lundi 9 mars 2015

356 J'ai désamorcé la machine infernale

Ces derniers jours, j'ai été tourmenté par une pensée très déprimante : « seul, je souffre de la solitude. Avec une compagne ça s'est toujours mal passé. Alors, renoncer est douloureux. Tenter quelque chose conduit à d'autres souffrances... » D'où l'impasse où je me heurtais en cherchant une solution positive. La recherche de l'amour, son acceptation, devenant une sorte de machine infernale créatrice de malheurs. Or, en fait, j'ai réalisé hier matin avoir fini par désamorcer cette machine infernale depuis au moins plus de deux ans sans l'avoir encore réalisé.

Le détonateur de la machine infernale qui crée de la souffrance quand on cherche « l'amour » est très simple et habituel : croire qu'il existe un domaine spécial rempli d'obligations allant toutes dans le sens de l'acte sexuel obligatoire, sans pour autant de désir concomitant. C'est techniquement possible de mettre le truc ans le machin, alors allons-y, y compris sans désir réciproque véritable. Et tout le mal se trouve entraîné par ce premier faux pas.

Les comportements prédéterminés s'enchainent, créant conflits et misères, derrière une façade d'harmonie apparente. La relation est littéralement rongée de l'intérieur. Et fini par s'effondrer. C'est ce que j'ai connu jusqu'à présent. Car j'étais encore fidèle aux aberrations de la « pensée unique » chaque fois que j'ai eu une petite amie. Étant dans l'erreur, je ne pouvais récolter que de mauvais fruits. C'est ce qui est arrivé. Mais cette époque est finie.

Donc, les souvenirs désagréables des souffrances passées ne sont plus d'actualité. A présent c'est un nouveau chapitre qui est ouvert. La machine infernale ne peut plus exploser. Elle est désamorcée, inoffensive présentement.

Les humains se veulent sexuellement actifs ou inactifs. Inactifs : asexuels, et actifs, classés par « catégories » : homosexuels, hétérosexuels, bisexuels. Il y a là quatre catégories en additionnant tout le monde. A ces quatre catégories j'ajoute une cinquième. Quelle est cette cinquième catégorie, à laquelle j'appartiens ? La cinquième catégorie se livre difficilement. Elle ne fait pas l'amour sans désir et le vrai désir est rare. Et en général elle ne fait rien par conformisme ou obligations imaginaires, comme le font en amour la plupart des gens.

La paix trouvée en soi permets de la chercher à l'extérieur. Et tant pis pour ceux qui n'en veulent pas et préfèrent la crainte, la fureur et le désordre.

La cinquième catégorie ne cherche pas à convaincre les quatre autres. Elle se contente de vivre, simplement, tranquillement et sans peur. Elle laisse ceux qui sont persuadés d'avoir raison poursuivre dans leur erreur. Après tout, si ce chemin est le leur, il serait faux et de toutes façons inutile de les contrarier.

Peut-être faudra-t-il à l'occasion énoncer mon appartenance à cette cinquième catégorie si des représentants des autres catégories voudront m'obliger à les rejoindre. Je n'ai pas à les suivre. Leur cheminement conduit droit dans le mur. Si ça leur plaît, tant mieux pour eux. Qu'ils continuent ainsi, mais sans chercher à m'importuner avec leur folie qui ne mène à rien, si ce n'est à la tristesse, la désillusion et le désespoir.

Les sortir de leur erreur est une tâche insurmontable, tant elle est grande. Et à quoi bon s'y employer ? La seule aide possible à leur donner est de leur montrer par l'exemple qu'une autre voie est possible que la leur. Le troupeau s'en va d'un pas pesant tandis que fuit au loin la biche solitaire. La vérité n'est pas à la portée du plus grand nombre. Sinon, ça se saurait et depuis très longtemps.

Basile, philosophe naïf, Paris le 9 mars 2015

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire