
être l'assemblée des femmes. On pourrait l'appeler l'Assemblée
féminine des droits et devoirs.
Notre société tempère
le pouvoir central avec des contre-pouvoirs : partis, syndicats,
instances diverses. Pour exprimer la revendication spécifique
féminine face à un pouvoir élu qui est autant dire toujours
essentiellement masculin, les femmes et elles seules, voteraient et
éliraient leurs représentantes. Celles-ci porteraient la voix des
revendications féminines. Et il y en a.
Durant longtemps on a
prétendu que notre France était gouverné par le suffrage
universel. Alors que seuls les hommes avaient le droit de vote. Cette
situation est celle du travail aujourd'hui. On prétend que le
travail est reconnu et rémunéré. Alors que l'immense travail
féminin, maternel et domestique, n'est ni reconnu, ni rémunéré.
Aux mères on propose de travailler à l'extérieur pour rémunérer
des mères de substitution baptisées « puéricultrices »
ou « assistantes maternelles ». Ce mode de faire
arrange certaines, d'autres pas. Je connais une mère de trois
enfants qui a choisi de se consacrer à les élever jusqu'à l'âge
où ils seront autonomes. Et bien son mari lui dit fréquemment :
« tu ne travaille pas. Moi, je travaille. Je ramène l'argent à
la maison. »
Dans notre société le
pouvoir masculin est omniprésent. Je feuilletais un jour une revue
consacrée à la révolution russe de 1917 et à la guerre civile qui
a suivi. Il y avait là des dizaines de photos illustrant ces
événements. J'ai eu à un moment l'idée de voir combien de femmes
figuraient sur ces photos. Au total, à peine une douzaine, tout le
reste c'était des hommes.
Sur une illustration de
la première organisation internationale des travailleurs, on voit,
en 1864... des dizaines de dirigeants... et pas une seule femme !
Ces jours-ci a lieu en
France l'élection présidentielle. Il y a... neuf candidats et deux
candidates. Est-ce sexuellement représentatif d'une société qui
compte plus de cinquante pour cent de femmes ?
Dans notre société le
rôle proposé à la femme est très souvent réduit à celui de se
taire et craindre l'homme. Cette situation calamiteuse perturbe toute
la société. Et y compris les hommes, et notamment les hommes
respectueux des femmes, il en existe, n'y trouvent pas là leur
compte. Si on veut déclarer sa flamme à une femme, on a
l'impression de sortir de sa tranchée en 1914. Si on souhaite dormir
avec une femme, ou seulement lui caresser les cheveux ou la serrer
dans ses bras, on est tout de suite confronté à des ultimatums
sexuels. Notre société est obsédé par le sexe, et quel sexe !
Et tend à réduire la femme a un objet sexuel.
Pour en finir avec ces
problèmes et bien d'autres, il est temps de doter les femmes d'un
contre-pouvoir opposé au pouvoir masculin : l'Assemblée
féminine des droits et devoirs, dont l'existence doit être
inscrit dans la Constitution.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 20 avril 2017
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