lundi 9 mai 2016

544 Le masturbo sapiens et le problème du blocage des câlins

Les humains se sont auto-proclamés être des homo sapiens... S'agissant des humains de sexe mâle, il serait plus juste de les appeler des masturbo sapiens. La masturbation paraît être leur principale activité, dont il est convenu de ne jamais parler ou presque. J'ai 65 ans, je n'ai jamais entendu qui que ce soit, y compris moi, déclarer : « je me suis masturbé tout à l'heure ». Pourtant, à y regarder bien, un humain mâle au cours de sa vie va se masturber plusieurs milliers de fois ! Et il le fera de trois façons possible : simple, avec ses pensées. Avec l'aide des prostitués, qui seront de deux modèles. Les effectivement présentes, ou celles iconographiquement présentes, c'est-à-dire : la pornographie. Et enfin en se masturbant dans un vagin, une bouche ou un anus et croyant ainsi avoir « un rapport sexuel » ou « faire l'amour ». Le drame des humains de sexe féminin confrontées au masturbo sapiens tient ici à la prise en otage des câlins, qui amène la plupart du temps leur blocage.

Un humain de sexe féminin aura envie de câlins. Qui pourront prendre des formes diverses. Dormir nue dans les bras de l'autre, être caressée, léchée, sucée, doigtée... La société et la culture dominante vont assimiler de telles situations, de tels actes à « la sexualité ». Ce qui signifie qu'ils impliqueront l'acte sexuel, avant, pendant, ou après. Ce discours étant généralisé, les humains de sexe féminin vont, pour obtenir des câlins, accepter de « passer à la casserole » avant, pendant ou après. Or, au fond d'elles-mêmes, pas toujours, mais la plupart du temps, elles n'en auront pas envie. A force ça leur sera insupportable et elles trouveront leur compagnon odieux pour y compris d'autres raisons que le motif réel. Cette situation était bien résumée par une amie qui, fatiguée le soir, apprenant la venue de son amant s'exclamait : « je ne suis pas un self service ! »

Cet état de choses calamiteux durera dans la société tant que les humains mâles n'auront pas renoncé à leur surdité. Ils n'écoutent ni leur propre fonctionnement, ni et encore moins celui de l'autre. L'envie de « faire l'amour » est un sentiment très particulier, caractéristique, évident... et peu fréquent. Ils croient qu'en se transformant en automates sexuels ils finiront par trouver le bonheur. Cette recherche est illusoire et croire trouver ainsi un quelconque bonheur est une illusion.

Un des supports de cette illusion consiste en la croyance en « la partenaire sexuelle idéale », autrement dit : « la Super-Pute ». Qui, en fait n'existe pas, sauf en imagination. Cette partenaire imaginaire ne rêve que de vous, veut tout le temps faire ce que vous avez envie de faire et vous rend parfaitement heureux rien qu'avec un peu de gymnastique. Certains humains mâles recherchent sincèrement et durant des décennies cette partenaire, et, bien sûr, ne la trouvent pas.

Un grand nombre de ces chercheurs imbéciles traduisent leur quête désespérée par une agitation vaine et frénétique. Un comportement harceleur qui pourrit un peu plus le paysage général et déjà plutôt triste des relations humaines. Mettant sur le compte de leurs proies rétives la responsabilité de leur insatisfaction. Insatisfaction qui trouve d'abord et avant tout sa source en eux-mêmes.

Cette situation générale des relations entre humains mâles et femelles peut-elle s'améliorer ? Nous pouvons un peu l'améliorer. En commençant par refuser de suivre les chemins erronés que nous indiquent la masse des gens, des livres et théories. Le machisme s'est inscrit aussi dans des pages soi-disant scientifiques qui prétendent encenser le comportement masculin habituel et en faire une sorte de modèle à suivre par tous. La démagogie aujourd'hui habituelle a pris l'habitude d'invoquer « l'épanouissement sexuel ». Terme aussi absurde et stupide que le serait « l'épanouissement culinaire ». Il n'est pas nécessaire de s'appesantir trop sur ces tonnes d'écrits accrocheurs et nullissimes qui encombrent des sites Internet ou des rayonnages de librairies ou bibliothèques. Il faut raison garder. Chercher à comprendre par soi-même. Et ignorer les modes qui ont en commun d'être mensongères et vous envoyer directement dans le mur. En dépit de tout, il faut vivre vraiment.

Basile, philosophe naïf, Paris le 8 mai 2016

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