vendredi 13 juin 2014

262 Bilan amoureux

J'ai souffert énormément en amour et pourtant je reste résolument optimiste. Certes, la constante dans mes amours était mon implication. Donc j'ai ma part de responsabilité dans mes malheurs. Mais dans une relation à deux, les responsabilités ne sont pas que d'un seul côté.

J'ai commis deux erreurs essentielles : l'une, je l'ai identifié très récemment. Ayant de l'amour à donner, j'ai cru possible d'aimer les humains en général. Parmi ces humains se sont trouvées des femmes qui ont été mes amours. Or, je n'avais pas réalisé qu'il existe un très grand nombre de femmes et jeunes filles qui méprisent les hommes. Je croyais, quand je rencontrais des femmes qui avaient un discours très critique à propos des hommes, que c'était des féministes. C'était en fait des racistes anti-hommes. Je me suis fait du mal en les croyant proches de moi et sympathiques. Et j'ai eu le tort immense de chercher l'amour avec elles. A présent, je me tiendrais à distance de ces personnes qui me méprisent parce que je suis un homme. Elles ne sauraient que causer mon malheur si je commets l'erreur de les approcher et croire pouvoir les aimer. L'amour n'est pas possible quand le respect est absent.

L'autre erreur essentielle que j'ai faite a été de croire que l'amour entre un homme et une femme est forcément sexuel. Implique tôt ou tard de faire l'amour et recommencer à faire l'amour. En vérité, l'amour comme sentiment est une chose. Le faire l'amour est autre chose. Ces deux choses ne s'opposent pas forcément, mais ne sont en aucun cas impérativement associées. Et on ne doit faire l'amour qu'à la condition impérative qu'il y ait désir authentique, réciproque et véritable. La plupart du temps, ça n'est pas le cas quand des humains font l'amour. Ils croient bien faire et ruinent leur relation par manque d'authenticité.

Si on ne fait pas l'amour, il reste les câlins, les caresses, les bisous, qui ne sont pas obligatoirement sexuels. C'est-à-dire qui ne conduisent pas forcément à faire l'amour. Simplement, nous sommes des chats. Aimons caresser et être caressés. Dormir enlacés avec l'autre. Ce qui pour beaucoup n'arrive pas souvent. Et quantité de femmes et d'hommes manquent cruellement de caresses et de la chaleur du contact physique de l'autre.

Pourquoi ? Parce que les humains raisonnent trop, mettent des conditions qu'ils croient justes à l'expression de leur tendresse, l'acceptation de la tendresse de l'autre. Croient aussi que certaines réactions physiologiques au niveau génital sont forcément la preuve qu'il existe un désir sexuel à impérativement satisfaire. C'est complètement faux. Le plaisir, par exemple des caresses, provoque éventuellement de telles réactions. Mais elles ne signifient pas forcément qu'il y ait un désir authentique de faire l'amour. Ce désir est un sentiment très particulier. Je ne l'ai éprouvé que deux fois dans ma vie. Ces deux fois il ne s'est rien passé. Et pourtant j'ai fait l'amour quelques dizaines de fois dans ma vie. Ça m'est arrivé avec huit femmes en tout, au cours des années. Je dis à présent que c'était une erreur. Je me suis trompé. Et celles avec lesquelles j'ai fait l'amour se sont aussi trompé. On ne doit faire l'amour que s'il y a un vrai désir de le faire. Et non parce qu'on pense intellectuellement que c'est bien de le faire. Quand on fait l'amour sans vrai désir et parce qu'on pense que c'est bien, on se ruine la vie et on détruit la relation.

Oui, on détruit la relation avec ce genre de confusion. Résultat, la tendresse bafouille. L'amour n'arrive pas à s'affirmer. Un peu comme une ampoule électrique allumée qui souffre d'un faux contact. Elle clignote inexplicablement, s'éteint, vous plonge dans une triste obscurité non désirée.

Basile, philosophe naïf, Paris le 13 juin 2014

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