Quelle base a notre
conscience ? Au début de notre vie notre instinct nous guide. Si à
la naissance nous cherchons le sein de notre mère, ce n'est pas
suite à la lecture d'un manuel de puériculture ! Cette évidence et
d'autres encore seront par la suite occultées par des discours
prétendument objectifs qui recouvrent des idéologies diverses. Ils
se drapent parfois avec les oripeaux de « la morale »,
« la science » ou « l'évidence ». Vers l'âge
de quatre ans, le petit humain est autonome, capable de se nourrir
seul. C'est à ce moment que commence le trouble majeur de l'enfance
prolongée. Pour pouvoir lui faire ingurgiter le savoir, ou les
bêtises, fruits de « la Civilisation », le petit humain
sera sevré tactilement et infantilisé durant une dizaine d'années
au moins. C'est une fille ? Elle est belle en regard des critères
esthétiques de son entourage ? Alors, elle sera aussi
quotidiennement arrosée de compliments niais, énoncés autant par
les hommes que par les femmes, qui se résumeront essentiellement par ces quatre mots : « comme tu es beeeeeeeeeeelle !!! »
Viendra l'époque où la
fille voit ses seins pousser, sa pilosité pubienne et ses règles
apparaître. À ce
moment-là, il lui sera très hypothétique de vivre une « histoire
d'amour ». Vu que si la Nature la fait femme, dans sa tête et
affectivement elle est toujours une fillette. Cependant, il faudra
peu d'années pour que des troubles nouveaux envahissent sa vie. Le
désordre mental dans la tête de la plupart des garçons et des
hommes fera qu'elle ne sera plus considérée par eux comme un être
humain de sexe féminin, mais juste comme de la viande à baiser. La
jeune fille nouvelle découvrira l'immonde harcèlement sexuel. Comme
me disait récemment une amie septuagénaire parisienne : « à
partir de l'âge de treize ans, il n'était plus question pour moi de
pouvoir aller acheter le pain à la boulangerie en étant tranquille
! » Une dame, également parisienne, qui a été une jeune
femme d'une très grande beauté, devenue âgée, s'exclamait devant
moi : « enfin tranquille ! » Notre société française
et parisienne, et d'autres ailleurs, font de la merveilleuse beauté
féminine une tare et un fardeau.
Au harcèlement
s'ajoutera la menace du viol. Qui est une menace sournoise et
omniprésente dans toutes les classes de la société. Ces dernières
décennies un autre phénomène dramatique s'est développé. Jusque
dans les années soixante du siècle dernier, les jeunes filles et
les femmes ne fumaient guère. Depuis, prenant les hommes pour
modèles, elles se sont mises à fumer en masse. Résultat : les
cancers liés au tabagisme ont très largement augmenté leurs
ravages parmi les femmes.
La plupart des hommes
harcèlent sexuellement les femmes, qui résistent. Ils en sont
furieux, déçus et dépités. « Mais qu'est-ce qu'elles
veulent ? » s'exclament-t-ils. Car, à partir du moment où
elles n'obéissent pas immédiatement à leurs fantasmes imbéciles
et irréalisables elles sont proclamées « mystérieuses ».
Alors, ces hommes fâchés regardent les femmes avec mépris,
hostilité. Le problème est que le regard des hommes représente
aussi pour les femmes un miroir. Le miroir enlaidi ainsi entraine un
phénomène de dévalorisation qui trouble très souvent la femme.
Elle en amène beaucoup à se dévaloriser elles-mêmes. Cette pensée
m'est venue en observant des femmes remarquables, qui bizarrement ne
s'estiment pas. Je me suis demandé d'où pouvait venir cet étrange
phénomène de dévalorisation injustifiée. Ces femmes sont
extraordinaires et ne s'aiment pas elles-mêmes. J'ai pensé alors à
leur vécu. Elles sont belles et depuis des dizaines d'années
d'innombrables hommes stupides et suffisants les regardent de
travers, comme des fruits indociles qui refusent d'être consommés
par eux. Ainsi regardées avec cette hostilité les femmes sont
plongées dans un abime de dévalorisation injustifiée. Elles le
sentent aussi, cette injustification. Ce qui fait qu'elles
développent également une hostilité qui va s'exercer contre les
hommes et y compris ceux qui les estiment et respectent. Ces derniers
hommes seront victimes de « sentiments perdus », qui
sont, dans le domaine des sentiments, l'équivalent des balles
perdues dans une fusillade. Ils sont touchés sans avoir été visés.
L'ampleur du phénomène de dévalorisation des femmes est
impressionnant.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 20 mai 2016
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