On peut avoir les
convictions les plus étranges et diverses. Ce qui choque, c'est le
recours à la violence morale, verbale, physique... Quelle en est
l'origine ?
Elle se trouve dans
l'hypersexualisation des humains. Pour des motifs historiques
mystérieux, la culture humaine a développé une atmosphère de rut
permanent où la compétition sexuelle et la réduction de l'autre à
une proie est un trouble général. Ce trouble est universellement
répandu, au point qu'on réalise très mal son existence et son
caractère parasitaire et étranger à l'Humanité.
Quand il y a
hypersexualisation, le résultat est calamiteux. Les femmes sont
insultées et méprisées à tout instant, y compris par des
personnes apparemment gentilles par ailleurs. Des enfants sont
agressés sexuellement, car ils représentent des proies et victimes
plus vulnérables et accessibles que des proies adultes. Et la
violence se développe partout, fruit de la frustration causée par
le manque d'amour, tendresse, câlins. Les humains adultes, très
souvent, ne savent pas aimer. Ils appellent « amour » des
rapports sommaires, nappés dans la violence et la jalousie négatrice
de l'autre.
Plus une société
méprise l'amour, le nie, écrase les proies sexuelles que deviennent
celles et ceux qui devraient être l'objet d'attention, douceur,
tendresse, plus la violence se répand partout.
Le jour où l'Humanité
comprendra l'erreur de sa vision globale de la sexualité et y mettra
un sérieux bémol, elle commencera à respirer. Le jour où la
moitié de l'Humanité sera capable de passer nue la nuit avec
l'autre moitié, également nue, se faire tous les câlins possible,
sans « faire l'amour » et sans se sentir en aucune façon
frustrée ensuite, l'Humanité entière aura fait un très grand pas.
La sexualité authentique
est une chose rare. La plupart du temps, elle est surfaite, déformée,
caricaturée, exagérée. Manger ou se goinfrer ça n'est pas la même
chose. Se nourrir ou faire de la boulimie, ça n'est pas non plus la
même chose.
Quand j'en viens à
proférer des critiques sur le comportement sexuel humain, je vois
souvent mes interlocuteurs noyer le poisson en invoquant
l'originalité de chacun... Il y aurait des personnes plus portée
sur la chose que d'autres.
Essayez donc, si vous
êtes une jolie femme, de traverser Paris en plein jour, ou pire, en
pleine nuit, sans vous faire emmerder ! Essayez d'aller lire, seule,
un livre, sur un banc, dans un grand jardin parisien, sans vous faire
systématiquement importuner par quelques crétins ! Et vous appelez
ça « de l'appétit » ?
Vous avez vu à quoi
ressemble les prestations dites « sexuelles » de la
plupart des hommes, nuls au lit et obsédés par « leur petite
affaire » ? Bon, passons ! Il y a un problème. Et ce problème
en recouvre un autre : celui de la violence en général dans la
société. Que cette violence porte le nom qu'on voudra : compétition
économique, concurrence politique, etc.
On fait des théories sur
« le sexe » pour expliquer un tas de choses. Mais quand
va-t-on passer au crible les perturbations générales de cette
activité et ses conséquences dans les rapports humains en général
? Si, à Paris à présent, dans les transports en commun, vous
effleurez par hasard quelqu'un, vous vous excusez aussitôt. Pourquoi
? Parce que sinon ce serait « des avances sexuelles ». En
revanche, vous pouvez, sans problème, caresser un chien, un chat ou
un lapin nain d'appartement que vous ne connaissez pas. Pauvre
société malade où les animaux sont mieux lotis que les humains
question câlins ! Étonnez-vous après de la violence présente en
permanence chez les humains !
Basile, philosophe
naïf, Paris le 18 janvier 2015
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