lundi 3 mai 2021

1467 L'aurore de nos vies

Avant de naître,

L'enfant baigne

Dans l'océan de sa maman.

Puis il quitte cet univers

Et sa simplicité

Tempérée, liquide,

Et accueillante,

La simple nudité

Et la douceur familière

Du placenta

Qui l'accompagne

Et part vers la délivrance,

La rupture du cordon

Et l'abandon

De son havre de paix

Tranquille, ombré,

Humide et délicieux,

Où résonne, rassurant

Le battement régulier

D'un grand cœur voisin

Qui semble dire

A chaque battement

« Je t'aime, mon enfant. »

C'est le cœur de sa maman,

Qu'il aimera bientôt

Plus que le ciel radieux un jour d'été.

L'enfant sent bizarrement

L'océan de sa maman

Se vider brusquement.

Le Paradis est révoqué.

il prend un couloir étroit,

Poussé par des contractions

Qu'il ne comprend pas.

L'heure de naître a sonné à l'horloge du ciel.

Il va falloir apprendre à pardonner

Et aimer autrement qu'en un intérieur

Où tout est donné

Fait pour soi et familier.

Il va falloir apprendre à parler,

A marcher et plus encore.

La vie l'entraîne vers le portail d'entrée

Dans le monde et sa complexité.

La maman était un refuge.

Elle est toujours une église,

Où l'enfant est son adorant.

De la maman, de ses deux fontaines sacrées

Jaillit le tendre breuvage blanc

Nourrissant et protecteur.

Le premier incolore, est même

Un médicament.

A jamais, maman, pour ta patience,

Ta volonté, ton obstination

A désirer l'enfant,

Malgré tous les efforts demandés,

Les malaises, les douleurs, les vomissements,

Tu es sacrée Fleur du Seigneur.

Il est le Grand Jardinier

Céleste, affectueux, aimant et familier,

Des galaxies, des comètes,

De la terre, du vent, du soleil

Et des constellations du ciel étoilé.

Nous sommes tous

Les fruits qu'il cultive patiemment,

Durant presque dix mois,

Dans la ferme aquatique

Endiamantée du liquide amniotique

Du ventre de nos mamans adorées.

Respect, amitié et fraternité.



Basile philosophe naïf, Paris, le 3 mai 2021

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