« Tu devrais te
faire aider par un spécialiste. » Cette vieille antienne, que
ne l'entend-t-on pas ? Quand on a des problèmes
« psychologiques »... hop ! Un spécialiste et le
tour est joué. J'ai voulu moi aussi suivre ces « bons
conseils »...
Première étape :
sentant que j'avais des problèmes en moi à régler, j'en parle à
un sympathique ami, qui me recommande un ami à lui, psychanalyste.
Je prend rendez-vous et lui apporte un dossier de documents écrits
de ma plume à propos de mes problèmes. Il m'écoute et puis parle.
D'une seule et unique chose : « comment vous allez faire
pour me payer ? » Je suis en détresse, cherche de
l'aide... et ce salopard ne s'intéresse qu'à une seule et unique
question : « comment je vais lui ramener de la thune ? »
J'ai ramassé mon dossier, salué le salopard et suis parti.
Seconde étape, des
années plus tard : « tu devrais consulter un psychologue,
c'est remboursé par la sécurité sociale, utile et intéressant »
me dit un ami. Je suis le conseil et me retrouve dans les griffes
d'un psychiatre.
Il me voit plusieurs
fois, puis rédige une ordonnance pour me prescrire une spécialité
pharmaceutique pour la tête. Je lui demande pourquoi. Je lui dit que
je ne me sens pas déprimé. Il me répond que, à son avis, je le
suis. Mais alors, pour mon moral, pourquoi ne pas plutôt prendre un
bon petit vin ? Il me répond, invoquant son autorité
médicale : « la différence c'est que c'est ici un
médicament qui vous est prescrit par un médecin. » J'ai pris
l'ordonnance. N'ai pas été chercher le médicament en question.
C'était le début de l'été. Il y avait plein de fruits en vente.
Et ils n'étaient pas chers, c'était avant le jour maudit du premier
janvier 2002 où cette saloperie d'euro est arrivé et où les prix
ont commencé à danser et dansent toujours. J'ai acheté un tas de
fruits différents et me suis dit : « le voilà, mon
antidépresseur ! » Je n'ai jamais revu le psychiatre. Je
n'ai rien contre les psychiatres. Il y en a de très bien, mais pas
celui-là.
Plus tard, j'ai une
copine. Et mon zizi n'est pas son copain. On demande l'aide d'un
brave médecin. Il me prescrit une fameuse spécialités pour soigner
« les troubles érectiles », comme ils disent. Je prend
la spécialité. Effectivement j'ai la gaule. Mais aucune sensibilité
quand je la met à l'ouvrage. Quand j'en parle au médecin
prescripteur il ne répond rien. Sa science s'arrête là.
Alors, ma copine
m'entraîne chez le... sexologue. Celui-ci fait la sourde oreille à
l’exposé précis du problème. Et part dans un discours très bien
rôdé pour préconiser, eut égard à mon âge, la centrifugation de
mon sperme pour lui assurer une meilleure performance fécondante...
C'est à ces rencontres
que se sont limitées pour moi l'aide des « spécialistes ».
Ah oui ! Encore un que j'ai vu il y a plus de six années. Quand
je lui ai expliqué que j'étais perturbé par le fait d'avoir une
compagne malade, il m'a conseillé de... l'abandonner ! Bravo !
Le médecin traitant de ma compagne m'a conseillé de prendre un
ultime rendez-vous avec ce spécialiste mauvais conseilleur. Pour lui
faire la morale. Ce que j'ai fait. Mon conseilleur a été à cette
occasion dans ses petits souliers.
Et puis ma copine est
allé mieux. Elle a réglé mon problème en me jetant à la
poubelle. Ce qui m'a foutu par terre pour trois ou quatre années,
mais ça c'est une autre histoire. Elle appartient déjà au passé.
Comme on le voit ici, il y a toujours une solution aux problèmes
rencontrés. Elle n'est pas forcément celle qu'on attend, mais on la
trouve. Pour finir, je dirai que mes problèmes, eh bien, sans l'aide
des « spécialistes » j'ai réussi très largement à m'en
débarrasser. Par la force des choses, j'ai fait mon ménage tout
seul et je continue à traquer la crasse dans les coins et sous les
meubles.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 17 avril 2017
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