L'amour, en soi, ne pose aucun problème
par lui-même.
Qu'est-ce que l'amour ?
Une douce et irrésistible attraction naturelle, une sorte de
magnétisme qui pousse deux êtres l'un vers l'autre. Ils sentent,
sans pouvoir expliquer pourquoi, qu'ils sont bien ensemble. Besoin
l'un de l'autre, des minutes, des heures, des jours entiers, sans
limites dans le temps. Se voir, se revoir, s'écouter, se parler, se
toucher... Ils sont émus l'un par l'autre. Ont une inexplicable
confiance qui naît réciproquement et leur dit qu'ils ne se feront
pas mal à se connaître, s'aimer...
L'origine de cette
attraction est un mystère. Mais explique-t-on pourquoi on préfère
la couleur orange à d'autres couleurs ou le chocolat à d'autres
mets ?
Je rencontre une femme et
ressens une attraction inattendue, mystérieuse... Elle aussi, paraît
subir l'attraction symétrique. Pourtant, à Paris, je croise des
dizaines de femmes de tous âges, certaines d'une beauté qui me
frappe. D'autres que je trouve sympathiques, intéressantes,
émouvantes... mais aucune de ces femmes ne suscite en moi cette
attraction.
Rien de plus naturel que
l'amour, mais notre organisation sociale, notre culture, nos idées
« morales » sont-elles naturelles... ou dénaturées ?
Notre société hait l'amour.
Ce qui pose problème
n'est pas du tout l'amour. Ce sont ses interprétations.
Si une femme me plaît,
la société va me hurler ses ordres d'avoir peur et de refuser de vivre
:
« Attention ! Cette
femme te convient-elle ? Est-ce sérieux ? Seras-tu heureux avec elle
? Cela va-t-il durer ? Sera-t-elle heureuse avec toi ? Ne risques-tu
pas de te faire du mal ? Lui faire du mal ? Profiter d'elle ? Qu'elle
profite de toi ? Voyons, quel âge as-tu ? Quel âge a-t-elle ?
Pouvez-vous envisager de fonder une famille ensemble ? Vivre ensemble
? Est-elle « libre » ? Est-elle « fidèle » ?
Est-elle « sérieuse » ? Est-elle en bonne santé ?
Est-elle riche ? Est-elle pauvre ? A-t-elle des idées bizarres ?
Fait-elle partie d'une secte ? Et toi ? Lui conviens-tu ou pas ? Etc.,
etc., etc. »
J'en suis juste à rêver
de la revoir que la voix de la raison mortifère me beugle déjà
dans les oreilles : « elle n'est pas faite pour toi ! Où
vas-tu ? Tu fonces dans un mur ! Souviens-toi de la dernière gamelle
que tu as pris avec ta dernière amoureuse ! »
Et, si c'est « de
l'amour », la société me glapit ses ordres : « si tu
l'aimes, tu dois coucher avec ! Vivre avec ! Etc. »
Tu dois... tu dois...
mais, dans quel monde est-ce que je vis exactement ? En amour je ne
dois rien. Juste suivre ma seule inclination, quand c'est possible.
En évitant de foncer dans un mur, si celui-ci m'apparaît droit
devant.
Je vais aimer quand
j'aime. Et oublier les « ordres » de la société et les
pièges qu'elle m'a tendu et où je suis tombé. Si je tombe mille
fois, je me relèverais mille-et-une fois. Je suis le plus fort.
Et tant pis pour les
grincheux, les pisse-froid et les jaloux. Seul l'amour pur m'importe,
débarrassé de ses interprétations. Et peu m'importe si mon
comportement déplaît aux gens conformistes et « raisonnables ».
Si c'est le prix à payer pour aimer et être aimé par celle qui me
plaît.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 25 septembre 2014
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