Qu'est-ce que le mariage
? S'il s'agit du mariage religieux, il permet de se mettre en règle
avec l'église à laquelle on se déclare affilié. S'il s'agit du
mariage civil, il s'agit d'un contrat administratif à conséquences
juridiques et économiques. Il n'est nulle part indiqué que ces
accords contractés assurent un bonheur quelconque. Cette assurance
est le fait du mythe matrimonial qui prétend que « mariage »
et « bonheur » sont synonymes. S'agissant de l'homme, il
prétend aussi précisément que, grâce au mariage, il pourra se
vider régulièrement les couilles dans le trou correspondant chez la
personne avec laquelle il est marié. Et qu'il sera ainsi
« sexuellement » « épanoui ». Ce discours
relève très fréquemment de la pure et simple démagogie.
Tromperies, « infidélités », aventures diverses, refus
plus ou moins catégoriques de baiser, frigidités féminine ou –
et – masculine abondent dans le cadre matrimonial. Mais le boniment
à la vie dure. Encore tout dernièrement à propos d'agressions
d'enfants dont sont accusés des prêtres catholiques, on a vu ce
commentaire faire florès : « bien évidemment qu'ils sont
amenés à agresser des enfants. Ils n'ont pas le droit de se marier
! » Sous-entendu que si on baise sa femme on n'agresse pas les
enfants, alors que quantité d'agresseurs d'enfants sont mariés et
quantité de personnes célibataires, y compris des prêtres
catholiques, n'agressent personne ! Mais l'équation « mariage
égal je m'éclate au lit avec bobonne et ainsi je fous la paix aux
gosses car j'ai soulagé ma bite » a toujours ses adeptes.
Comme on le voit encore une fois démontré ici : « seule la
bêtise humaine sur Terre nous donne une idée de l'infini ».
Le mythe matrimonial
masculin n'est pas le seul phénomène à la base de la stupidité
machiste et des violences faites aux femmes. Il existe aussi le mythe
de la drague. Il faut absolument chercher à baiser tout ce qui
bouge, en particulier quand ça paraît « appétissant ».
Un homme me disait il y a des années à Paris : « si tu vois
une femme, il faut chercher à la draguer, même si tu n'en as pas
envie, sinon elle se sentira vexée. »
La masturbomanie,
phénomène extrêmement répandu chez les hommes, ne les rend pas
sourds, mais contribue à les rendre cons et machos, car elle valide
leurs fantasmes. Avec elle, tous les fantasmes se soldent par une
giclée d'endorphines dans leur tête, qui contribue à leur bêtise
à l'égard de la sexualité. Ils finissent par poursuivre des buts
absurdes sans réaliser pourquoi.
La prostitution réelle
leur permet de réaliser les fantasmes machistes avec une personne
qui joue le jeu car elle est payée pour. La prostitution virtuelle
consiste à s'exciter en regardant une photo ou une vidéo où la
personne partenaire virtuelle vous excite, car elle est payée pour.
Tout ce système est très
bien verrouillé. Ainsi, par exemple, la « nudité »,
c'est-à-dire le fait de ne pas mettre de vêtements est définie
comme « sexuelle », c'est-à-dire appelant au coït. Ce
qui est parfaitement faux. Mais, quand bien-même l'auriez-vous
compris, les autres, qui vous verront ainsi, l'interpréteront de
cette façon. Et la police pourra venir vous « remettre à sa
place » si besoin est.
Ce qui est possible,
c'est individuellement et dans la mesure du possible, quitter la
vieille « morale » machiste. Par exemple en étant nu
chez soi quand il fait chaud et que vous êtes seul, et en ne
cherchant pas à s'habiller systématiquement pour faire « comme
tout le monde ». En considérant le mariage objectivement pour
ce qu'il est, ni plus ni moins. En ne suivant pas la mode de la
drague. En abandonnant la masturbomanie et ignorant la prostitution
réelle ou virtuelle. En vous occupant à vivre en dehors des
sentiers battus. En agissant ainsi, le regard change. Le sien et au
moins celui de certains autres. On retrouve la simplicité et la
tranquillité de ses jeunes années. Et, à défaut du « bonheur »
on acquiert la sérénité, qui est peut-être l'autre nom du
bonheur.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 12 mai 2016
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