L'origine de la détresse
humaine tient à ceci : les humains naissent avec leur
conscience originelle intacte. Mais l'homme est un singe qui va faire
l'homme. Et n'arrivera plus ensuite à se situer précisément. Il
sera dénaturé.
Dans le conditionnement
culturel humain on trouve parmi d'autres choses l'interdiction de la nudité publique.
Celle-ci a une conséquence curieuse et troublante : la
castration visuelle. Les humains de sexe mâle sont privés la
plupart du temps de la vue de leur appareil génital. Ce qui ne sera
pas sans conséquences psychologiques importantes. Privés de cette
vue la plupart du temps ils vont être obnubilés par cet organe
caché. L'importance qui lui est accordée en témoigne. Il existe
même des hommes qui se font opérer pour avoir un pénis plus
volumineux. Cette prétention absurde et ridicule est le produit de
la castration visuelle.
Un autre trouble sera
suscité par le sevrage tactile. La prohibition du toucher,
l'ostracisme et la spécialisation sexuelle dont souffrira le toucher
sera la source de problèmes importants.
Dans la conscience
originelle existe également la prédisposition à la toilette
linguale. Celle-ci sera bannie.
Arrivé à l'âge où la
reproduction devient possible, parfois même avant, les humains
verront la nudité, le toucher, la toilette linguale être dévolus à
l'activité coïtale. La confusion qui en résultera sera très
grande dans l'esprit des humains. Ils ne parviendront généralement
pas à se situer précisément.
Les humains de sexe
masculin seront plus troublés que leurs homologues de sexe féminin.
Ces dernières chercheront à s'adapter aux hommes. Et y
parviendront jusqu'à un certain point.
Ainsi, par exemple, j'ai
connu une jolie fille qui, pour ne pas subir trop souvent les assauts
sexuels mal venus de son compagnon, faisait logement séparé d'avec
lui. Cette solution lui assurait une certaine tranquillité. Mais
celle-ci cessait d'être possible en cas de naissances d'enfants
qu'on souhaiterait élever à deux.
Quand un homme est
obnubilé par la recherche permanente du coït, sa compagne peut
essayer de s'adapter. Généralement ça ne marchera pas longtemps.
La séparation, le plus souvent initiée par la femme, surviendra
inévitablement.
Dans notre société
française et parisienne, le sexe sera traité comme tout le reste :
comme une marchandise, un produit de consommation. Ce qui fera que de
très nombreux livres, revues et émissions de radio ou télévision
accumuleront des âneries s'agissant de l'amour et de la tendresse.
Pour les justifier on verra intervenir des individus affublés du
titre de « sexologue ». Ce titre ne garanti effectivement aucune compétence. Aucune loi ne règle son usage. N'importe qui,
vous, moi, pouvons dès demain nous autoproclamer « sexologue »
sans risquer aucune poursuite.
La pensée unique règne
un peu partout s'agissant de « la sexualité ». On aurait
pu penser que la réflexion viendrait tempérer les affirmations
imbéciles. Il n'en est rien. Le mot d'ordre est :
« consommez ! » Peu importe les conséquences
psychologiques, faisons de la sexualité un consommable. Sans foi, ni
loi, ni règle, la seule étant de baiser le plus possible, le plus
souvent possible avec le plus grand nombre de partenaires possible...
Manger quand on n'a pas faim, baiser quand on n'en a pas envie...
L'essentiel restant de toujours consommer autant et plus.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 17 septembre 2017
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