vendredi 30 novembre 2018

1110 Avec la poésie enmusée gommer les ombres du passé

Nombre de problèmes psychologiques comportementaux chez les adultes naissent de la confusion de la réalité présente avec les ombres du passé. Prenons deux exemples illustratifs. Premier exemple : le goût immodéré et irresistible pour la possession de choses inutiles, voire encombrantes et nuisibles. Ça peut être de l'argent qu'on n'utilisera pas, des vêtements qu'on ne portera pas, des livres, des morceaux de bois, etc. Second exemple : la fascination pour la pornographie qui amène à conserver dans le disque dur de son ordinateur des milliers de documents iconographiques. Ces deux passions ont pour origine la permanence des ombres du passé. Dans le premier cas l'adulte prend possession de quelque chose en tant qu'adulte conscient. Et par la même occasion il se retrouve enfant captivé par l'action de prendre possession de quelque chose. Il est adulte d'un côté et enfant de l'autre, de par l'influence des ombres du passé. De ce qu'il a été et dont il n'arrive pas à s'extraire. C'est un adulte-enfant alors qu'il devrait être simplement adulte. Dans le cas du collectionneur boulimique de pornographie on a aussi affaire à un adulte-enfant. À chaque fois qu'il déniche un document pornographique, il revit la fascination qu'il a éprouvé très jeune à la vue des premiers documents pornographiques vus dans sa vie. Pour retrouver son équilibre, l'adulte-enfant doit gommer les ombres du passé. Pour y parvenir, l'outil de la poésie enmusée est précieux.

La poésie enmusée, comme son nom l'indique, est une poésie qui utilise l'outil de la muse. Cette dernière est dérivée d'une personne source, homme ou femme réels, dont l'identité n'est révélée à personne. La muse est, par définition, parfaitement adaptée à nous.

La pratique de la poésie enmusée est des plus curieuses et surprenantes. La muse, créature imaginaire, réagit comme une personne réelle. L'autre jour, j'imaginais la muse et moi s'adonnant à des activités fatigantes. Aussitôt après me vint la pensée : « la muse est fatiguée ». Cette pensée n'était pas là le fruit d'un raisonnement, mais une réaction immédiate et spontanée.

La muse éclaire aussi la personne source dont elle est dérivée. Pour ma muse j'avais choisi une personne séduisante que je connaissais peu. À force d'utiliser ma muse je fini par voir plus clairement sa source. Dans un premier temps je réalise qu'elle est très loin de moi. Dans un deuxième temps je réalise qu'elle est bourrée de problèmes psychologiques qui la rendent définitivement inaccessible à une quelconque amitié.

Surtout et d'abord et avant tout, la pratique de la poésie enmusée déclenche un processus de gommage des ombres du passé et d'adultisation. Un peu comme si une serie de programmes parasites dans mon ordinateur central commençait à s'effacer.

Des vieux problèmes trainés depuis longtemps s'allègent soudain. D'autres, cachés, apparaissent au grand jour. La muse nous permet de nous découvrir à nous-mêmes et est d'un apport très riche, original et inattendu. Elle nous libère de servitudes psychologiques anciennes et infirmisantes.

La poésie enmusée oblige à s'interroger librement sur les qualités de notre compagne ou compagnon idéal. Il amène des pensées positives quand on imagine sa vie avec elle. Cela suffit pour commencer à effacer les ombres du passé et retrouver ou découvrir et ressentir la réalité.

Je vais essayer de transmettre mon expérience de la pratique de l'écriture poétique enmusée, afin d'en faire profiter d'autres que moi. Pour cela j'ai déjà fixé la date d'un premier atelier expérimental de poésie sentimental, le jeudi 6 décembre 2018 au café associatif « Le Moulin à Café »/ L'enjeu est tout à la fois poétique, artistique, amical et psychologique. Peut-être touchons-nous là à l'art thérapie ? Nous le verrons bien à cette occasion et à celles qui suivront. 

Basile philosophe naïf, Paris le 30 novembre 2018

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