Le philosophe chinois Lao-Tseu a évoqué dans son
unique livre « La Voie et sa vertu » les « chiens
de paille ». Il entendait par là des choses sans aucune valeur
réelle qu'honorent à tort des humains. Il s'agissait à l'origine
de figures de chiens fabriquées avec de la paille. Et qui étaient
brulées en Chine au cours de certaines cérémonies religieuses.
De nos jours, les chiens de paille sont toujours ô
combien présents. Les trois plus connus sont la gloire, le pouvoir
et l'argent. La gloire : à quoi cela sert-il que plein de gens
parlent de vous. Vous admirent ou vous envient, vous détestent ? A
flatter votre petit égo, votre petite vanité misérable et
personnelle. Le pouvoir ? Quelle triste chose ! Décider pour les
autres de ce qui les concerne. Vous trouvez ça admirable ? Il est
préférable de s'occuper de ses propres affaires et ne pas
s'immiscer autoritairement dans celles des autres. L'argent ? Les
tristes crétins qui accumulent des milliards d'euros qu'ils n'auront
pas le loisir de dépenser font penser à des cochons qui
accumuleraient des tonnes de nourriture qu'ils ne mangeront pas. Tout
en affamant les autres cochons.
A ces trois chiens de paille les plus connus
s'ajoute le quatrième, abusivement baptisé « le sexe ».
Qu'est-ce que c'est exactement ?
Les hommes, le plus souvent, et parfois certaines
femmes, s'imaginent qu'un but essentiel à atteindre est
l'accouplement. Le coït serait à leurs yeux l'alpha et l'oméga de
l'existence humaine. Sans se soucier de savoir s'ils ont vraiment
envie de baiser, il faut, on doit absolument baiser le plus souvent
possible avec le plus grand nombre de partenaires de « première
qualité ». Résultat, on se divise. On croit qu'il existe deux
logiques, deux vies, deux individus en une seule personne. La
logique, la vie, l'individu courant et l'autre. Le « sexuel »
qui commanderait à la place du cerveau et du cœur.
Quand un triste imbécile bande, il se dit : « vite
! où vais-je introduire mon engin ? » Comme si sa queue
commandait. Alors qu'on peut bander pour mille et une raisons non
sexuelles.
Alors qu'il n'existe d'accouplement bien venu que
véritablement et réciproquement désiré, on voit des crétins
chercher à y arriver par la ruse, la pression, le mensonge, le don
d'argent.
Aujourd'hui une femme plus ou moins jolie est dans
la plus totale impossibilité d'aller lire tranquillement et seule
dans un parc de Paris. Elle est systématiquement harcelée par un
troupeau de crétins qui vient solliciter son cul. Qui ne pense qu'au
trou. Et ça, on n'en parle jamais. Il est très courant de voir
critiquer les atrocités commises contre les femmes et fillettes de
par le monde. De voir dénoncer les monstres sadiques. Mais le
harcèlement quotidien de millions de femmes et jeunes filles commis
par une pléthore d'imbéciles, on fait comme s'il n'existait pas. Ou
comme s'il était aussi inévitable que la pluie. Il serait
temps de soulever la question et la résoudre. Les femmes ne sont pas
des bibelots décoratifs et des trous-à-jouir. Ce sont des êtres
humains à part entière. Cette situation inadmissible, cette misère
morale à référence « sexuelle » doit cesser. Et, pour
commencer, il faut la mettre au grand jour. Il faut rééduquer les
malades. Les calmer tout au moins. Il ne doit plus y avoir des
citoyens de deuxième zone, qui ne sont pas libres de se promener
tranquillement seuls dans les lieux publics.
D'autant plus que tant que cette situation générale
durera, aucun grand problème de l'Humanité ne sera résolu. On ne
règlera pas les problèmes de la guerre, de la misère, de la
dictature ou de l'écologie sans nettoyer les écuries d'Augias du
cœur et du cul.
Ouvrons hardiment le débat !
Basile, philosophe naïf, Paris le 5 mars 2014
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