Dans les années 1960
l'émancipation des femmes accomplit de grands progrès dans un
certain nombre de pays. Jusque dans les années 1970, les femmes en
France vivent dans la peur permanente de la grossesse non désirée,
conclue éventuellement par un dangereux avortement bricolé au fond
de la cuisine avec un cintre ou une aiguille à tricoter.
La légalisation de la
pilule, celle de l'avortement, arrachée par les organisations comme
le MLAC, transforment radicalement la condition féminine dans le
domaine sexuel. Ce sont de grands progrès. Mais quel chemin
comportemental vont alors choisir de prendre les femmes ?
Elles vont suivre ou
tenter de suivre le modèle masculin. La drague au masculin va
dorénavant tendre à se conjuguer au féminin.
On assiste ici au même
phénomène négatif que dans le domaine du tabac ou de l'alcool.
Jusque dans les années
1960 qu'une femme fume était mal vu, considéré comme vulgaire. On
stigmatisait également la femme qui boit. « Il n'y a rien de
plus laid qu'une femme saoul » disait-on.
La femme qui s'émancipe
va malheureusement imiter l'homme y compris de manière négative et
néfaste pour elle. Cigarette, alcool vont se banaliser chez les
femmes.
Résultat, elles vont
voir augmenter massivement le nombre de leurs maladies
cardio-vasculaires.
Dans le registre
vestimentaire, le pantalon va concurrencer la jupe et la robe.
Et, dans le domaine
sexuel, croyant ainsi mener à bien leur émancipation, les femmes
vont prendre modèle sur les mauvaises habitudes des hommes.
Cette orientation sera
permise et encouragée par le développement de la contraception et
l'autorisation légale de l'avortement rebaptisée IVG pour
l'occasion.
Le problème est que la
sexualité féminine est très différente de celle courante
masculine, qu'on a prétendu abusivement être par excellence la
sexualité « modèle » pour tous et toutes...
Les éléments illustrant
cette prétention abondent. Sans craindre le plus parfait ridicule on
a fréquemment déclaré la plus totale stupidité comme quoi le
clitoris, dont l'existence a été y compris niée dans des atlas
anatomiques, serait « un petit pénis ». Et pourquoi donc
?????? On pourrait tout aussi bien déclarer que le pénis est un
trop gros clitoris hypertrophié... Cette pénissisation du clitoris
est une stupidité maximum.
Un célèbre crétin a
écrit que le clitoris est comme un peu de bois sec qui sert à
allumer le brasier de bois vert du vagin. C'est là que ça se passe.
Car c'est là que les messieurs interviennent avec leur machin dont
ils doivent sans doute être si fiers. Pas question d'accorder une
autonomie au clitoris. D'ailleurs, ajoute ce célèbre crétin, si la
fillette se titille trop le clito elle va devenir perverse et plus
tard se prostituer....
La femme peut atteindre
l'orgasme de trois manières : vaginale, clitoridienne et mammaire.
Correctement caressés, sucés, léchés les seins peuvent susciter
l'orgasme féminin. Il semble qu'à l'inverse des gros, les petits
seins sont plus sensibles et aptes à parvenir à ce résultat. C'est
une observation de terrain. L'orgasme mammaire est probablement moins
connu que les deux autres, car nombre d'hommes négligent les seins et
vont « droit au but », c'est à dire au bas-ventre de la
dame.
Le sexe féminin en tant
qu'organe a été longtemps nié de la manière la plus aberrante.
Durant des siècles, en Occident, sur les sculptures et peintures le
bas-ventre des femmes, s'il est dénudé, apparaît parfaitement
lisse... Alors qu'à l'inverse, le zizi des messieurs est fréquemment
représenté. Observez celui du Génie de la Bastille au sommet de la
Colonne de Juillet place de la Bastille à Paris. Il est sans voile
et doré.
Et ensuite allez voir la
statue en bronze de Diane par Houdon exposée au musée du Louvre.
Son bas-ventre est lisse. Observez de plus près, plus attentivement.
Vous constaterez que la statue a été vandalisée et sa fente
pubienne soigneusement bouchée par des voyous de la morale.
Les délirants partisans
machistes d'une sexualité ejaculocentrique ont même attribué à la
femme une « éjaculation ».
Pourquoi insister ainsi tant sur l'éjaculation ? Parce que pour ces crétins la sexualité a un but : satisfaire monsieur qui fait son petit pipi sexuel dans la dame. Et surtout pas admettre que la dame peut y compris jouir sans lui.
Pourquoi insister ainsi tant sur l'éjaculation ? Parce que pour ces crétins la sexualité a un but : satisfaire monsieur qui fait son petit pipi sexuel dans la dame. Et surtout pas admettre que la dame peut y compris jouir sans lui.
Elle n'a y compris
simplement pas le droit d'exister sans lui. Quand j'étais petit,
dans les années 1950, à Paris dans une boulangerie, j'ai assisté
un jour à la scène suivante : une jeune étudiante demandait à la
boulangère d'accepter une annonce pour des leçons de maths. Mais
sur cette annonce ne figurerait pas le téléphone de la jeune fille.
Ce serait à la boulangère de faire l'intermédiaire. Parce que
sinon un téléphone affiché associé à un prénom féminin allait
provoquer une avalanche d'appels de pervers obsédés sexuels... La
boulangère approuvait. Ainsi était Paris et la France des années
1950...
Dans certains pays encore
aujourd'hui la femme qui vit seule ou seule avec ses enfants, par
choix, abandon ou parce qu'elle est veuve, est très mal vue. Elle
peut y compris se faire violer voire assassiner. La police fermera
les yeux.
Mon père me disait que
jusque dans les années 1920 ou 1930, les hommes qui tuaient « par
amour » étaient acquittés en France.
On dit aujourd'hui : « la
femme est l'égal de l'homme ». Pourquoi ne dit-on jamais
l'inverse ? Parce que dire : « l'homme est l'égal de la
femme » signifie pour l'homme déroger... Il est la référence.
Pas la femme.
Et pourquoi un ministère
ou un secrétariat d'état aux droits des femmes et pas à l'égalité
homme-femme ?
Dans le cours de la lutte
pour son émancipation la femme a pris modèle sur l'homme dérangé,
dans le domaine sexuel. Ce qui ne lui correspond pas.
Physiologiquement elle est différente de l'homme dérangé qui nie
depuis toujours la femme.
La société dominée par
le machisme nie la sexualité féminine et la femme en général. Un
grand tableau de Courbet rescapé d'une trilogie figurant l'amour
entre femmes est exposé à présent au musée du Petit Palais à
Paris sous le titre fallacieux « le sommeil » alors que
son titre original est « après ». Il y avait un
« avant » et un « pendant », détruits durant
la dernière guerre par la douane suisse.
La « morale »
dominante exige de « faire l'amour ». S'il y a intimité,
l'accouplement est sensé être o-bli-ga-toi-re. Cet impératif
idéologique conduit à quantité d'aberrations de comportements.
Dans les années 1990 je
rencontre à Paris une Anglaise. Invité chez elle, nous commençons
à nous embrasser et caresser. Elle me déclare : « impossible
de faire l'amour, parce qu'il y a le SIDA ». Je lui réponds
que ça n'est pas le problème, on n'est nullement obligé de « faire
l'amour ». On peut faire quantité d'autres choses. Résultat,
elle recouvre soigneusement son lit avec un grand drap. Et nus, nous
passons deux heures avec grand plaisir à nous embrasser et nous
caresser. A l'issue, nous prenons le thé et l'Anglaise s'esclaffe : « qu'est-ce qu'on
a fait ? On n'a rien fait ! »
Car pour elle « faire
quelque chose », c'était « faire l'amour ». Quelle
aberration ! Par la suite, l'Anglaise évitera qu'on se revoit, car
pour elle cela signifiait obligatoirement une « liaison »
et j'étais pauvre et elle un peu riche.
Au nom du « plus »
ou évite le réel.
Penser que l'amour c'est
obligatoirement l'accouplement conduit à d'autres aberrations. Quand
je vantais les caresses à une amie, sans y inclure comme conséquence
obligée l'accouplement, elle me répondait : « oui, mais à un
moment il faut passer à des choses plus sérieuses ».
Une autre amie,
confondant la physiologie et la vie relationnelle invoquait
l'érection comme obstacle aux câlins sans coït. Ainsi, il faudrait
obéir aux corps caverneux du pénis. C'est eux qui décident de la
marche à suivre ! C'est totalement risible mais ô combien hélas
courant.
Allant dans ce sens un
jeune homme expliquait que s'il entrait en érection sans « faire
l'amour » ensuite il ressentirait des douleurs terribles ! Ce
discours affabulateur lui a permis de faire « passer à la
casserole » une jeune amie qui me l'a raconté par la suite.
La croyance dans la
nécessité de l'accouplement amène des comportements absurdes. Une
amie m'expliquait un jour qu'elle et une de ses copines draguaient et
couchaient avec des garçons « sans plaisir ». Mais,
alors, la questionnais-je, pourquoi couchez-vous ainsi ? Elle est
restée silencieuse. A été incapable de me répondre.
Vouloir suivre la morale
absurde machiste dominante conduit à des comportements
contradictoires, des valses hésitations. Comme je l'ai déjà écrit
dans ce blog, on rencontre des « tartines ». Sur le même
principe de la tartine avec le beurre « mis et enlevé ».
La fille s'avance vers le garçon, paraît « faire une
ouverture », vouloir de l'amour, des câlins... puis, réalisant
qu'elle se met « en danger », que la situation
« exigera » de « faire l'amour », elle prend
la fuite. Le beurre a été mis... et enlevé. Je connais ainsi une
« tartine ». Quand je lui téléphone elle fond
littéralement, on va se voir, on est très proche, on a plein de
choses à se dire, elle va me téléphoner pour fixer notre
rendez-vous... et puis, silence, pas d'appel. Si j'appelle, elle ne
décroche pas. Et, quelques mois plus tard, quand enfin après un
long arrêt de nos relations je l'appelle, elle décroche, et
rebelote, même cinéma. Le beurre relationnel est « mis et
enlevé ». Cette jeune femme est une « tartine ».
J'ai connu une autre
jeune femme fort jolie que j'avais associé à l'image d'un
« frigidaire à éclipses ». Quand la voyais, une fois
sur deux elle était très câline. Et, alternativement, froide comme
un frigidaire. Pourquoi ? Parce qu'elle avait besoin de câlins et,
en même temps, peur des conséquences soi-disant obligatoires de
ceux-ci : devoir « faire l'amour ».
Sortir de ce genre
d'imbroglios n'est guère possible. D'autant plus que certains
dragueurs incluent dans leurs manœuvres le discours comme quoi ils
ne recherchent que des câlins sans coït. Et en fait mentent
allégrement. Dire sincèrement la même chose qu'eux fait penser à
tort à leurs ruses.
Pour échapper à la
pression des dragueurs, dans les années 1920-1930, ma mère alors
jeune fille s'était inventé un fiancé imaginaire. Est-ce que ça a
changé tant que ça ? Combien de jeunes femmes font encore
aujourd'hui pareil pour se débarrasser des importuns ?
Croire que tout individu
est soit « en couple » soit drague a encore d'autres
conséquences. Au début des années 1990 une très jolie jeune fille
sans fiancé ou petit copain m'expliquait que ses copines « en
couple » la rejetaient. Car elles se disaient qu'elle était
forcément « une briseuse de couple ».
Même genre d'ostracisme
: dans les années 1980, une amie m'expliquait que, suite à son
divorce, quantité de ses copines mariées ne voulaient plus la
fréquenter. Motif : elles se disaient qu'une jolie femme divorcée
était forcément « une briseuse de couples ».
Tous ces délires dans le
domaine du comportement sexuel conduit à une intolérance et une
peur généralisée dans le domaine des mœurs. Il n'est pas
difficile d'observer, par exemple, des filles qui ont peur dans le
métro. Peur d'être importunées, abordées, embêtées. Une jolie
amie me racontait comment elle était régulièrement harcelée dans
les transports en commun parisiens.
Lire seule un livre sans
se faire systématiquement importuner est impossible aujourd'hui pour
une jolie fille dans des lieux parisiens comme le jardin du
Luxembourg ou le parc des Buttes-Chaumont.
Si une jolie fille se
trouve seule elle est considérée comme une proie.
A Paris, il y a cinquante
ans, quand très jeune homme je regardais une jeune femme droit dans
les yeux en la croisant dans la rue, elle baissait systématiquement
son regard. Seule une dans le nombre a soutenu mon regard. Ça a
changé depuis. Mais c'est très loin d'être parfait. Dans le métro
ou l'autobus les jeunes femmes évitent le plus souvent de regarder
directement un homme. Elles usent de toute une panoplie de regards
indirects. C'est aberrant. Dans quel monde vivons-nous ? Il est très
bizarre, aberrant et insatisfaisant. Et c'est le nôtre.
Les hommes ont souvent
peur des femmes et réciproquement. Alors qu'ils devraient se sentir
au contraire proches. Mais leur domaine relationnel est pollué par
une masse de préjugés.
Bizarrement, à force de
voir la situation bloquée, on assiste parfois à des réactions
extrêmes : des jeunes filles draguent furieusement. Le
résultat n'est pas toujours satisfaisant pour elles. Les filles qui
draguent visiblement et ouvertement ne sont pas respectées.
Il faudrait remettre en
question la situation générale des relations « amoureuses ».
Ce qui paraît nouveau, c'est que ça commence à être fait.
Dernièrement j'étais
surpris de lire sur Internet un débat où des jeunes hommes
rejetaient vigoureusement le rôle que la société
traditionnellement leur assigne. En substance ils disaient : « on
n'est pas obligé de chercher systématiquement à baiser ».
Et une femme il y a
quelques jours expliquait devant moi qu'il existe des hommes
« lesbiens ». C'est-à-dire qui ne cherchent pas
systématiquement la pénétration sexuelle avec les femmes, mais
préfèrent les câlins.
Ces faibles éléments
m'inclinent à penser que commencerait à présent un mouvement de
rejet du crétinisme sexuel machiste établi avec son imitation
complémentaire féminine. Arriverait ainsi l'émergence d'une
nouvelle sexualité respectueuse des hommes, des femmes et de
l'amour.
Ce texte participant
modestement à ce mouvement.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 4 septembre 2014
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire