lundi 1 mars 2021

1449 La gare du regard enchanté

A Paris,

Gare Saint-Lazare

J'arrivais en retard.

Mon train était parti,

Je devais attendre le suivant,

Une demi-heure.

Soucieux de savoir

D'où il partirait

J'approchais deux employés

Qui, ô bonheur !

Sur leurs uniformes

Affichaient l'inscription

« Informations aux voyageurs ».

J'abordais l'un d'eux.

Son uniforme asexué,

Le large masque

Qui couvrait son visage

Faisaient, chose étrange

Rendre inconnu son âge

Et son sexe.

A sa voix je compris

Qu'il s'agissait

D'une jeune fille.

Elle me regarda

Droit dans les yeux.

Je réalisais alors

Qu'elle avait

Les plus beaux yeux du monde.

Éclair dans la nuit profonde,

Vibration des sources magiques

Découvrant l'aurore d'un jour nouveau,

Chant des oiseaux saluant le soleil

Reflété dans la rosée du matin,

Souffle divin, lueur magique,

Clin d'œil du Paradis sur Terre,

Montrant la vérité infinie de l'univers,

Nous réconciliant en un instant

Avec nos vies uniques,

Inestimables et merveilleuses.

Jeune fille inconnue

Messagère de symphonie

De la beauté infinie du monde,

Tu m'as offert le rayon incendiaire

De ton âme de diamant et de neige,

Tu m'as confié un instant,

Un million d'années,

Le rayon anéantissant

Du feu prométhéen

De l'orage de tes pensées,

De la tendresse apocalyptique

De tes rêves les plus secrets,

De l'aura de tes songes fantastiques

Te découvrant en guerrière

Amazone des solitudes,

En nymphe inconnue gardienne

De la forêt égyptienne,

Séduisante et nue,

Au milieu d'un peuple d'hydres*,

Et de géants monstrueux.

En fée des marécages irlandais

Hanté par une grouillance de gnomes

Et de créatures inquiétantes

Mais bienveillantes.

Ta pensée nue et tes yeux

Belle inconnue

Était un monde dé feux volcaniques

Et de tempêtes océaniques,

Mon âme de poète a bondit

Sous la flamme de ton regard,

Et t'a écrit ce poème

Dédié à tous les employés

De la gare Saint-Lazare.

Ô toi, gare Saint-Lazare,

Tu resteras pour moi

Pour toujours et à jamais

La gare du plus beau regard

Où j'ai senti un instant

Le chant des comètes,

Le souffle des étoiles,

La perfection de Dieu

Et du concert des anges

Mêle au chœur des bienheureux !

Alleluia !

Gare Saint-Lazare

Tu es et resteras toujours

A jamais dans mon cœur !

Jeune fille inconnue

Merci de m'avoir transfiguré

Avec ton regard endiamanté !


Basile philosophe naïf

Paris, le 1er mars 2021


*hydre : sorte de dragon

 

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