Notre culture tend à
inculquer aux petits mâles humains un état de désir permanent
d'accouplements avec un grand nombre de femelles, de préférence
choisie selon des critères esthétiques et d'âges. Que ce
conditionnement débouche ou non sur la réalisation d'un tel projet,
il est de toutes manières source de graves discordes avec les
femmes, et d'insatisfactions et mésententes chez les hommes.
Ne voulant, et donc ne
pouvant de ce fait, renoncer à cette ambition détraquée, les mâles
humains chercheront des compensations. Au nombre de celles-ci
certaines conforteront les illusions poursuivies.
Devenir « riche », « puissant », « célèbre »... pourquoi ces quêtes ? D'autant plus que la richesse excessive est absurde et inutile. Le pouvoir empoisonne la vie et égare ceux qui l'exercent. La célébrité n'est rien comparée à de belles amitiés.
Devenir « riche », « puissant », « célèbre »... pourquoi ces quêtes ? D'autant plus que la richesse excessive est absurde et inutile. Le pouvoir empoisonne la vie et égare ceux qui l'exercent. La célébrité n'est rien comparée à de belles amitiés.
Mais, sous-jacente à ces
trois quêtes absurdes, il y a l'illusion de parvenir enfin à la
satisfaction sexuelle suprême. En étant le plus riche possible
toutes les filles que je désire seront à moi et je serais enfin
heureux ! En ayant un grand pouvoir sur les autres, j'attirerais à
moi et dans mon lit d'innombrables femmes et je serais enfin heureux
! En étant très célèbre, j'aurais la même chose.
Ces illusions, qui ont
pour origine un dérèglement de leur sexualité, font que, par
exemple, aujourd'hui 62 individus possèdent autant que la moitié la
plus pauvre de l'Humanité.
Que dire des dictateurs
de par le monde ? Et des nullités célèbres qui encombrent nombre
de plateaux de télévision ? Le monde aujourd'hui souffre du
dérangement sexuel de la minorité qui possède d'immenses masses
d'argent, de pouvoir et de notoriété. Il n'y a pas d'autre
explication à l'origine de ce qu'on appelle aujourd'hui « la
crise » que ce dérangement sexuel. Il serait temps de libérer
tous ces malades des contraintes de la richesse, du pouvoir et de la
célébrité. Ils ne sont pas heureux et rendent d'innombrables
personnes malheureuses.
L'Histoire présente des analogies.
Nous voyons aujourd'hui un homme politique déclaré
« socialiste » chercher à établir un pouvoir autoritaire
chez nous et ouvrir en grand la porte au libéralisme le plus
débridé. Parmi l'entourage de cet homme politique, un de ses plus
proches collaborateurs a proposé de remplacer le qualificatif
« socialiste » par autre chose.
Tout ceci est déjà
arrivé dans un pays voisin, l'Italie, au début des années 1920. Un
leader socialiste a établi dans son pays un régime autoritaire. Il
a favorisé inconditionnellement les intérêts des employeurs contre
ceux, opposés, des salariés. Et a changé le nom de sa tendance
politique.
S'inspirant des antiques faisceaux de la Rome de jadis, il a inventé le mot « fascisme ». Et s'est déclaré fidèle à la doctrine baptisée ainsi. Il s'appelait Benito Mussolini.
S'inspirant des antiques faisceaux de la Rome de jadis, il a inventé le mot « fascisme ». Et s'est déclaré fidèle à la doctrine baptisée ainsi. Il s'appelait Benito Mussolini.
Benito a été un
dirigeant socialiste actif, puis a évolué. Tous les hommes sont
susceptibles d'évoluer, parfois en mal, parfois en bien. Mais la
racine des ambitions les plus absurdes se trouve dans le trouble de
leur instinct originel, intact quand ils sont nés. Derrière l'image
télévisuelle des grands hommes d'état, il faut savoir reconnaître
le singe qui vit plus ou moins caché en chacun de nous. C'est une
vérité à laquelle nul d'entre nous n'est en mesure d'échapper. Le
bonheur du Genre Humain viendra quand nous saurons pleinement gérer
cette contradiction présente en nous. Et accorderons leur juste
place à nos deux identités humaine et simiesque, dans l'harmonie la
plus grande possible. Sans avoir besoin d'absurdes, troublantes et
dévastatrices compensations.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 24 février 2016
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