Un homme regarde la photo
d'une femme jeune et jolie. Il ne l'a connaît pas. Ne l'a jamais
rencontré. Ignore son nom et où elle habite. Ne sait même pas si
elle est vivante ou non à l'instant. Mais, sur la photo, il voit ses
fesses. Et en les regardant se fait avec la main ce que les Antillais
ont baptisé « seul Dieu te voit ». En résumé, pour cet
homme, une femme, c'est juste une paire de fesses. Cet homme est
donc un macho. Tous les hommes qui se comportent de la sorte sont
des machos. Il faut croire qu'ils sont très nombreux, si on
considère le chiffre d'affaires mondial de la pornographie et la
part de la pornographie dans le trafic Internet général. Il a
toujours dépassé cinquante pour cent. On me dira que je suis trop
sévère. Que cet homme que je qualifie de macho a aussi une copine.
Qu'il la traite bien... Oui, mais pour lui, sa copine est aussi
une paire de fesses ! Si un jour elle lui fait comprendre
qu'elles lui sont inaccessible, sera-t-il toujours d'accord pour
qu'elle soit sa copine ? Rien n'est moins sûr. Et puis, quand il
croise une autre paire de fesses dans la rue, pour peu qu'il les
trouve appétissantes, cet homme se dit : « je les essayerais
bien ! » Alors, il n'est pas macho ? On me rétorquera :
« c'est la Nature ». A quoi je répliquerais : « la
Nature a bon dos pour tenter de justifier les machos ». Le
machisme est le problème numéro un de notre société.
Quand un peu moins de la moitié de l'Humanité est susceptible de nier l'humanité restante, parce qu'elle est femme ou fille, il y a là un très gros problème.
Les conséquences du
machisme dérangent toute la société humaine. Les femmes et filles
tout d'abord n'ont pas de contacts réels avec les individus qui les
résument à un cul. Ceux qui les résument ainsi ignorent les
contacts réels avec les femmes et filles. Si une minorité d'hommes
pensent autrement que ces abrutis, ils prennent par ricochet la
conséquence du conflit. Une femme ou une fille que vingt-cinq mecs
ont emmerdés d'affilée qui rencontre un homme respectueux d'elle ne
va pas l'identifier d'emblée. Il en prendra plein la gueule sans
comprendre pourquoi.
Cette confusion est très
humaine. Je me souviens comment j'ai connut une déception amoureuse
pour la première fois quand j'avais vingt-deux ans. Ça s'est passé
avec une jeune fille un peu forte physiquement. Résultat, durant
plusieurs années les filles et femmes fortes ne me plaisaient pas.
Alors, imaginez une femme qui se fait harceler par des cons depuis
l'âge de douze-treize ans. Vous la rencontrez alors qu'elle en a
vingt-cinq. Et vous voudriez, si vous n'êtes pas un pourri, qu'elle
vous identifie et vous fasse confiance ? Ce n'est guère possible.
D'autant plus que prétendre être un pur, honnête et gentil garçon
fait partie de l'arsenal de jeux hypocrites de nombreux machos.
Le machisme rend
agressif, émotif et nerveux. L'absence de vrais contacts possibles
avec le sexe opposé fait également naître un fléau qui n'a pas de
nom. On pourrait l'appeler « la séductibilité ». On se
retrouve attaché de manière insensée à une personne de sexe
opposé. C'en devient une idée fixe. On appelle parfois ce phénomène
: « l'amour fou ». C'est un vrai trouble mental. Il est
dangereux. En cas de contrariété, y compris minime, il débouche
facilement sur le suicide. Certaines personnes trouvent ce trouble
beau. Elles n'ont pas connut un deuil proche du fait de ce délire
L'absence de contacts
engendrée par le machisme suscite des phénomènes bizarres. Ainsi,
dans la cohue du métro parisien on verra certaines filles, certaines
femmes, prendre des « échantillons gratuits ». Elles
vont frotter discrètement une partie d'elle à un homme. Elles
manquent de caresses... mais les seules caresses que lui propose la
société sont assorties de la condition de « passer à la
casserole » et servir de viande à baiser. Si elles n'en ont
pas envie, il ne leur restera plus comme pis aller que cette prise
d'« échantillons gratuits ». Il existe un mouvement dit
des câlins gratuits, en anglais : « free hugs ». Ce qui
signifie bien qu'en temps normal ils sont payants. Précisément on
les paye avec son cul.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 15 mai 2016
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