Ces derniers jours, j'ai
été tourmenté par une pensée très déprimante : « seul, je
souffre de la solitude. Avec une compagne ça s'est toujours mal
passé. Alors, renoncer est douloureux. Tenter quelque chose conduit
à d'autres souffrances... » D'où l'impasse où je me
heurtais en cherchant une solution positive. La recherche de l'amour,
son acceptation, devenant une sorte de machine infernale créatrice
de malheurs. Or, en fait, j'ai réalisé hier matin avoir fini par
désamorcer cette machine infernale depuis au moins plus de deux ans
sans l'avoir encore réalisé.
Le détonateur de la
machine infernale qui crée de la souffrance quand on cherche
« l'amour » est très simple et habituel : croire qu'il
existe un domaine spécial rempli d'obligations allant toutes dans le
sens de l'acte sexuel obligatoire, sans pour autant de désir
concomitant. C'est techniquement possible de mettre le truc ans le
machin, alors allons-y, y compris sans désir réciproque véritable.
Et tout le mal se trouve entraîné par ce premier faux pas.
Les comportements
prédéterminés s'enchainent, créant conflits et misères, derrière
une façade d'harmonie apparente. La relation est littéralement
rongée de l'intérieur. Et fini par s'effondrer. C'est ce que j'ai
connu jusqu'à présent. Car j'étais encore fidèle aux aberrations
de la « pensée unique » chaque fois que j'ai eu une
petite amie. Étant dans l'erreur, je ne pouvais récolter que de
mauvais fruits. C'est ce qui est arrivé. Mais cette époque est
finie.
Donc, les souvenirs
désagréables des souffrances passées ne sont plus d'actualité. A
présent c'est un nouveau chapitre qui est ouvert. La machine
infernale ne peut plus exploser. Elle est désamorcée, inoffensive
présentement.
Les humains se veulent
sexuellement actifs ou inactifs. Inactifs : asexuels, et actifs,
classés par « catégories » : homosexuels,
hétérosexuels, bisexuels. Il y a là quatre catégories en
additionnant tout le monde. A ces quatre catégories j'ajoute une
cinquième. Quelle est cette cinquième catégorie, à laquelle
j'appartiens ? La cinquième catégorie se livre difficilement. Elle
ne fait pas l'amour sans désir et le vrai désir est rare. Et en
général elle ne fait rien par conformisme ou obligations
imaginaires, comme le font en amour la plupart des gens.
La paix trouvée en soi
permets de la chercher à l'extérieur. Et tant pis pour ceux qui
n'en veulent pas et préfèrent la crainte, la fureur et le désordre.
La cinquième catégorie
ne cherche pas à convaincre les quatre autres. Elle se contente de
vivre, simplement, tranquillement et sans peur. Elle laisse ceux qui
sont persuadés d'avoir raison poursuivre dans leur erreur. Après
tout, si ce chemin est le leur, il serait faux et de toutes façons
inutile de les contrarier.
Peut-être faudra-t-il à
l'occasion énoncer mon appartenance à cette cinquième catégorie
si des représentants des autres catégories voudront m'obliger à
les rejoindre. Je n'ai pas à les suivre. Leur cheminement conduit
droit dans le mur. Si ça leur plaît, tant mieux pour eux. Qu'ils
continuent ainsi, mais sans chercher à m'importuner avec leur folie
qui ne mène à rien, si ce n'est à la tristesse, la désillusion et
le désespoir.
Les sortir de leur erreur
est une tâche insurmontable, tant elle est grande. Et à quoi bon
s'y employer ? La seule aide possible à leur donner est de leur
montrer par l'exemple qu'une autre voie est possible que la leur. Le
troupeau s'en va d'un pas pesant tandis que fuit au loin la biche
solitaire. La vérité n'est pas à la portée du plus grand nombre.
Sinon, ça se saurait et depuis très longtemps.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 9 mars 2015
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