Les humains se sont
auto-proclamés être des homo sapiens... S'agissant des humains de
sexe mâle, il serait plus juste de les appeler des masturbo
sapiens. La masturbation paraît être leur principale activité,
dont il est convenu de ne jamais parler ou presque. J'ai 65 ans, je
n'ai jamais entendu qui que ce soit, y compris moi, déclarer : « je
me suis masturbé tout à l'heure ». Pourtant, à y regarder
bien, un humain mâle au cours de sa vie va se masturber plusieurs
milliers de fois ! Et il le fera de trois façons possible : simple,
avec ses pensées. Avec l'aide des prostitués, qui seront de deux
modèles. Les effectivement présentes, ou celles iconographiquement
présentes, c'est-à-dire : la pornographie. Et enfin en se
masturbant dans un vagin, une bouche ou un anus et croyant ainsi
avoir « un rapport sexuel » ou « faire l'amour ».
Le drame des humains de sexe féminin confrontées au masturbo
sapiens tient ici à la prise en otage des câlins, qui amène la
plupart du temps leur blocage.
Un humain de sexe féminin
aura envie de câlins. Qui pourront prendre des formes diverses.
Dormir nue dans les bras de l'autre, être caressée, léchée,
sucée, doigtée... La société et la culture dominante vont
assimiler de telles situations, de tels actes à « la
sexualité ». Ce qui signifie qu'ils impliqueront l'acte
sexuel, avant, pendant, ou après. Ce discours étant généralisé,
les humains de sexe féminin vont, pour obtenir des câlins, accepter
de « passer à la casserole » avant, pendant ou après.
Or, au fond d'elles-mêmes, pas toujours, mais la plupart du temps,
elles n'en auront pas envie. A force ça leur sera insupportable et
elles trouveront leur compagnon odieux pour y compris d'autres
raisons que le motif réel. Cette situation était bien résumée par
une amie qui, fatiguée le soir, apprenant la venue de son amant
s'exclamait : « je ne suis pas un self service ! »
Cet état de choses
calamiteux durera dans la société tant que les humains mâles
n'auront pas renoncé à leur surdité. Ils n'écoutent ni leur
propre fonctionnement, ni et encore moins celui de l'autre. L'envie
de « faire l'amour » est un sentiment très particulier,
caractéristique, évident... et peu fréquent. Ils croient qu'en se
transformant en automates sexuels ils finiront par trouver le
bonheur. Cette recherche est illusoire et croire trouver ainsi un
quelconque bonheur est une illusion.
Un des supports de cette
illusion consiste en la croyance en « la partenaire sexuelle
idéale », autrement dit : « la Super-Pute ». Qui, en fait n'existe pas, sauf en imagination.
Cette partenaire imaginaire ne rêve que de vous, veut tout le temps
faire ce que vous avez envie de faire et vous rend parfaitement
heureux rien qu'avec un peu de gymnastique. Certains humains mâles
recherchent sincèrement et durant des décennies cette partenaire,
et, bien sûr, ne la trouvent pas.
Un grand nombre de ces
chercheurs imbéciles traduisent leur quête désespérée par une
agitation vaine et frénétique. Un comportement harceleur qui
pourrit un peu plus le paysage général et déjà plutôt triste des
relations humaines. Mettant sur le compte de leurs proies rétives la
responsabilité de leur insatisfaction. Insatisfaction qui trouve
d'abord et avant tout sa source en eux-mêmes.
Cette situation générale
des relations entre humains mâles et femelles peut-elle s'améliorer
? Nous pouvons un peu l'améliorer. En commençant par refuser de
suivre les chemins erronés que nous indiquent la masse des gens, des
livres et théories. Le machisme s'est inscrit aussi dans des pages
soi-disant scientifiques qui prétendent encenser le comportement
masculin habituel et en faire une sorte de modèle à suivre par
tous. La démagogie aujourd'hui habituelle a pris l'habitude
d'invoquer « l'épanouissement sexuel ». Terme aussi
absurde et stupide que le serait « l'épanouissement
culinaire ». Il n'est pas nécessaire de s'appesantir trop sur
ces tonnes d'écrits accrocheurs et nullissimes qui encombrent des
sites Internet ou des rayonnages de librairies ou bibliothèques. Il
faut raison garder. Chercher à comprendre par soi-même. Et ignorer
les modes qui ont en commun d'être mensongères et vous envoyer
directement dans le mur. En dépit de tout, il faut vivre vraiment.
Basile, philosophe naïf, Paris le 8 mai 2016
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