jeudi 1 février 2018

888 L'origine du mal-être humain

Pourquoi, en dépit de tous ses atouts, l'être humain se sent-il souvent si mal ? Il faut revenir sur son histoire et les conséquences de celle-ci sur son comportement. Ces derniers temps la dénonciation de l'inconduite sexuelle de nombreux hommes à l'égard des femmes a occupé et occupe encore une large place dans les médias. Quelle est la base de cette inconduite ? La recherche obsessionnelle et irrespectueuse de l'éjaculation dans au moins un orifice naturel féminin. Mais pourquoi une telle frénésie pour parvenir à ça existe chez la plupart des hommes ?

On prétendra que cette frénésie s'explique par l'extrême jouissance que l'homme ressentirait à cette occasion. Cette explication est un bobard. Très souvent l'homme ne ressent pas grand chose, voire peut même souffrir en éjaculant. Ce manque jouissif explique que nombre d'hommes qui avaient fait « comme tout le monde » en harcelant les femmes, finissent un jour par abandonner complètement ce comportement invasif et dérangeant.

En fait, l'origine de cette frénésie éjaculatoire est historique. Durant des dizaines de milliers d'années l'homme a cru que les enfants venaient de lui. « Sperme » signifie « semence ». Il ignorait absolument le rôle et le fonctionnement de l'ovulation féminine. C'est seulement vers 1845 que deux médecins français, Félix-Archimède Pouchet et Charles Négrier, ont décrit pour la première fois le fonctionnement de l'ovulation.

Dans nos sociétés, traditionnellement, la femme qui a ses règles est considérée comme « impure ». Et durant les menstruations il est très fréquent que les hommes, y compris les plus obsédés par le sexe, s'abstiennent de rapports sexuels avec la femme concernée.

Notre culture a annexé à la frénésie copulatrice masculine tous les gestes tendres et situations tendres entre humains adultes. Résultat il existe un colossal et faramineux blocage culturel de la tendresse. Les humains y étant habitués ne réalisent pas comme il est immense et extrêmement violent. Or il a une conséquence majeure qui pérennise ce blocage.

Les enfants apprennent en imitant les « grandes personnes ». Celles-ci s'abstiennent de câlins et sont de véritables analphabètes dans ce domaine. Ce sont des analcâlins. Les enfants plongés dans un milieu analcâlin deviennent analcâlins eux-mêmes.

S'ils ont des velléités contraires, les enfants sont remis à leur place. J'ai entendu un jour une sympathique dame sexagénaire raconter que son petit fils âgé de trois, quatre ans lui a dit vouloir dormir avec elle. Elle lui a répondu : « non, ce n'est pas possible, je dors déjà avec grand père. Plus tard tu auras une petite amie avec laquelle tu dormiras. » Propos normatifs qu'il aurait été plus simple et juste de remplacer simplement par ces mots : « non, grand mère ne dormira pas avec toi parce qu'elle n'en a pas envie. »

Arrivé à l'âge d'avoir « une petite amie », ce garçon va très probablement harceler stupidement les filles de son âge. Et s'étonner de ce qu'il soit si difficile d'en approcher une. Et qu'avec les années ça devienne de plus en plus difficile. Pour finir comme beaucoup d'hommes âgés et de femmes âgées solitaires et aigris. Rêvant encore parfois de rencontrer « l'âme sœur » et ne la rencontrant pas.

Alors, privé d'amour et de tendresse par son conditionnement et son comportement machiste stupide, l'homme compensera avec de l'alcool, de la bouffe, de l'argent, du pouvoir, voire la fréquentation des prostituées. Telle est l'origine du mal-être humain. D'origine masculine et qui frappe ensuite la partie féminine de la population. J'ignore s'il existe une solution à ce problème.

Basile, philosophe naïf, Paris le 1er février 2018

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