Contrairement à une idée
souvent répandue dans la société française et parisienne, les
femmes seraient généralement infiniment plus motivées que les
hommes par le sexe et les câlins, mais cette motivation aurait
beaucoup de mal à s'exprimer.
Les femmes ne l'expriment
pas le plus souvent parce que règne partout dans la société, comme
un poison universellement répandu, la peur diffuse, omniprésente et
permanente du viol. Combinée à l'immémoriale domination
patriarcale, cela donne le fait que, par exemple, si une femme
habillée « sexy » est la victime d'un viol, nombreux
seront les imbéciles à déclarer qu'elle l'a bien cherché. Pire,
qu'elle est la responsable de son agression parce qu'elle a
« provoqué ». Alors, dans cette atmosphère malsaine
régnante on imagine qu'il est des plus difficile, ambigu et risqué
pour une femme de déclarer qu'elle aime le sexe, ou simplement les
câlins, pas nécessairement « sexuels ». L'intolérance
sexuelle régnante ayant pour effet de réduire les caresses, bisous,
câlins à être soi-disant des « préliminaires » de
l'acte sexuel soi-disant obligatoire et obligatoirement jouissif.
Une conséquence
calamiteuse et générale de cette manière obtuse et bornée de
considérer la relation tactile, est que la peur du viol implique la
peur panique du toucher entre adultes. Si par exemple on effleure la
peau d'un inconnu ou une inconnue dans le métro parisien, on doit
s'empresser de s'excuser. Comme si on l'avait agressé. Pourquoi ?
Parce que le toucher entre adultes est très abusivement classé
« exclusivement sexuel » ou presque. Et pourquoi si c'est
« sexuel » ça doit être forcément violent et odieux ?
Parce que le sexuel implique le viol.
Cette peur panique,
diffuse, omniprésente et permanente est le produit de l'artificielle
fringale sexuelle masculine. Pour « être un homme » un
homme doit obligatoirement baiser ou chercher à baiser en
permanence. Ce conditionnement dévastateur est conforté par le
mythe de la puissance, qui irait de pair avec la soi-disant
jouissance extrême et obligatoire de tous coïts, et la soi-disant
obligation d'« honorer » toutes les femmes rencontrées
en cherchant à baiser avec.
Ce conditionnement et ces
mythes sexuels sont d'origine culturelle et pas d'origine
« naturelle » comme on l'entend très souvent affirmer.
Si l'homme s'interroge pour identifier ses vrais désirs et pas ceux
issus de son bourrage de crâne et de la publicité pour le
consumérisme sexuel, il se rendra compte que son désir de coït et
bien moins fréquent qu'il ne le croit. Cette prise de conscience,
qui n'est pas forcément évidente à atteindre, constitue une
véritable libération et une réconciliation avec soi-même. Durant
des dizaines d'années l'homme aura cherché « comment
arriver » à baiser des femmes qui lui résistent... Là, il
s'attache dorénavant à suivre son désir effectif et véritable. Il
se découvre alors en paix avec lui-même et le sexe opposé. C'est
ce qui m'est arrivé.
La croyance dans la
légitimité du consumérisme sexuel à induit y compris des
comportements féminins complémentaires du désordre masculin
solliciteur permanent du coït. S'échapper aussi de cette impasse
constitue pour l'homme un progrès psychologique significatif. Non
pas que « le sexe » soit mauvais. Mais s'il est mal venu,
artificiellement programmé, il nuit gravement à l'équilibre
relationnel. Quand on suit bêtement le conditionnement
hyper-sexualisé régnant, ça conduit à un véritable blocage
sociétal. On rêve de baisouillage généralisé, on se branle
devant des vidéos pornographiques mettant en scène ces pratiques,
et on est de plus en plus seul.
Notre société n'a
jamais été autant gavé de pornographie filmée ou photographiée,
d'articles et livres vantant la baise à tous prix et à tous va et
dans toutes sortes de déclinaisons. Et il n'y a jamais eu autant
d'individus se plaignant de souffrir de la solitude. Il est grand
temps d'envisager une vaste réforme des mœurs et des comportements
humains pour plus de bonheur et de liberté.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 22 septembre 2017
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