mercredi 16 mars 2016

525 Faire revivre la Corda Fratres : comment procéder ?

Depuis dix ans, je propose la renaissance de la Corda Fratres, première société festive et fraternelle étudiante universelle, qui a prospéré de 1898 à 1925, comptant des dizaines de milliers d'adhérents sur les cinq continents. Mais la vraie question posée est : comment procéder pour cette renaissance en évitant les erreurs commises hier ? Il m'a fallut dix ans pour arriver à trouver une réponse à cette question.

Quand je parle de faire renaître la Corda Fratres je suscite l'approbation... et la panique.

Approbation : quelle bonne idée que recréer cette société festive et fraternelle !

Panique : oui, mais, s'en occuper nécessitera un travail colossal, je vais ruiner mes études, rater tous mes examens, se dit le brave étudiant ou la brave étudiante.

Il ne faut pas recréer la Corda Fratres, mais faire renaître l'esprit de la Corda Fratres, ce qui est tout à fait différent. Car il s'agit justement de ne pas ruiner les études et faire rater leurs examens aux étudiants, mais qu'ils s'apportent un plus festif et amical. Ne surtout pas retenter le chemin erroné du passé. Une société festive et fraternelle sur les cinq continents n'a pas, ne peut pas et ne doit pas tenter le mirage et le piège de la centralisation. Elle doit être à l'image des sociétés festives qui marchent.

Les fanfares étudiantes, par exemple, font chacune leur vie, s'aiment bien entre elles, se rencontrent, mais restent complètement indépendantes. Et ça marche très bien à Paris au moins depuis 1889 !

Les sociétés festives de villes de divers pays peuvent se rassembler, voyager, s'héberger les unes les autres, mais n'ont pas à chercher à se créer une sorte d'absurde « gouvernance mondiale » ou « gouvernance européenne » qui ne leur corresponds pas et ramènerait des divisions politiques.

Durant l'été, par exemple, des sociétés festives peuvent proposer de se retrouver à un moment donné en vacances dans un lieu donné durant une semaine, dix jours, et faire la fête. Ou se retrouver ensemble à l'occasion d'une fête locale qui peut être une fête étudiante ou pas.

Sur les sites Internet de Tunas étudiantes, on voit souvent les photos souvenirs de leurs voyages dans diverses villes : Paris ou ailleurs. Quel dommage que ces voyages n'aient pas été l'occasion de rencontres festives avec des homologues locaux ! Et d'hébergements « chez l'habitant », bien moins onéreux et beaucoup plus chaleureux que les hôtels, campings ou auberges de la jeunesse !

C'était une des idées de la Corda Fratres : l'étudiant voyageur voyage de ville universitaire en ville universitaire en étant logé par d'autres étudiants, qu'il invite à son tour chez lui.

Ça a fonctionné à l'époque où la communication n'était pas ce qu'elle est à présent. De 1898 à 1925, la Corda Fratres a promut ce type d'échanges. Quand j'ai parlé de la disparition de la Corda Fratres avec le professeur Aldo Alessandro Mola, qui a étudié son histoire et écrit un livre à son sujet, il m'a dit qu'elle manquait à présent. Il est parfaitement possible de la faire renaître en tirant ses enseignements et évitant les erreurs du passé.

En 1898, Efisio Giglio-Tos, le fondateur de la Corda Fratres, estimait le nombre total des étudiants de la planète à un million. A présent il y en a des dizaines de millions. Ce n'est pas un obstacle. Ce sont de nombreuses possibilités supplémentaires !

Basile, philosophe naïf, Paris le 16 mars 2016

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