samedi 24 août 2013

144 Faute de grives on mange des merles

Un ami épouse une dame.

Celle-ci, au bout de quelques années refuse tous contacts dit « sexuels ».

Cet ami est désespéré au point de tenter même une nuit de se suicider.

Sa femme, de son côté, me confie, parlant du sexe : « le pauvre ! Il ne se rend pas compte que je ne ressens rien ! »

Au bout de dix ans de mariage, elle le quitte.

Et alors, il cherche à tous prix à ce qu'elle revienne.

Une psychothérapeute fait remarquer à mon ami : « mais vous souffriez énormément de cette relation. Pourquoi tenez-vous tant que ça à retrouver cette situation ? »

L'ami est resté perplexe. M'en a parlé. Je n'ai pas su lui expliquer sa manière de réagir.

Aujourd'hui j'ai la réponse :

Dans la relation insatisfaisante qu'il connaissait il trouvait un peu de très précieuse satisfaction tactile. Ne serait-ce que dormir dans le même lit que son épouse.

Celle-ci partie, c'était le désert.

Alors, il regrettait les miettes tactiles. Faute de grives, on mange des merles.

C'est pourquoi on voit des maris malheureux, des épouses malheureuses, du jour où l'autre les quitte les implorer de revenir.

C'est pourquoi des femmes battues, des enfants battus, n'arrivent pas à quitter leur tourmenteur.

Parce qu'ils n'ont pas le choix entre un bon ou un mauvais, insuffisant rassasiement tactile. Ils ont le choix entre un mauvais, insuffisant rassasiement tactile ou le retour, l'arrivée dans le désert tactile qui leur fait peur.

Ceci explique aussi pourquoi certains couples qui ne marchent pas ne cessent pas de se quitter pour revenir ensuite ensemble et se quitter à nouveau

Et aussi pourquoi tant de gens préfèrent rester mal accompagnés que se retrouver seuls.

Ça n'est pas « l'amour » ou « le sexe », mais la tactilité qui mène la danse. Et explique quantités de comportements bizarres, paradoxaux, incompréhensibles, apparemment contradictoires.

Et aussi pourquoi certaines femmes devenues mères délaissent tactilement leur époux. Avec l'enfant, elles ont la satisfaction tactile qui leur manque. Et non assortie d'ultimatums sexuels qui les ennuient. Devoir « passer à la casserole » pour avoir droit à des câlins devient insupportable quand arrive le bébé qui n'a pas encore subi le sevrage tactile et échange les câlins gratuits en permanence.

Basile, philosophe naïf, Paris les 23 et 24 août 2013

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