L'ombre de la Belgique et
quelle ombre ! Plane sur l'actuelle course à la présidence de
la République française. Le mot « réforme » a deux
sens différents en français : « réformer » peut
signifier éliminer, détruire, supprimer. Une « vache de
réforme », après avoir donné des veaux et du lait part à
l'abattoir. Dans les chemins de fer, un « wagon réformé »
finit à la casse ou comme cabane de chantier. L'autre sens du mot
« réforme », c'est changer la société autrement que
par les armes, la violence. C'est changer la société de manière
pacifique.
Ces dernières années le
mot « réforme » et « réformer » a été
utilisé en France par des médias, des politiques, uniquement dans
le premier sens : détruire, anéantir, supprimer, jeter à la
poubelle. Il n'y a pas d'autres alternatives pour par exemple
réformer le code du travail... Il est trop gros, poubelle ! Il
faut « réformer » les retraites : vous partirez
plus tard. Il faut « réformer » la Sécurité sociale :
vous serez moins remboursé, et ainsi de suite.
Mais voilà que surgit
dans le paysage politique français quelqu'un qui rappelle au
souvenir collectif l'autre sens du mot « réformer ».
Celui de faire des changements pacifiques, pas simplement détruire
et supprimer des choses au motif invoqué qu'elles seraient trop
vieilles, inadaptées, etc.
Ce réformiste est un
ancien communiste. Il faut remonter bien loin en arrière pour en
trouver un autre de telle envergure à l'échelle de son pays. En
1956, la Hongrie avait Imre Nagy. En 2017, soixante-et-un an après
nous avons Mélenchon. Tous les deux, Imre Nagy et Mélenchon ont été
communistes et ont évolué ensuite. Le premier a fini très mal
suite à l'intervention militaire russe.
Pour réformer, il faut
avoir des idées, des théories à mettre en application. Je ne suis
pas mélenchonologue, et laisse à d'autres le soin d'étudier
l'homme et ses idées. Un point cependant me semble intéressant et à
souligner ici : Mélenchon aurait pour source d'inspiration une
Carolo. Qu'est-ce qu'une Carolo ? C'est une native de la ville
de Charleroi, en Belgique.
Elle s'appelle Chantal
Mouffe, enseigne la philosophie et écrit des livres. En France, les
médias en parlent un peu. Je l'ai découverte où ? Chez nos
amis belges. Vous pouvez aller faire sa connaissance ici :
https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_et-si-jean-luc-melenchon-devait-sa-nouvelle-popularite-a-une-carolo?id=9579223
C'est sur le site
Internet de la radio télévision belge. Il y a une vidéo de deux
heures vingt, à voir, où apparaît le politique français au côté de la
théoricienne belge.
Chantal Mouffe est
quelqu'un dont l'influence semble-t-il majeure (je ne suis pas
chantalmouffologue), est parfaitement bien connue de notre actuel
président. François Hollande y a fait une allusion à sa façon il
y a très peu de temps.
Parlant de la campagne
électorale des présidentielles françaises, où l'importance
grandissante de Mélenchon sème la panique dans les milieux
financiers, il a subitement fait une allusion étonnement olfactive :
« cette campagne sent mauvais » a déclaré François
Hollande.
Pourquoi elle sentirait
mauvais ? Tout simplement parce que celle qui inspire Mélenchon
s'appelle Mouffe. En français, on retrouve le mot « mouffe »
dans la « mouffette » et la célèbre « rue
Mouffetard », à Paris, dans le « quartier de la
Mouffe ». Ce mot vient de « moffer » qui signifie
puer en vieux
français. Choisir de commenter l'irruption mélenchonesque dans la
campagne des présidentielles en disant que « cette campagne
sent mauvais »... c'est de l'humour hollandais...
Basile, philosophe
naïf, Paris le 15 avril 2017
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