A lire certains le
devenir de notre vie sexuelle, sentimentale, relèverait de notre
destinée, celle-ci dépendant de nos choix personnels. Il suffit
qu'on évoque des lois, des comportements généraux, pour s'entendre
souvent clore le débat avant même qu'il soit ouvert. On se voit opposer le
catégorique : « la vie sexuelle, ça dépend des gens, de
leurs choix personnels ». Il n'y a soi-disant rien à dire au
plan général. Si on essaye, on se voit accuser de vouloir
généraliser son parcours personnel et unique. Cette négation du
débat apparaît beau, bon et bien rassurant à beaucoup. Sur ces
choses « intimes » il n'y aurait pas et ne pourrait y
avoir de débat. « Les goûts et les couleurs » seraient
comme, par exemple : « la masturbation et la sodomie ».
Moyen facile de ne pas ouvrir un débat que certains trouvent
gênants, préférant agir dans l'ombre. Faites ce que je dis. Quant
à ce que je fais, c'est exclusivement mon affaire... Surtout quand
je fais exactement le contraire... Pourtant il y a des lois, des
règles, des traditions, un contexte culturel et social qui marquent
profondément et orientent bien des choix qu'on prétend ou croit
personnel. Par exemple, dans un pays de tradition végétarienne il
est infiniment probable que vous adoptiez une alimentation
végétarienne. Même sans approuver clairement, consciemment les
motifs idéologiques, philosophiques ou religieux qui sous-tendent
cette tradition. C'est ainsi que j'ai entendu des personnes justifier
maladroitement leur soumission à certaines règles religieuses de
leur société par des raisons autres : d'hygiène, de santé. Et
j'ai pu observer sur moi-même l'influence des règles sociales et
morales dominants mon époque.
Il arrive qu'à l'échelle
de la société ces règles soient remises en question. C'est alors
comme une « révolution ». Qui est immédiatement suivie
par son contraire : la contre-révolution. Il en a été ainsi il y a
une cinquantaine d'années. Une remise en question inachevée de la
société, à travers une grave crise sociale a touché un certain
nombre de pays, dont le nôtre. La crise sociale a libéré des
questionnements interdits dans le domaine des mœurs. On a été
jusqu'à évoquer une « libération sexuelle » ou
« révolution sexuelle ». Mais cette « révolution »
dont on parle tant inclut aussi ici son contraire : la
contre-révolution. Et quelles ont été les conséquences de cette
dernière ?
Quatre choses
fondamentales ont été maltraitées par la contre-révolution
sexuelle. La première c'est la recherche de la nature en l'être
humain. La vérité est que les humains sont des « singes ».
Ce qui signifie que, comme les autres espèces simiesques, la base de
leur comportement est instinctive. Cet instinct qu'ils
ont hérité de la Nature et possède à la naissance vient à être
ensuite plus ou moins contrarié par l'éducation. Qui est le produit
de l'évolution culturelle au cours de nombreux siècles. Le fruit de
cette contradiction forme le comportement humain tel qu'on le
rencontre avec ses grandes lignes et aussi sa diversité. Ce
comportement est plus ou moins vécu comme harmonieux, agréable, ou
pas. Rechercher comme est son instinct fait partie des efforts de
l'humain pour vivre plus confortablement sa vie. Qu'il puisse suivre
exactement cet instinct ou pas. La recherche de l'instinct par
l'humain, c'est la recherche de la Nature en lui. C'est aussi le but
de la philosophie. Comprendre pour vivre mieux ses contradictions ou
les réduire, s'en débarrasser plus ou moins. Voilà qui améliore
la vie et la convivialité et le sort de l'Humanité.
Au nombre des
contradictions d'origine culturelle on trouve le sevrage tactile.
Après la très petite enfance où on est touché, lavé, caressé,
câliné, c'est le stop. Le sevrage tactile est une réalité. Il n'y
a pas de « latence », mais une privation subite qui
s'exprime également par des choses comme devoir dormir seul, se
laver seul. C'est un rejet qui trouble et pas une évolution
naturelle.
Un autre élément
essentiel est qu'entre les humains de sexe féminin et masculin
existe un décalage astronomique. Les premiers sont infiniment plus
sensuels que les deuxièmes. Après avoir vu son instinct lessivé
culturellement, la femme recherche l'amour et éventuellement la
sexualité. L'homme recherche la sexualité et éventuellement
l'amour. Grossièrement parlant la femme rêve au prince charmant.
Cependant que l'homme se branle devant des vidéos pornos sur
Internet.
Élément fondamental du
tableau de la sexualité humaine : la non reconnaissance du travail
domestique qui est essentiellement assuré par la femme et donc
reparti sur une base sexuelle. Ce travail est imposé à la femme,
jamais reconnu et rémunéré. Le travail imposé et non rémunéré
porte un nom : l'esclavage. Officiellement, les esclaves noirs ont
été émancipé en 1848 en France. Les femmes de France attendent
encore. Leurs chaînes sont toujours intactes. L'existence de leur
esclavage est même niée au nom d'une prétendue émancipation
qui serait déjà pleinement réalisée.
Élever des rats, des
crocodiles ou des autruches est un métier : on vous paye pour.
Élever ses enfants, qui sont l'avenir du genre humain et de son
pays, n'est pas payé.
Pourquoi ?????
Dans les années 1960
finissantes et 1970 la contre-révolution sexuelle s'est vite
déchainée pour éviter un progrès décisif pour l'Humanité.
Son axe a été simple :
à toutes les revendications plus ou moins d'ordre sexuel elle a
opposé le « modèle » masculin comme le seul et unique
possible et souhaitable. La sexualité traditionnelle est remise en
question ? Il ne doit pas y avoir de recherche de nouveaux modèles à
suivre pour la relation homme-femme. Il y a un seul et unique modèle
à suivre, c'est l'homme. Et le but est sa satisfaction à lui...
Ainsi, la « liberté sexuelle » devient l'obligation pour
la femme de dire oui à toutes les demandes de l'homme. Sinon, elle
est ringarde, coincée, vieux jeu, « a des problèmes »...
La question du sevrage
tactile et ses conséquences sur les enfants reçut une réponse
totalement folle. Dans les années 1970 s'est déroulé en France une
campagne délirante pour le coït et la sodomie des enfants !!!
Celle-ci pris notamment la forme détournée consistant à
demander « innocemment » l'abrogation du concept de
majorité sexuelle dans le code pénal. Cherchant aujourd'hui à
expliquer et absoudre les supporters de cette campagne, certains vont
prétendre les excuser au nom des excès et errances idéologiques
qui auraient été habituels dans ces années-là... Il faut aller
plus loin dans les explications : la contre-révolution sexuelle a
pour axe fondamental de ne pas toucher au statut dominant socialement
et hyper-baiseur du masculin adulte. A toutes les revendications elle
répond en mettant en avant l'homme et sa queue fouailleuse. Quand on
parle des gosses, ça donne le délire auquel on a assisté. Et que
beaucoup voudrait faire oublier et même justifier comme des sortes
d'erreurs de jeunesse sans gravité. Aux crétins qui croient que les
petits garçons rêvent de se faire sodomiser, je répondrai avec les
souvenirs de mon sevrage tactile. Quand j'étais petit, j'aimais
beaucoup qu'on me passe de temps en temps la main sur la peau du haut
de mon dos, en entrant cette main par le col de mon vêtement quand
j'étais assis. Un beau jour, ça s'est arrêté. J'étais devenu
« grand » aux yeux de mon entourage... fin de cette
caresse. J'en ai été désolé et désemparé. Et n'ai pas posé de
questions. Des caresses en haut du dos, voilà ce qui me manquait. Je
n'ai jamais rêvé d'être sodomisé ! Ceux qui croient que ce serait
là le désir des petits garçons attribuent leurs désirs malades à
leurs victimes. La police est là pour s'occuper de ceux qui, au nom
de la liberté des petits garçons, veulent leur imposer de telles
choses dont ils n'ont pas envie.
Dans le domaine général
des femmes, la contre-révolution sexuelle a donné la prétention de
transformer la société en un immense bordel gratuit.
Le problème du travail
domestique non reconnu ni rémunéré a été ignoré. En revanche,
se penchant sur le confinement au foyer des femmes, la réponse est
venue que la « liberté » de la femme serait d'y ajouter
le travail à l'extérieur en plus ! Une campagne de publicité a
même proclamé : « La femme change : elle veut travailler ».
Comme si à la maison elle ne travaillait pas ! La contre-révolution
sexuelle a systématiquement nié la femme et sa dignité. Et au nom
de la « liberté » elle a ouvert en grand les vannes de
la pornographie. C'est la société où nous vivons à présent.
Certains progrès marquants sont arrivés dans les années 1970. Mais
pour le reste, on a fait du sur place.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 21 mai 2015
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