mardi 27 août 2013

148 Plus le pouvoir est concentré, plus le régime est meurtrier

A quoi servent les empires ? Ils passent le temps à se construire, s'étendre et se maintenir par la guerre. Ils tuent des gens. Que ces empires soient politiques, industriels, économiques ou financiers, la mort est au bout. Elle est leur but, leur finalité. Et ils finissent tous par mourir. C'est-à-dire s'effondrer. Mais avant cela, combien ils ont couté cher en souffrances et vies humaines !

Quand on regarde les conditions de vie dans les usines du Bangla Desh, de Chine, certaines de ces usines font frémir. Dans une immense usine de téléphones, en Chine, des filets aux fenêtres sont là pour éviter que les ouvriers se suicident en sautant. Au Bangla Desh, l'effondrement d'une seule usine a fait récemment plus de mille morts. Et derrière ces usines sont des hommes et femmes très comme il faut qui vivent chez nous et passent leurs commandes à une main d'œuvre pas chère.

La nourriture atteint des prix délirants en France. Le kilo de fruits frais en saison atteint couramment 4 euros et plus alors que les salaires ne bougent pas. Et même doivent pouvoir reculer en vertu du dernier accord sur l'emploi dit l'ANIL. La faim réapparait alors que la France est un grand pays agricole. On jette massivement les aliments à la décharge au lieu de nourrir les gens.

En France, le nombre de services d'urgences des hôpitaux est passé de 1988 à 2013 de 3000 à 950 et ça n'est pas fini. L'Hôtel Dieu au centre de Paris doit laisser la place, selon les plans officiels, à un hôpital avorton et des bureaux en un premier temps. A un hôtel de luxe en un deuxième temps, selon les projets non officiels mais bien réels, comme cela s'est déjà fait avec l'Hôtel Dieu de Lyon. Avec pour résultat des morts à la clé. Ceux qui n'auront pu être soigné à temps faute d'hôpital au centre de Paris. Et ce n'est pas tout. Les hôpitaux de Beaujon et Bichat, tout neuf, ce dernier, vont fermer avec la suppression de 500 lits quand sera ouvert un hôpital les remplaçant. Encore des morts en perspective faute de moyens médicaux. Des morts, toujours des morts... dans tous nos pays dits « civilisés », car ailleurs c'est pareil. Sous les ordres de l'horrible troïka, en Grèce, huit hôpitaux à Athènes et Salonique vont fermer remplacés par des centres de soins légers. Exactement le programme prévu en un premier temps pour fermer l'Hôtel Dieu, le plus vieil hôpital parisien.

Et pourtant, quand on regarde les hommes et femmes qui prennent ces décisions, ils nous ressemblent. On dirait qu'ils sont comme nous. Mais pourquoi alors font-ils tout ça ?

Un historien tchèque, Karel Bartošek, que j'ai croisé il y a des années, et qui avait souffert et passé six mois en prison suite à l'intervention militaire soviétique du 21 août 1968 en Tchécoslovaquie, m'a dit : « tu sais, tous les dictateurs, autour d'une table avec une tasse de thé, sont des hommes charmants avec lesquels on passe un très bon moment. » Je cite de mémoire. Mais le sens y est.

Qu'est-ce qui fait alors de ces humains ordinaires des ennemis de l'Humanité ?

La réponse est simple, mais difficile à trouver, la voilà :

Il faut aller à la base des choses. Les hommes et femmes de pouvoir cherchent le pouvoir. Pourquoi cherchent-ils le pouvoir ?

A y regarder de près, ça n'est pas vraiment folichon, le pouvoir. C'est plutôt l'assurance de se ruiner la vie. Vivre sous pression et dans des luttes permanentes. Être sur ses gardes. Voir des ennemis, des solliciteurs, des concurrents partout. Devoir sortir toujours escorté par une nuée de gardes du corps. Et tout ça pour arriver à quoi dans sa vie ?

Essentiellement arriver au pouvoir pour le pouvoir. Henri Kissinger, qui fut un des plus puissants hommes politiques du monde, secrétaire d'état à la Défense des États-Unis, a dit un jour que le pouvoir était la plus merveilleuse des drogues.

Le ministre français Edgar Faure disait beaucoup apprécier d'aller travailler dans des palais.

A différents moments de leurs activités, une garde spéciale, habillée à l'ancienne, sonne de la trompette, roule le tambour, présente le sabre à nos chefs d'états.

La dernière unité à cheval de France est la Garde Républicaine, équivalent de la Garde Royale marocaine. On trouve ce genre de militaires dans un tas de pays.

Et les hommes et femmes qui se font présenter le sabre, et souffler de la trompette dans les oreilles s'en sentent flattés. Alors que tout cela est programmé. Les hommes et femmes qui leur présentent le sabre et soufflent dans les trompettes n'ont qu'une hâte : que leur journée de travail soit terminée. Qu'ils puissent vaquer à leurs affaires. Sortir leur chien. Retrouver leurs enfants. Ils honorent les chefs d'états. Mais rient intérieurement de les voir passer. Et quelquefois les méprisent. Car ils voient bien que les hommes et femmes fiers de leur pouvoir n'ont rien de plus qu'eux. Urinent, défèquent, meurent et ont mal aux dents comme eux.

Mais alors, qu'est-ce donc que ce mystérieux « pouvoir » ? Est-ce seulement la possibilité de commander les autres ? Et quel intérêt de pouvoir le faire ?

Observons de près, de très près, ces hommes et femmes de pouvoir.

Un aspect de la vie de nombre d'entre eux, qu'ils dissimulent souvent mal, va nous éclairer sur leurs motivations.

Ils ont très souvent une hyper activité sexuelle. Catherine II de Russie, par exemple, a eu des milliers d'amants. D'autres, on le sait, en ont eu des centaines. Leur sexualité est compulsive : ils sautent sur tout ce qui bouge. Et cette pratique continue avec nombre de dirigeants actuels.

Un des plus puissants hommes politiques du monde, à la veille de devenir chef d'état d'un grand pays européen, a vu sa carrière brisée par une malencontreuse histoire de sexe avec une femme de ménage new-yorkaise. Alors qu'il avait déjà connu d'innombrables femmes. Qu'il peut en rencontrer plein d'autres. Il lui a sauté dessus. Selon lui, elle était consentante. Selon elle, il s'agissait d'un viol.

Certains hommes d'état sont de manière avouée des violeurs, par exemple : Louis XV qui chassait avec ses courtisans des jeunes filles enlevées et lâchées dans l'île au Cerfs. Beria qui les faisait enlever par sa police, Khadafi, le maréchal de Saxe, etc. Et nous ne savons et saurons pas tout.

Pourquoi une telle frénésie sexuelle ?

On avance des explications :

Ils aiment ça. C'est un peu léger comme explication.

Ils aiment la transgression, pareil.

La transgression fait partie de leurs privilèges, tiens ! tiens !

Ils sont beaucoup sollicités. C'est certainement vrai, mais n'explique pas tout.

La vraie raison est la suivante : ce qui rend attractif le pouvoir pour certains hommes et femmes, c'est leur peur de mourir.

Ils s'illusionnent en ayant un pouvoir : ils seraient avec plus qu'eux-mêmes. Et, en quelque sorte, acquerraient ainsi un soupçon d'immortalité.

Ils finissent tous par mourir, bien sûr.

Mais avant ça, qu'est-ce qu'ils peuvent nuire aux autres avec leur souffrance !

Et comme ce sont des êtres humains, ils développent très souvent un processus naturel. Vivant dans l'angoisse permanente de la mort, ils sont comme des humains en danger de mort. La Nature réagit à cette alerte et leur intime l'ordre de se reproduire au plus vite et le plus possible pour sauvegarder l'espèce. D'où leur sexualité frénétique, qui exprime l'angoisse et non le plaisir.

L'homme politique très puissant qui a ruiné sa carrière avec une femme de ménage new-yorkaise se demande encore comment ça a pu lui arriver.

Car, bien sûr, les hommes et femmes de pouvoir ne pensent pas aux vraies raisons de leur quête.

Mais cette quête, sa raison, a une autre conséquence : le pouvoir, qu'il soit financier, économique, industriel ou politique, est marqué par l'origine de sa recherche.

Le pouvoir, c'est la mort.

Louise Michel disait : « le pouvoir est maudit ».

Car si la mort, sa crainte, motive les hommes et femmes de pouvoir, elle marque de son empreinte celui-ci.

Et plus le pouvoir est concentré, plus le régime est meurtrier.

Adolf Hitler a gouverné à titre personnel durant douze ans le plus puissant pays d'Europe occidentale : l'Allemagne. Résultat : des millions de morts, y compris par des exterminations de masses, organisées au nom de délirantes théories racistes sur la « pureté du sang » et de « la race ».

L'Union soviétique, dirigée par Joseph Staline, a vu le massacre de millions d'êtres humains, notamment par la famine organisée en Ukraine : l'Holodomor. On peut continuer la liste.

Plus le pouvoir est concentré, plus c'est la mort qui commande. Et elle en redemande. Elle est gourmande. Et son appétit n'a pas de limites tant que la table est servie.

Un de ceux qui veulent à tous prix fermer l'Hôtel Dieu de Paris est aujourd'hui un homme politique et un médecin. J'ai été curieux de voir sa photo sur Internet. Ce qui m'a frappé, c'est qu'il est prématurément vieux. Et il est triste. Cet homme a peur de mourir. Il est d'autant plus affolé par son éphémérité qu'il est médecin et a disséqué des cadavres durant ses études. Alors, pour se sentir fort, il veut détruire. Connaissant sa motivation, il me fait pitié. C'est un pauvre homme, vraiment.

Et connaissant les motivations et finalités du pouvoir, il est de notre devoir d'éviter absolument la construction d'une Europe unie politique. Qui entraînerait fatalement des morts par millions. Le drame actuel de la Grèce montre à quelle horrible désolation ce projet nous condamne s'il aboutit.

Basile, philosophe naïf, Paris le 28 août 2013

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