Ce qui différencie
l'humain des autres espèces animales, c'est sa sexualité et le
travail. Allez voir des girafes qui vivent dans la brousse. Vous
verrez des girafes dans la brousse. Allez voir des humains qui vivent
en ville. Vous verrez des maisons avec des humains dedans. C'est
dire que l'organisation du travail a une importance fondamentale chez
les humains. Or, une chose qui pourrit tous les rapports humains est
que le travail de plus de la moitié des humains, choisi pour son
sexe, n'est ni reconnu, ni rémunéré. Il s'agit du travail des femmes à la
maison. Élevez des rats ou des souris blanches : c'est un métier,
on vous paye. Élevez vos enfants, avenir de l'Humanité, de votre
pays, votre famille : vous n'êtes pas payé. C'est du bénévolat.
Faites des ménages chez les autres. C'est un métier, on vous paye.
Faites le ménage chez vous, rangez la chambre de vos enfants, lavez
leur linge, repassez-le : c'est du bénévolat. Tenez la comptabilité
de la famille, suivez les études de vos enfants, etc. C'est la même
chose. Un comptable est payé. Un enseignant est payé. Une mère de
famille pour un travail similaire, la responsabilité maternelle en
plus, n'est pas payée. Cette immense part du travail non reconnu,
méprisé, déséquilibre et gâche l'ensemble des rapports humains
et tue l'amour.
Si je vais vers une femme
qui me plaît, elle s'attachera à trois choses : il faut un rapport
sexuel, base de la relation. Il faut que l'homme que je suis soit
solvable. Un homme qui n'est pas solvable n'est pas un homme. Car il
ne peut pas jouer son rôle de béquille de sa femme. Et la jalousie
doit régner. Car si l'homme qui a pour rôle de subvenir largement
aux ressources d'une famille où la femme travaille sans être
rémunéré va s'en aller, la femme perdra ses ressources. Et n'aura
plus son gagne-pain : l'homme qui la nourrit et l'entretient. Ou dont
le rôle théorique est en tous cas traditionnellement celui-là.
Même si le monde change, les idées anciennes perdurent
encore.
Certes, de nos jours, bien des femmes travaillent à l'extérieur de leur foyer en plus du travail qu'elles y effectuent. Elles ont donc gagné une certaine autonomie financière. Le résultat ? Elles divorcent en masse. Et c'est presque toujours elles qui prennent l'initiative de la séparation.
La situation est-elle devenue bonne pour autant ? Non, une quantité énorme de gens déclare souffrir de la solitude. Parmi eux trente pour cent des étudiants de France seraient concernés !
Certes, de nos jours, bien des femmes travaillent à l'extérieur de leur foyer en plus du travail qu'elles y effectuent. Elles ont donc gagné une certaine autonomie financière. Le résultat ? Elles divorcent en masse. Et c'est presque toujours elles qui prennent l'initiative de la séparation.
La situation est-elle devenue bonne pour autant ? Non, une quantité énorme de gens déclare souffrir de la solitude. Parmi eux trente pour cent des étudiants de France seraient concernés !
J'ai été
essentiellement élevé par ma mère. Mon père ne s'est pas beaucoup
occupé de mon éducation. Comme je n'allais pas à l'école,
l'influence maternelle a été plus grande que si j'avais eu des
contacts extérieurs : camarades d'école, leurs familles,
enseignants. Je suis devenu longtemps et sans le savoir jusqu'à très
récemment deux tiers femme, un tiers homme. Très sentimental, pas
attaché au cul d'un côté. Et d'un autre côté un peu porté sur
le cul à la façon des hommes, c'est-à-dire bête, superficielle et
égocentrique. Je n'avais pas de message clair à délivrer aux
femmes qui attendaient de ma part le comportement d'un individu
ordinaire, un homme classique : deux-tiers homme au moins et un tiers
femme ou moins encore. Résultat, les femmes m'ont laissé la plupart
du temps sur la touche. N'étant pas dans la norme, même inoffensif,
je n'étais bon à rien pour elles.
Au début des années 1970 j'ai entendu une jeune fille parlant de moi à sa copine lui dire : « lui, il n'est pas comme les autres ». Mais quand on n'est pas comme les autres on est rejeté, c'est la règle. Très longtemps je n'ai pas compris pourquoi. C'est seulement à présent que je réalise quelle était ma situation.
Au début des années 1970 j'ai entendu une jeune fille parlant de moi à sa copine lui dire : « lui, il n'est pas comme les autres ». Mais quand on n'est pas comme les autres on est rejeté, c'est la règle. Très longtemps je n'ai pas compris pourquoi. C'est seulement à présent que je réalise quelle était ma situation.
Ce n'était pas évident
pour moi. Car, dans le domaine de l'amour, le mensonge est
omniprésent. Je me souviens d'une amie et sa collègue de bureau.
L'une et l'autre étaient très « classiques ». La
première jurant les grands dieux qu'elle avait pour principe de vie
d'être « fidèle » et refuser l'infidélité. « Je
n'ai pas envie de passer la main dans les cheveux de quelqu'un où
une autre main est passée avant » se plaisait-elle à répéter
comme une formule favorite. Une fidélité en bronze, inébranlable,
principielle, un blason de noblesse de la femme classique,
« sentimentale », fidèle, exclusive... jeté à la face
de l'homme que j'étais. A l'écouter, étant seulement ami, je
devais considérer le cul et le cœur de cette femme « fidèle »
comme un trésor mille fois précieux et totalement inaccessible pour
moi.
La seconde femme,
orientale et mariée ne jurait que par son petit mari chéri. Son
petit mari chéri par ici, son petit mari chéri par là, rien de
plus important pour elle que son petit mari chéri ! La porte de ce
ménage sacré ne pouvait pas, c'était visible, être franchi par
une queue étrangère sacrilège, par exemple : la mienne.
Et puis, un jour au
restaurant, il y a quelques années, voilà que nos deux partisanes
intraitables de l'amour avec un grand A et de la fidélité avec un
grand F m'ont surpris. Elles étaient là à bavarder ensemble. Et
m'ont complètement oublié quelques instants. J'entends et vois
alors deux autres personnes, complètement étrangères. Que je
n'avais jamais rencontré. Elles parlent d'une vedette de cinéma et
j'entends : « c'est sûr, s'il vient coucher à la maison, je
ne dormirais pas dans la baignoire ! » Voilà qu'elles révèlent
le fond de leur pensée. La « fidélité » en bronze, le
« petit mari chéri » : du vent ! Ou, plutôt, des
mensonges classiques, à servir sans modération aux hommes. Hommes
qui, de leur côté, mentent également aux femmes. Mais voilà, je
n'aime pas le mensonge et croit vraiment à la valeur de la vérité.
Je suis un Martien égaré sur Terre...
Les humains mâles sont
détraqués, hypersexués et baise-partout. Une voisine jeune et
jolie m'a montré sa réponse à la baisomanie de son petit
copain. Elle ne vivait pas avec lui. C'était soi-disant un « couple
moderne ». En fait, c'était une ruse. En ne voyant son obsédé
de la queue qu'une ou deux fois par semaine, il ne l'embêtait pas
plus d'une ou deux fois par semaine. Vive la modernité !
Mais arrive le problème
des enfants. On peut ne pas vivre ensemble. Mais si les enfants
arrivent, il faut bien se mettre ensemble... Et l'homme est toujours
autant baisomane. On va donc s'appliquer à... le castrer moralement. Ou le
rejeter tout en conservant ses produits : les enfants qu'on a
fabriqué en ajoutant aux ovules ses spermatozoïdes.
C'est ce que font
quantité de femmes. Après avoir accepté d'être « limée »
régulièrement durant quelques années, arrive le deuxième et
dernier enfant programmé. Alors, le vagin se ferme. La boîte à
plaisirs met la clé sous la porte. Fini, le trou à branlette et les
exercices de gymnastique en chambre du samedi soir ! La femme refuse
de continuer à faire semblant de s'intéresser au cul.
C'est un grand classique.
L'épouse d'un ami à moi lui a fait le coup. L'amie et collègue
africaine d'une amie européenne a également agit pareil.
L'Européenne me disait : « tu sais, après son deuxième
enfant elle a arrêté de faire l'amour, c'est fréquent ça. Alors,
il l'a quitté. » Les projets d'enfants régissent la
fermeture ou l'ouverture du trou à branlette. Une amie m'avait
dragué dans la perspective que je lui fasse des enfants. Quand elle
a réalisé que ce projet lui paraissait difficile à réaliser, elle
s'est débarrassé du papa potentiel. Subitement, les « sentiments
d'amour » de sa part se sont éteints façon extinction du gaz
quand on tourne le robinet. Et elle a cherché quels défauts elle
pouvait déclarer trouver chez l'homme merveilleux que j'étais
paraît-il jusqu'à là. Il faut bien justifier le résultat de ses
calculs quand il amène hypocrisie et brutalité morale !
Et pourquoi autant de
bruit fait aujourd'hui autour de la « Procréation
matériellement assistée » ? Parce que si on se reproduit avec
des éprouvettes et plus avec une bite et des couilles montées sur
un homme, ça change bien des choses. Et cette situation envisagée
trouble plus d'un individu !
La base du désordre
général des rapports humains c'est la non reconnaissance du travail
domestique de la femme et les besoins sexuels artificiels,
intellectualisés et hypertrophiés de l'humain mâle.
Mais si homme « je
sors du jeu », déclare ne pas baiser ? Que m'arrive-t-il avec
les femmes ? Pour elles, je deviens inclassable, incontrôlable,
bizarre. On me déclare pédé. Éventuellement pédé refoulé, qui
s'ignore. Le terme de « refoulé » est très pratique à
utiliser. Les autres savent mieux que vous qui vous êtes. Et vous
pouvez même être quelqu'un d'autre sans le savoir ! Bouffonnerie !
En fait, l'homme qui ne baise pas dérange beaucoup de monde. La
« norme fatale » cesse d'être fatale. Et on ne peut pas
envisager de le capturer et l'attraper par la queue !
Quand le mensonge
fleurit, on n'aime pas se laisser découvrir. Et montrer qui on est
quand on fait partie des menteurs. Certaines femmes, une fois
qu'elles ont un jour « baissé la garde », n'apprécient
pas d'être identifiées pour ce qu'elles sont. Une femme « fidèle »
qui m'a laissé voir qu'elle bricole et baisouille dans les coins, a
baisouillé un soir avec moi. Puis m'a rejeté en me traitant de
profiteur. Une autre, se laissant caresser, mais n'étant pas baisée,
déçue de ne pas voir fonctionner son vagin-piège s'est éloigné
subitement de moi. Elle voulait capturer un homme et pas vivre
quelque chose avec moi. Ne parvenant pas à me capturer, en me
faisant un enfant dans le dos, elle est partie chercher un autre
naïf. Le plus caricatural fut une femme qui s'éclipsa quelques
instants de la pièce où nous étions à bavarder en tête à tête.
Revint, me pris la main et la mis directe dans sa culotte ! Je n'en
revenais pas. N'ai pas fait grand chose. Elle m'a alors engueulé
pour n'avoir pas été jusqu'au bout, c'est-à-dire l'avoir baisé.
Puis, le lendemain au téléphone m'a accusé d'en avoir profité !
L'incohérence
relationnelle est difficile à gérer. Surtout quand
l'incompréhension, le désordre et le mensonge règne.
Des fois, les plans
extraordinaires des autres n'apparaissent pas. Mais, subitement, une
femme de votre entourage disparaît. Cesse de vous voir sans raisons
visibles. Vous avez fait partie sans le savoir d'un plan à elle qui
n'a pas fonctionné. Vous aviez cru être son ami. Vous étiez juste
pour elle une chose, un pion, une pièce d'un jeu inconnu aux règles
inapplicables. Dans son rêve voilà que vous ne serviez plus à
rien. Sans problème ni hésitation, elle vous a mis au rebut. C'est
ainsi qu'il arrive qu'une amie se mariant, se mettant « en
couple », vous oublie soudain et complètement. Vous avez cru
être indispensable dans sa vie ? Pas plus qu'une chambre à air usée
avec des rustines. Elle s'en est procuré une neuve, plus besoin de
vous. J'ai ainsi servi de Sigisbé durant onze ans. Amoureux transi
et jamais admis dans le cœur et le cul de la belle de mes rêves. Et
puis la belle s'est mariée. Est passée à autre chose. Alors, elle a jeté son Sigisbé dans les WC et tiré la chasse.
Je me dis à présent
qu'en amour il faut faire comme en informatique. Quand un mail paraît
bizarre, ne pas y répondre. Quand une pièce jointe paraît
douteuse, ne pas l'ouvrir. Et qu'ainsi j'éviterais à l'avenir
beaucoup d'ennuis et de complications.
Je ne veux plus me
prendre pour le sauveur des autres. Commençons par nous sauver
nous-même ! N'oublions jamais qu'un individu qui se débat dans
l'eau peut entrainer dans le fond le bon nageur imprudent qui est
venu lui porter secours. Faisons juste ce que nous avons à faire.
N'en faisons pas trop.
On peut très bien vivre sans cul et sans « amour », c'est-à-dire seul. On peut aussi être très malheureux avec du cul et en vivant avec quelqu'un. Il faut arrêter de s'obnubiler sur quelques centimètres d'organes reproducteurs. Et sur une compagnie qui est bien plus encombrante qu'un chat, un chien, une perruche, un poisson rouge, une souris blanche ou un géranium en pot. Quand vous voyez une femme qui vous plaît, commencez par vous dire : « me mérite-t-elle ? » et « mérite-t-elle que je m'emmerde à tenter quelque chose avec elle ou dois-je passer mon chemin ? » Si vous passez votre chemin, n'ayez surtout pas de regrets. La route est vaste, l'horizon lointain, la liberté extraordinaire, formidable, et mille fois plus belle et prometteuse que toutes les fables.
On peut très bien vivre sans cul et sans « amour », c'est-à-dire seul. On peut aussi être très malheureux avec du cul et en vivant avec quelqu'un. Il faut arrêter de s'obnubiler sur quelques centimètres d'organes reproducteurs. Et sur une compagnie qui est bien plus encombrante qu'un chat, un chien, une perruche, un poisson rouge, une souris blanche ou un géranium en pot. Quand vous voyez une femme qui vous plaît, commencez par vous dire : « me mérite-t-elle ? » et « mérite-t-elle que je m'emmerde à tenter quelque chose avec elle ou dois-je passer mon chemin ? » Si vous passez votre chemin, n'ayez surtout pas de regrets. La route est vaste, l'horizon lointain, la liberté extraordinaire, formidable, et mille fois plus belle et prometteuse que toutes les fables.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 24 mai 2015
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