mardi 21 mai 2019

1180 La caresse et l'ivresse endorphinienne

L'amour n'est pas un produit de consommation, pas plus que la famille, l'amitié, la fraternité ou la sororité. Par contre, la caresse est un produit de consommation, au même titre que les tartines beurrées, le café, les carottes râpées ou les œufs durs mayonnaise.

Ce qui embrouille, c'est l'association systématique dans notre culture de la caresse et de l'amour, quand il s'agit d'adultes. Ce qui vient aggraver l'embrouille, c'est le phénomène de l'ivresse endorphinienne.

Les endorphines provoquent par moments des états d'ébriété. Qui se rapprochent de l'ébriété causée par l'alcool.

Je prends un exemple : Frédérique a un mari, Oleg, qui n'est pas spécialement tendre. Mais qui assume sa place matériellement. Il fait « bouillir la marmite », paie le loyer et les études des enfants. Mathias, poète romantique et solitaire croise la route de Frédérique. Il voudrait bien partager des caresses avec elle. Oui, mais Frédérique sait que les hommes généralement assortissent leurs caresses d'exigence de coït. Cette exigence ne lui convient pas. Elle n'a pas ici envie de sexe. Les caresses pourraient en revanche lui plaire. Mais elles sont mal assorties. Elle ne souhaite pas déranger sa vie et compromettre la vie de ses enfants en satisfaisant les caprices sexuels du poète. Alors, elle lui fera « passer son chemin ».

On pourrait dire qu'elle pourrait n'accepter que des caresses et pas les exigences sexuelles mal venues de Mathias. D'abord ce n'est pas évident de formuler de telles intentions. Ensuite, l'état d'ivresse endorphinienne pourrait très bien amener Frédérique à satisfaire les caprices sexuels de Mathias pour le regretter après. Le sachant elle stoppe tout.

Cet exemple est pris dans la réalité. J'ai juste donné aux protagonistes des prénoms de fantaisie. De telles histoires, sauf quand il y a véritable confiance et compréhension, arrivent tous les jours. Comment leur offrir une issue plus positive ? C'est peut-être possible avec la caresse chaperonnée.

Pour réaliser des caresses entre adultes sans le problème de l'embrouille caresses égal amour égal ivresse endorphinienne et coït, les partenaires concernés fixent le cadre de leurs échanges. Pour éviter toutes dérives, ils se choisissent un chaperon ou plusieurs. Avec pour rôle d'assister à l'échange. Et en cas de dérives interrompre celui-ci.

Arriver à banaliser ainsi les caresses représenterait un progrès de Civilisation. On sortirait enfin de l'embrouille qui empêche le plus souvent toute tendresse entre adultes. Cette forme d'échanges proposée ici est-elle réalisable ? L'avenir seul pourra le dire. Peut-être il me faudra en parler et soumettre ce projet à d'autres. Ça ne paraît pas évident. Mais s'il le faut, j'y arriverai.

On pourrait appeler ce progrès de Civilisation la Révolution de la Tendresse. Bien que cette expression soit déjà employée dans un sens différent par des religieux. Le cadre fixable pour les caresses dans un échange pourrait, par exemple, pour commencer et durant assez longtemps, se limiter au visage.

Basile philosophe naïf, Paris le 21 mai 2019

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