Un jeune homme beau,
fort, sensible, intelligent, cultivé, recroquevillé, en larmes et
désespéré... que lui est-il arrivé ? Un deuil, une catastrophe,
un malheur sans nom ? Rien, rien de plus qu'une dispute avec sa
copine. A voir ce tableau, je peux s'interroger sur la fragilité
morale engendrée par l'état amoureux. Et souscrire à ce propos
d'un étudiant des Beaux-Arts de Paris qui m'était rapporté dans
les années 1970 : « la vraie force, c'est parvenir à se
passer des femmes. » Et, effectivement, à voir le malheureux
décrit plus haut, ça ne me donne vraiment pas envie d'avoir une
amoureuse. Moi aussi, j'ai connu de pareils états pour les mêmes
raisons. Mais ne m'étais pas vu.
D'où proviennent de
telles réactions excessives ? Elles tiennent à nos vies et aux
endorphines. Quand nous atteignons l'âge de quatre ans environ,
survient le sevrage tactile. On est « grand » ! Fini les
caresses ! On entre dans la nuit endorphinique. Et, un jour,
vers douze, treize, quatorze ans, on se sent attiré par le besoin de
contacts lié à la maturité reproductive. Carencé et analphabète
tactile, on ne sait comment sortir de son état. Alors, « l'amour »
fait ses ravages...
On croit que le bonheur
réside dans la relation avec une espèce de vague succédané de
papa ou maman, qui serait l'amour « unique et éternel »
de notre vie. Des personnes apparemment raisonnables croient à ces
fadaises. Dès qu'elles semblent validées par quelques giclées
d'endorphines, suite à quelques contacts « physiques »
et des rêveries concomitantes, on croit que ça y est ! On arrose le
tout avec le poison de la jalousie et on se croit sorti de la nuit
endorphinique. Quand, zim boum ! Patatra ! Lollotte vous fait la
gueule pour une microscopique raison. Et on s'effondre moralement. On
est en état de manque endorphinique. On pleure. Tout est
foutu !
A force de voir la
litanie de catastrophes en tous genres généré par ces contrariétés
dites « chagrins d'amour », j'en ai ma claque des « belles
(?) histoires d'amour ». J'en viens à vraiment me dire qu'une
bonne solitude tranquille embellie par de bonnes amitiés, des
plaisirs esthétiques, intellectuels, du rire et des chansons vaut
mieux que toutes les Lollotte de la planète...
Des donneurs de leçons
en tous genre vont claironnant : « une vie sans amour ne mérite
pas d'être vécue ! » Ils ne se sont pas regardés ! Quand je
repense au jeune homme dont je parlais au début de ce texte, je me
dis qu'on peut aussi clamer, si on veut : « une balade en auto
rapide et sans freins est indispensable à notre joie ! » C'est
facile de donner des conseils à la con. Il suffit de remuer sa
langue ou noircir une feuille de papier avec un peu d'encre. Les
risques, les ennuis, les soucis, les souffrances, les chagrins des
autres, on ne les voit pas. Moi si, je les vois.
Si vous souhaitez courir après les Lollotte, allez-y. Moi, je reste derrière mon clavier d'ordinateur, bien tranquille et heureux de vivre.
Si vous souhaitez courir après les Lollotte, allez-y. Moi, je reste derrière mon clavier d'ordinateur, bien tranquille et heureux de vivre.
Je n'ai rien contre les
Lollotte. Les apprécie et respecte. J'apprécie et respecte aussi la
panthère de la ménagerie. Mais ne vais pas pour autant la caresser.
Si vous allez caresser les Lollotte ou la panthère, c'est votre
affaire. Si elles vous font souffrir, c'est votre affaire aussi.
Personnellement, question de goût, je préfère éviter la
souffrance. Il existe tellement de belles choses sur Terre, de belles
activités, qui sont un million de fois plus belles que toutes les
Lollotte du monde.
Il faut arriver à gérer
raisonnablement ses endorphines. Se shooter massivement, avec de
l'alcool, de la drogue ou des Lollotte, est une démarche qui ne me
convient pas.
Je vais à présent aller
me faire une dose d'endorphines : manger, car il est tard et je n'ai
pas encore déjeuné. Avant, je mettrais en ligne ce texte, ça me
fera plaisir également. Salut !
Basile, philosophe
naïf, Paris le 9 mai 2016
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