lundi 26 novembre 2018

1104 Comment « s'enmuser »

La poésie n'est pas la réalité, elle est plus que la réalité, car elle reflète le fond-même de l'être humain auteur et ainsi peut entrer en résonance avec le fond humain de son lecteur ou auditeur. Le sens des mots qu'elle utilise est secondaire en regard de l'émotion, des sentiments qu'elle transmet. Trois éléments composent une poésie : les sentiments, les mots et l'émotion.

La base d'inspiration de toutes les poésies c'est l'amour sous ses multiples facettes. Pour faciliter la création poétique, le poète pourra se doter d'une muse. Il s'enmusera.

Une muse peut être féminine ou masculine ou de sexe et de contour indéterminés. Pour l'imaginer on prendra pour base une personne réelle. De cette personne réelle on extraira des éléments et on évitera d'en prendre certains. On pourra lui en inventer, ajoutés pris à d'autres personnes. La muse ainsi concoctée sera supposée parfaitement en accord avec le poète ou la poétesse. Avec la muse l'amour rime toujours avec infini et toujours.

La relation avec la muse est pour le poète ou la poétesse un exercice de découverte de soi et de liberté. Tout est possible et les plus belles choses sont réalisables. Tout peut être pensé et imaginé réalisé. La muse affine et révèle à nous-mêmes nos désirs les plus profonds et cachés. Elle nous aide à nous rendre plus authentique et humain. Un dialogue avec elle est source de poèmes. Et les poèmes dialoguerons avec nous et notre muse.

Un élément essentiel de la muse est sa très grande discrétion. Son identité reste secrête, en particulier à la personne dont elle est inspirée. Si on interroge sur son identité, il ne sera pas donné de réponses ou encore sans hésitation on mentira. Le mensonge, qui est source de nuisance dans la vie est en poésie une liberté et même un devoir. La muse restera secrète.

Je me suis fabriqué une muse adaptée à moi et ma poésie. Plus elle se perfectionne et s'enrichit, plus elle s'éloigne de la réalité de la personne qui l'a inspiré. En même temps cette muse modifie ma pensée et ma relation avec les autres et la poésie. Une muse c'est quelque chose de très riche, très curieux et très étonnant. Issue d'une ou plusieurs personnes on peut aussi avoir plusieurs muses.

La tentation pourrait venir de se tailler sur mesures une muse jouissive. En fait il est beaucoup plus intéressant et enrichissant de s'imaginer une muse correspondant à notre moi profond, à nos désirs authentiques et véritables et pas à ceux, caricaturaux, que notre éducation nous a donné. Nous retrouver nous-mêmes, nous connaître mieux nous-mêmes, à cela notre muse peut nous aider.

La muse est à l'inverse du trio pesant du doute, de la peur et de la culpabilité, elle est libre et heureuse de vivre. Elle est source de poésie et la poésie est à l'opposé du doute, de la peur et de la culpabilité. Elle est belles certitudes et avenir prometteur. Elle connait et prépare un futur de bonheur et assure dans l'immédiat un présent de très belle qualité.

La muse est au poète un ange de liberté, qui libère la créativité du carcan des ennuis et de la peur.

Construire sa muse se fait petit à petit, en n'oubliant jamais que la poésie n'est pas la réalité, elle est l'essence-même de la réalité. Et la muse est par rapport à celui ou celle dont elle est inspiré plus que sa réalité, mais l'essence-même de sa personne.

Habituez-vous à vivre avec votre muse imaginaire et même des fois lui parler à haute voix. Elle vous écoutera et de vous plus encore se rapprochera.

Basile philosophe naïf, Paris le 26 novembre 2018

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