samedi 27 mars 2021

1454 Rencontre avec l'Amour

M'étant levé de bon matin

J'ai trouvé une femme

Dehors, près de ma porte,

Vêtue d'une longue robe

Au tissage ancien,

Assise sur un banc de cristal,

D'opales et d'émeraudes.

Ses cheveux blonds dorés défaits

Tombant en cascade

Sur ses genoux.

Elle me regardait

D'un regard mystérieux,

Tranquille comme le sphinx

Au milieu des solitudes.

Ses prunelles

Ont capturé les miennes.

Ses yeux étaient bleus.

D'un bleu si intense

Que je me suis senti transpercé

Et incendié de l'intérieur.

Son regard rayonnait

Comme la foudre

Traversant le ciel étoilé,

Comme l'éclair

Annonçant l'orage,

Comme la pluie d'équinoxe

Lavant tout sur son passage,

Comme le vent du pôle

Effaçant le paysage

Sous la neige accumulée

Par l'hiver impitoyable.

Son regard était

Puissant et invincible

Comme la brume incendiaire

Et la flamme des volcans.

Devant cette créature mystérieuse

Et pourtant proche,

Je restais pétrifié.

L'apparition me fixait toujours

De ses prunelles d'acier bleui.

Elle me regardait à présent

Avec une tendresse infinie.

Et je me sentais

Totalement soumis

Et en accord

Avec sa présence bouleversante.

Je la percevais familière

Et pourtant venue d'ailleurs,

Amicale et inaccessible,

Nouvelle

Et venue depuis toujours.

Mais qui était donc

Cette femme inattendue

Au regard d'or

Et de profondeur marine ?

« Qui es-tu ? » Lui ai-je demandé,

Inondé par la tendresse soudaine

De la caresse de son regard.

« Je suis la sagesse de Dieu, »

M'a-t-elle répondu.

Et elle a disparu,

Laissant à sa place

Un pénétrant parfum

De lis et de roses,

Et une vaste corbeille de fleurs bleues.


Basile philosophe naïf

Paris, le 27 mars 2021

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