La plupart des humains
adultes de sexe mâle ont besoin de se rééduquer sexuellement.
Quatre points en particulier concernent cette rééducation. Le
premier est qu'ils doivent prendre pleinement conscience que leurs
réactivités au niveau génital, en particulier l'érection, ne
signifie rigoureusement pas forcément qu'ils ont envie de « faire
l'amour », ni que cet acte est alors forcément urgent, positif
ou souhaitable. L'érection intervient pour quantité de raisons. Et
le désir véritable est un sentiment plutôt rare et tout à fait
spécifique et particulier.
Le deuxième point que
quantité d'hommes semblent incapables de comprendre, et qui
nécessite leur rééducation, est que si une femme est belle,
habillée de façon sexy, ou – et – leur sourit, ou – et –
semble seule, même seulement momentanément, elle ne constitue en
rien pour autant un « prêt à consommable sexuellement ».
Le troisième point a
assimiler est qu'un « rapport sexuel » où n'existe pas
de désir effectif réciproque est absolument dépourvu d'intérêt
et destructeur. Le fait de « faire pression » pour
arriver à mettre son truc dans le machin est une ânerie nuisible et
absolue. On ne « conquiert » personne.
Le quatrième point qui
déborde très largement le cadre de la stricte sexualité (l'acte
sexuel et son approche immédiate) est que les humains adultes sont
pour la plupart des analphabètes tactiles. Ils ne savent ni toucher, ni
caresser, ni être touché ou caressé. A regarder des vidéos
pornographiques d'un œil critique on en vient à pisser de rire
devant ces hommes et femmes réduisant les deux mètres carrés de
leur peau ou muqueuses à vingt centimètres carrés ! Et les scènes
classiques où l'homme totalement passif, les bras le long du corps,
se fait sucer la zigounette par une superbe créature sont à hurler
de rire. Et à pleurer quand on pense que ce genre de choses
indigentes tient lieu pour beaucoup aujourd'hui d'éducation de la
sexualité et de la sensualité.
Le sexe n'est pas un
objet de consommation ni une chose anodine. L'absence d'éducation ou
la mal-éducation sexuelle conduit à nombre de troubles dont celui
des « colères de substitution ».
L'autre jour j'observais
deux jeunes femmes. Elles ont chacune une trentaine d'années, vivent
seules, sont très belles, sensibles et intelligentes. Et, pour une
broutille avaient entamés une dispute féroce. Puis, chacune d'elles
séparément, argumentaient avec force pour défendre son point de
vue. Usant de raisonnements justes partant d'une base fausse et
absurde. Pourquoi un tel conflit ?
J'ai trouvé une
explication. Ces deux jeunes femmes de valeur se font quotidiennement
insulter et menacer, traiter comme des « trous sur pattes »,
des morceaux de viande. Elles se défendent. Gardent leurs distances
autant que faire se peut. Mais, au fond d'elles-mêmes souffrent
horriblement de cette carence d'amour véritable. Ce qui développe
en elles une extrême fureur refoulée. Qui finalement va s'exhaler
contre une personne proche et appréciée. Pourquoi ? Parce qu'il
n'existera pas d'autres exutoires possible à un moment-donné. Cette
agressivité sortira aussi en d'autres occasions, par exemple sous
formes de violence verbale ou incohérences étranges dans le
comportement.
Il n'y a pas lieu de
critiquer ces comportements. Critique-t-on les éruptions volcaniques
? Non, ce sont des phénomènes naturels. Cependant, ces colères de
substitution peuvent être réduites et dédramatisées en agissant
sur les causes profondes et véritables. En attendant de tout changer
on peut déjà dans la mesure du possible apporter à ces deux femmes
un surcroit d'amour vrai. C'est la meilleure solution. Et ne pas se
formaliser des agressions verbales, ou autres colères, qui viennent du
malaise causé par la mal-éducation de la plupart des mâles humains
adultes aujourd'hui.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 5 mars 2016
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