vendredi 15 février 2019

1151 Les murs entre les humains

Il est courant d'entendre vanter la recherche de la spontanéïté dans les rapports humains, notamment entre hommes et femmes. Mais la spontanéïté est-elle possible au sein des relations entre hommes et femmes par exemple ? Même si on la souhaite, il existe comme des murs qui enferment chaque sexe à l'écart de l'autre. On peut citer, par exemple : le mur des liens matériels, le mur de la classe d'âge, ou bien encore le mur du sevrage adamique, le mur du sevrage tactile, le mur de l'érection, le mur des mini-fous, le mur des faux gentils. Il en existe encore d'autres. Pour ce qui est de ceux cités ici, on peut les détailler.

Le mur des liens matériels est très répandu. Prenons un exemple que j'ai rencontré plusieurs fois. Une jeune femme souhaite pratiquer un métier artistique, qui est la plupart du temps aléatoire et peu rémunérée. Elle souhaite aussi vivre dans le confort d'un bel appartemenr dans une très grande ville, ce qui nécessite de disposer de très bons revenus. Elle va se mettre en ménage avec un compagnon ayant de très bons revenus. Bien sûr, ce choix peut être exclusivement sentimental. Il peut aussi être intéressé. Il sera très mal vu d'avancer cette explication. Celle-ci évoque une relation de type prostitutionnel. Qui n'est pas une relation bien considérée ni une relation libre.

Le mur de la classe d'âge exige que deux conjoints soient d'âge proche. Il est implicitement entendu qu'un écart d'âge important, surtout si un des conjoints est jeune, est un scandale absolu. On vantera l'amour, mais pas comme ça.

Le mur du sevrage adamique et celui du sevrage tactile sont des murs très subtils. Le premier consiste à déclarer l'état de nudité publique, la tenue adamique, comme étant obscène et sexuelle dès un âge où le sexe n'est pas présent. Plus tard on arrêtera avec l'enfant le contact physique et les câlins, qui ne reparaitront que bien après dans sa vie en annexe de l'acte sexuel. Ce sera à ce moment-là déjà un jeune adulte. On parlera alors de « préliminaires » ou « post-ludes ».

Le mur de l'érection consiste à croire que celle-ci témoigne du désir, du besoin, de l'urgence de l'acte sexuel, alors que ce n'est la plupart du temps pas le cas. Mais allez le dire à des hommes obtus aux crânes bourrés de préjugés machistes ! Vous passerez pour quelqu'un de dérangé. Au pays des fous, les très rares gens raisonnables passent pour des malades.

Le mur des mini-fous est un curieux mur. Il existe des pathologies mentales graves et cataloguées. Il existe des pathologies légères ou très légères qui perturbent les relations humaines. On leur cherchera des explications rationnelles. Il n' y en a pas.

Le mur des faux gentils est un très important mur. La plupart des hommes sont dérangés sexuellement et obsédés par la recherche de l'acte sexuel. Ce dérangement est le fruit de leur éducation. Les mères sont le plus souvent celles qui forment les petits machos. Devenus grands, ils chercheront obsessionellement l'acte sexuel, qui ne sera la plupart du temps qu'une masturbation dans un orifice natuel. Comme les filles plus authentiques en moyenne que les hommes ne voudront pas de ce genre de prestations, les hommes ruseront. Sachant que les femmes aiment les câlins, ils feront semblant de les rechercher. Ils tâcheront de dissimuler leurs obsessions sexuelles avec une pseudo-gentillesse. Ce seront des faux gentils. Il en existe de très nombreux millions. Ce qui fait que si un homme sincère et vraiment gentil cherchera à les approcher, les femmes s'en méfieront. Le mur des faux gentils est omniprésent dans les relations hommes femmes. C'est le mur anti-poétique par excellence. Il empêche, perturbe, contrarie la tendresse sous toutes ses formes. Il est extrêmement difficile à contourner. Et provoque le plus souvent la défiance et la fuite. Il existe aussi, bien sûr, des fausses gentilles, mais il y en a peut être moins que des faux gentils.

Basile philosophe naïf, Paris le 15 février 2019

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