dimanche 15 mai 2016

548 Les humains de l'Ancien Monde

Un homme regarde la photo d'une femme jeune et jolie. Il ne l'a connaît pas. Ne l'a jamais rencontré. Ignore son nom et où elle habite. Ne sait même pas si elle est vivante ou non à l'instant. Mais, sur la photo, il voit ses fesses. Et en les regardant se fait avec la main ce que les Antillais ont baptisé « seul Dieu te voit ». En résumé, pour cet homme, une femme, c'est juste une paire de fesses. Cet homme est donc un macho. Tous les hommes qui se comportent de la sorte sont des machos. Il faut croire qu'ils sont très nombreux, si on considère le chiffre d'affaires mondial de la pornographie et la part de la pornographie dans le trafic Internet général. Il a toujours dépassé cinquante pour cent. On me dira que je suis trop sévère. Que cet homme que je qualifie de macho a aussi une copine. Qu'il la traite bien... Oui, mais pour lui, sa copine est aussi une paire de fesses ! Si un jour elle lui fait comprendre qu'elles lui sont inaccessible, sera-t-il toujours d'accord pour qu'elle soit sa copine ? Rien n'est moins sûr. Et puis, quand il croise une autre paire de fesses dans la rue, pour peu qu'il les trouve appétissantes, cet homme se dit : « je les essayerais bien ! » Alors, il n'est pas macho ? On me rétorquera : « c'est la Nature ». A quoi je répliquerais : « la Nature a bon dos pour tenter de justifier les machos ». Le machisme est le problème numéro un de notre société.

Quand un peu moins de la moitié de l'Humanité est susceptible de nier l'humanité restante, parce qu'elle est femme ou fille, il y a là un très gros problème.

Les conséquences du machisme dérangent toute la société humaine. Les femmes et filles tout d'abord n'ont pas de contacts réels avec les individus qui les résument à un cul. Ceux qui les résument ainsi ignorent les contacts réels avec les femmes et filles. Si une minorité d'hommes pensent autrement que ces abrutis, ils prennent par ricochet la conséquence du conflit. Une femme ou une fille que vingt-cinq mecs ont emmerdés d'affilée qui rencontre un homme respectueux d'elle ne va pas l'identifier d'emblée. Il en prendra plein la gueule sans comprendre pourquoi.

Cette confusion est très humaine. Je me souviens comment j'ai connut une déception amoureuse pour la première fois quand j'avais vingt-deux ans. Ça s'est passé avec une jeune fille un peu forte physiquement. Résultat, durant plusieurs années les filles et femmes fortes ne me plaisaient pas. Alors, imaginez une femme qui se fait harceler par des cons depuis l'âge de douze-treize ans. Vous la rencontrez alors qu'elle en a vingt-cinq. Et vous voudriez, si vous n'êtes pas un pourri, qu'elle vous identifie et vous fasse confiance ? Ce n'est guère possible. D'autant plus que prétendre être un pur, honnête et gentil garçon fait partie de l'arsenal de jeux hypocrites de nombreux machos.

Le machisme rend agressif, émotif et nerveux. L'absence de vrais contacts possibles avec le sexe opposé fait également naître un fléau qui n'a pas de nom. On pourrait l'appeler « la séductibilité ». On se retrouve attaché de manière insensée à une personne de sexe opposé. C'en devient une idée fixe. On appelle parfois ce phénomène : « l'amour fou ». C'est un vrai trouble mental. Il est dangereux. En cas de contrariété, y compris minime, il débouche facilement sur le suicide. Certaines personnes trouvent ce trouble beau. Elles n'ont pas connut un deuil proche du fait de ce délire

L'absence de contacts engendrée par le machisme suscite des phénomènes bizarres. Ainsi, dans la cohue du métro parisien on verra certaines filles, certaines femmes, prendre des « échantillons gratuits ». Elles vont frotter discrètement une partie d'elle à un homme. Elles manquent de caresses... mais les seules caresses que lui propose la société sont assorties de la condition de « passer à la casserole » et servir de viande à baiser. Si elles n'en ont pas envie, il ne leur restera plus comme pis aller que cette prise d'« échantillons gratuits ». Il existe un mouvement dit des câlins gratuits, en anglais : « free hugs ». Ce qui signifie bien qu'en temps normal ils sont payants. Précisément on les paye avec son cul.

Basile, philosophe naïf, Paris le 15 mai 2016

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