Il existe trois états de
l'homme : déshabillé, nu et nu refusant les vêtements.
A l'état naturel,
l'homme ne porte pas de vêtements. L'habit le dénature. On prétend
qu'il s'habille exclusivement par besoin de se protéger. C'est faux,
car s'il est vrai que ses vêtements lui sont utiles pour se protéger
de la pluie ou du froid, par exemple, il continue à en porter quand
il n'en a aucun besoin. Pire, il s'habille quand ces habits au lieu
de le protéger lui nuisent. Par exemple, il porte des habits qui le
font suer, alors qu'il serait infiniment mieux nu, s'il fait très
chaud.
Pour justifier ces habits
superflus et nuisibles on invoque les convenances et « la
pudeur ». Qu'est-ce que ici « la pudeur » ? C'est
un mot en six lettres qui sert à justifier bien des choses, y
compris absurde.
Je me souviens un jour, il y a une trentaine d'années, avoir été ausculté par une doctoresse flanquée de plusieurs assistantes, toutes jeunes et « appétissantes ». La doctoresse voulait voir et toucher mon service trois-pièces. Pour ce faire, on me pria d'ôter culotte et pantalon. J'obtempérais, puis déboutonnais ma chemise, seul vêtement qui me restait, quand on me pria de la conserver. Ce fut dans cette tenue parfaitement ridicule, vêtu de ma seule chemise ouverte, que je fus sur la table d'auscultation. Mais, pour ces dames, l'essentiel avait été évité : la complète nudité !
Je me souviens un jour, il y a une trentaine d'années, avoir été ausculté par une doctoresse flanquée de plusieurs assistantes, toutes jeunes et « appétissantes ». La doctoresse voulait voir et toucher mon service trois-pièces. Pour ce faire, on me pria d'ôter culotte et pantalon. J'obtempérais, puis déboutonnais ma chemise, seul vêtement qui me restait, quand on me pria de la conserver. Ce fut dans cette tenue parfaitement ridicule, vêtu de ma seule chemise ouverte, que je fus sur la table d'auscultation. Mais, pour ces dames, l'essentiel avait été évité : la complète nudité !
La doctoresse trouva mon
zizi bizarre. Il faut dire qu'ayant une forte envie de pisser, il
était, ce qui arrive en pareil cas, tout ratatiné. La jolie femme
en question, avec ses dix années d'études, n'avait pas visiblement
une connaissance approfondie des métamorphoses de l'appareil génital
masculin.
La seule métamorphose dont on parle étant le passage de l'état flaccide à l'érection. La prohibition de la nudité viendrait de la prohibition de la visibilité de l'érection. J'avance cette hypothèse.
La seule métamorphose dont on parle étant le passage de l'état flaccide à l'érection. La prohibition de la nudité viendrait de la prohibition de la visibilité de l'érection. J'avance cette hypothèse.
Une amie qui n'avait
jamais mis les pieds dans un camp naturiste fut très étonnée
d'apprendre qu'en ces lieux était interdit de bander en public.
Cette interdiction
ajoutée à d'autres fait que les très jeunes hommes arrêtent
souvent le naturisme, pour le reprendre plus tard, mais pas
forcément. Motif : quand ils voient une créature appétissante, ils
bandent très facilement. Et il faut se cacher, avoir honte de bander
en public. On a le droit de se moucher, éternuer, mais pas bander en
public... et pourquoi donc ?
Question hérétique, si
on la pose, on se retrouve vite soupçonné de vouloir pratiquer
l'exhibitionnisme, voire carrément baiser en public. Mais, la morale
règne et la loi la défend. La société, elle, se porte bien avec
ses dizaines de milliers de viols, ses agressions sexuelles
innombrables, y compris sur des enfants et des vieilles personnes,
ses milliers de suicides pour raisons « sentimentales »,
sa prostitution et sa pornographie florissantes et ses dizaines de
millions d'individus de tous âges pleurant et hurlant à la mort de
solitude. Bon, passons. On vous dira que sans les règles et lois
« établies » ce serait bien pire.... N'ouvrons pas le
débat.
Donc, existent trois
états de l'homme. « Déshabillé » signifie que l'homme
est nu et mal à l'aise. Il serait mieux habillé. Soit il veut se
montrer, soit se cacher. Mais il ne se sent pas simplement lui-même,
à l'état naturel. Pour voir des gens « déshabillés »
et pas « nus », regardez les photos dites « de
nus ». Les attitudes ne sont pas naturelles. Les modèles
« prennent la pose ». Ils sont crispés, pas détendus.
Si c'est porno, ils s'efforcent de montrer leur côté « sexuel ».
Mais si, au lieu de regarder leur zizi ou leur zezette, vous étudiez
leur physionomie, leur regard, vous verrez bien qu'ils ne sont pas à
l'aise. Ou, au mieux, font semblant de l'être en arborant un joli
sourire commercial.
Poser pour du porno, ça
peut aussi être vécu comme un boulot. La fille qui se fait pénétrer
par tous les trous, fini souvent à la fin de la séance photos par
prendre un sourire détendu. Pourquoi ? Parce qu'elle se dit que la
séance est finie. Elle va pouvoir se doucher, s'habiller, toucher
son chèque et aller déjeuner. Quand on a compris ça, les photos
dites « pornographiques » et destinées à vous exciter,
vous excitent beaucoup moins, voire pas du tout.
Les hommes et les femmes
qui font des cabrioles sur les sites porno du net sont la plupart du
temps parfaitement frigides. La mécanique marche, mais sentiments et
sensations voluptueuses ne suivent pas. Observez bien leurs visages,
leur expression, quand ils sont « en plein boulot »...
Une actrice porno dont
j'ai lu l'interview disait qu'en cours de séance de tournage elle
était tellement préoccupée de réussir à tenir les poses les plus
acrobatiques possibles pour assurer le meilleur angle de prise de vue
à la caméra, qu'elle n'avait pas le temps de se préoccuper de ses
sensations.
Les acteurs pornos se
prennent tellement peu au sérieux, que ces derniers temps il arrive
que les caméras restent volontairement à tourner à la fin de leurs
prestations pour enregistrer les échanges avec les preneurs
d'images, commentaires et rigolades générales. Je l'ai vu plusieurs
fois sur des vidéos pornos diffusées sur le net depuis les
États-Unis.
Au début des années
1970, un jeune homme me disait être très déçu que les photos
pornographiques montraient souvent des prostituées... ce qui le
faisait visiblement beaucoup moins rêver que si ça avait été des
filles « honnêtes ».
Sur les plages
naturistes, qui sont des sortes de ghettos ou réserves indiennes où
on est autorisé à ôter son slip en public, on distingue bien les
personnes déshabillées et les autres, qui elles sont nues.
Nues... c'est-à-dire
qu'elles se sentent parfaitement à l'aise à l'état naturel. C'est
le deuxième état de l'homme. En fait c'est ainsi qu'il est quand il
échappe au poids de la dénaturation vestimentaire.
On ne devrait pas du
reste préciser « nu ». On devrait, en toute logique, ne
rien préciser. Et préciser seulement quand l'homme porte des vêtements
qu'il est habillé.
Enfin, existe un
troisième état de l'homme : nu et refusant les vêtements. Car il a
compris que ceux-ci le désorganisent moralement, le dénaturent,
l'abiment, l'abrutissent, l'abêtissent, l'affaiblissent, l'égarent,
égarent les autres, le rendent malade, l'hypersexualisent,
l'enlaidissent... Mais si chez soi seul c'est facile de refuser de
s'habiller, en collectivité ça n'est pas la même chose.
Vous vous voyez proposer
à vos amis une « naked party » ? On va tous se mettre à
poil et faire comme si de rien n'était et vaquer à nos occupations
habituelles ? Vous passerez pour un fou, un illuminé, un
provocateur, un dragueur très maladroit. Mais il paraît que ça
marche aux États-Unis.
Dans notre société
française et parisienne « civilisée » qui sait si bien
encourager la guerre et décourager l'amour, la nudité partagée,
collective, est forcément « sexuelle », si elle s'exerce
ailleurs que dans un ghetto naturiste. Ailleurs, si on se mets nu à
plusieurs, c'est forcément pour baiser.
Il n'y a pas pour
l'instant d'issue. Tout est soigneusement verrouillé.
La situation est bloquée.
Comme elle est bloquée pour l'amour, la caresse, les câlins, les
bisous, les léchages affectueux à la façon des chats qui
s'entre-nettoient affectueusement. En revanche, elle n'est pas du
tout bloquée pour décider de tenter de « réussir » une « belle »
guerre...
Basile, philosophe
naïf, Paris le 3 octobre 2014
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