Quelles sont nos
premières agréables impressions ? Antérieures à notre naissance,
nous baignons dans le liquide amniotique, bien au chaud, nu, lové
dans ce muscle creux qui a nom utérus.
Puis, ça se gâte. On
est brutalement extrait de ce lieu protégé. Exposé à la lumière,
obligé de respirer, affamé, assoiffé, secoué, lavé, manipulé, heurté,
assourdi, habillé, etc. La vie, quoi !
Il y a un aspect de notre
premier état dont nous sommes artificiellement privé : la nudité.
Nous sommes
systématiquement habillés, y compris quand il n'y en a aucun
besoin. Une auxiliaire de puériculture parisienne m'expliquait en
2012, qu'elle et ses collègues, avaient pour instruction d'habiller
systématiquement les très petits enfants. Même quand c'était la
canicule. En particulier, leur mettre systématiquement entre autres
un tee-shirt. Ne jamais,
jamais...
les laisser torse nu !
On nous habille systématiquement. De plus, on nous égare en particularisant notre état naturel, qui devient un état spécial : « la nudité ». L'habillé habituel devenant pratiquement « le naturel ». La « nudité » dans notre culture française et parisienne est rationnée, car associée impérativement à certaines situations ou états bien particuliers :
On nous habille systématiquement. De plus, on nous égare en particularisant notre état naturel, qui devient un état spécial : « la nudité ». L'habillé habituel devenant pratiquement « le naturel ». La « nudité » dans notre culture française et parisienne est rationnée, car associée impérativement à certaines situations ou états bien particuliers :
La naissance, la petite
enfance, le soin médical, la maladie, la blessure, le mal-être, la
souffrance.
La toilette que l'on doit
faire obligatoirement seul.
Le bronzage intégral en
vacances. C'est-à-dire seulement une période particulière de
l'année où, loin de chez soi, on s'adonne à la corvée de bronzage
cancérigène sur la plage pour se faire « beau ».
L'exhibitionnisme,
l'indécence, la débauche, l'érotisme, la pornographie, l'orgie, la
folie.
Notre sexe et nos
activités sexuelles, sales, coupables et éventuellement
délectables, régies par des règles particulières et de nombreux
interdits, en particulier la dissimulation au regard d'autrui.
Les églises, beaucoup de
psy et la police condamnent ensemble la nudité publique, en
particulier adulte. Les naturistes aussi condamnent la nudité à
travers la prohibition de l'érection publique et la désapprobation
de l'écartement public des cuisses des femmes, jeunes filles et même
fillettes. Règles implicites qui ne sont écrites apparemment nulle
part, dans aucun règlements officiels. A l'entrée d'un camp
naturiste, en Ardèche en 1976, on m'a engueulé littéralement pour
me mettre en garde car j'arrivais seul. Renseignement pris par la
suite, un vacancier au camping m'a dit qu'on voulait ainsi
sous-entendre sans me le dire qu'il m'était interdit d'entrer en
érection publique en voyant des filles nues... C'était d'ailleurs
fort curieux et amusant de voir dans le même camping un beau jeune
homme engueuler à l'occasion sa jolie petite fiancée quand elle
s'avisait de l'embrasser un peu trop... Énervé, il protestait en
lui signifiant de cesser ses câlins de peur de bander en public !
Comme la nudité publique
est prohibée, nous nous habituons à être trop souvent et sans
raisons valables habillés. Si, systématiquement et dès que c'est
possible et n'est pas interdit par la loi nous ôtons tous nos vêtements. Restons nus y compris pour
écrire, lire, téléphoner, faire la cuisine, manger, ranger, bref,
faire toutes les activités possible, nous nous déconditionnons.
Retrouvons un peu de notre état naturel originel. Et au bout de
plusieurs semaines de cette nudité « sauvage »,
découvrons alors une joie intérieure et un bien-être inexprimables.
Essayez, vous verrez. Ça en vaut vraiment la peine. Et c'est
gratuit.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 26 septembre 2014
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