A la base de la société
humaine sont les relations individuelles entre les humains. Les
humains se regroupent en deux sociétés symétriques : la société
féminine et la société masculine. Ces deux sociétés, pourtant
complémentaires, sont aujourd'hui séparées et opposées par les
deux mensonges fondamentaux de la société humaine.
Chacun de ces deux
mensonges est propre à l'une des deux sociétés.
La femme éprouve intérêt
et appétit pour la tendresse, les câlins, y compris très
« chauds » : doigtage vaginal, anal, baisers, y compris
avec la langue, léchage, caresses sur tout le corps, nudité
partagée, serrage dans les bras, cunnilinctus et feuille de rose
comprises. En revanche, comme le reste de l'Humanité, son intérêt
pour l'acte sexuel lui-même est très loin d'être aussi important
que voudrait nous le faire croire le discours normatif traditionnel,
surtout aujourd'hui.
Le mensonge fondamental
féminin est le suivant : « la femme n'éprouve que peu voire
aucun intérêt pour la relation charnelle avec l'homme ». On
verra ce discours décliné de façons variées.
On déclarera la femme
attachée d'abord à son foyer, aux « sentiments », à
« l'amour », aux enfants, plutôt qu'au « sexe ».
En fait, elle éprouve autant, sinon plus d'intérêt que l'homme
pour le « sexe ». Ce dernier terme nécessitant d'être
précisé comme de la tendresse disons « appuyée ».
Le mensonge fondamental
féminin consistant à la prétendre plus « sentimentale »
que « sensuelle » se doublera d'un discours accusateur
contre l'homme : il est grossier, ne pense qu'à ça, tout homme est
un violeur potentiel, il pense avec ses couilles, c'est une brute.
Ce discours prendra la
forme de l'insulte et l'humiliation, y compris envers des hommes
respectueux des femmes, timides et innocents. On verra des femmes
prendre plaisir à abaisser plus bas que terre des hommes qui ne leur
ont rien fait de particulier. Faire ainsi honte à des hommes
inoffensifs confinera même à l'occasion au sadisme moral et verbal.
Le fait d'être timide et
complexé, car victime moi-même d'une agression sexuelle féminine
quand j'étais enfant, ne m'a nullement mis à l'abri de discours
féminins violemment culpabilisateurs.
Je me souviens avoir tenu
le rôle de Sigisbé durant onze ans. Un Sigisbé (de l'italien
Sigisbeo) est un amoureux transi qui reste attaché à une
femme qui ne lui donne rien ou presque. Ladite demoiselle, objet de
mon amour, par deux fois m'ouvrit ses bras à plusieurs années de
distance. On s'en tint à des câlins bien chauds. Puis, après
chacune de ces séances buccale et tactile, je redevenais « l'ami
qui gâche notre amitié en ne pensant qu'à ça ». Comme si
elle n'y pensait jamais ! L'homme reste dans ces discours un salaud,
un vicieux, un obsédé. Bref, un coupable idéal, noir corbeau
assaillant de ses sales assiduités impures et mal venues la blanche
et immaculée colombe féminine.
Une autre amie, très
jolie, se photographiait avec passion. Et prenait la pose très
souvent. Je la photographiais aussi. Elle s'avisa un jour de passer
en revue les photos de mon appareil numérique. Et y trouva quatre
photos de son décolleté, que j'avais faites et avais oubliés. A
quelle remontrances je n'eus pas droit ! J'étais presque un violeur
potentiel ! La demoiselle effaça les images coupables, ainsi que
d'autres d'elle, sans m'en demander l'autorisation. Et, le soir-même,
la blanche colombe passa le temps d'un long dîner au restaurant à
me faire du genou. Avance que j'ignorais, sachant que c'était juste
un test de séduction. Que rien de bien ne suivrait. Ça, je le
savais. Car je connaissais déjà la blanche colombe en question
mieux que si je l'avais passé aux rayons X.
Le rôle de la blanche
colombe qui ne pense pas à la chair est parfois très difficile à
assumer. Un rôle consistant à nier son intérêt existant pour une
chose qu'on désire passionnément ! Comment faire pour remettre les
clés de sa citadelle quand on souhaite la voir envahie ? Une méthode
classique, parmi d'autres, consiste à feindre le sommeil en espérant
le tripotage d'un tiers présent. Cette méthode, toujours largement
pratiquée par quantité de femmes et jeunes filles, je
l'abhorre.
Et ceci pour deux raisons : la première est qu'elle amène à avoir une partenaire en câlins complètement passive, puisqu'elle est sensée « dormir ». La seconde, est que l'occasion est trop belle pour la tripotée pour jouer ensuite à la blanche colombe outragée. Rôle d'autant plus facile à incarner, que la jeune fille ou la femme feignant de dormir peut finir par s'endormir effectivement.
Et ceci pour deux raisons : la première est qu'elle amène à avoir une partenaire en câlins complètement passive, puisqu'elle est sensée « dormir ». La seconde, est que l'occasion est trop belle pour la tripotée pour jouer ensuite à la blanche colombe outragée. Rôle d'autant plus facile à incarner, que la jeune fille ou la femme feignant de dormir peut finir par s'endormir effectivement.
Rejetant ce comportement
relationnel débile, j'évite de mettre les mains sur les fausses
endormies. Cependant, dormant à proximité du lit d'une blanche
colombe rêvant d'être palpée par le noir corbeau, j'ai eu la
surprise un soir de voir un genou se poser sur mon lit. Genou
appartenant à la jambe de la colombe et se finissant par un pied
charmant.
J'eus une hésitation...
subissant ce geste confinant au harcèlement, que devais-je faire ?
Bien sûr, la colombe était tendre et charmante. Mais la mise en
scène proposée était horrible. Je résolus d'esquisser un pas de
danse commun. Je caressais le mollet, le pied, touchais la main de la
colombe. Et évitais soigneusement les endroits sensibles et
stratégiques : seins, bas du ventre, fesses, entrejambes...
N'entrant pas ainsi dans un jeu qui ne me plaisait pas. Quand je
revenais au mollet, une voix basse me signifia un « stop ! »
comminatoire. J'arrêtais tout et laissais le genou quitter le
territoire de mon lit.
Sans dire qu'il
s'agissait de moi, peu de jours après, au détour d'une phrase, la
blanche colombe fit allusion au plaisir très apprécié d'avoir
senti son pied caressé. Il faut dire que la jeunesse d'aujourd'hui
ne doit que médiocrement s'intéresser à ces extrémités pourtant
charmantes. Et préférer foncer d'emblée vers les « zones
stratégiques » avec autant de grossièreté que les panzers de
Guderian violant la frontière soviétique en 1941.
Ce comportement
résolument débile de la jeunesse masculine, et pas seulement la
jeunesse, est le fruit du deuxième mensonge fondamentale de la
société : le mensonge masculin.
Il se résume à ceci :
l'homme est obsédé par l'érection, l'éjaculation baptisée
« jouissance masculine », la pénétration vaginale, la
fellation et, éventuellement, la sodomie.
Pauvres garçons auxquels
on apprend à ne pas être à l'écoute d'eux-mêmes ! Non, ça n'est
pas vrai. L'homme n 'éprouve pas le besoin permanent de baiser
le plus possible, le plus souvent possible, avec le maximum de
partenaires possible, ayant de préférence la plastique de la
merveilleuse Maryline Monroe ou de la jolie Nolwenn Leroy !
On voit prétendre que
chez l'homme, chaque fois que sa queue lui démange ou se raidit,
c'est le signe qu'il veut « faire l'amour ». C'est aussi
débile que prétendre qu'à chaque fois que le cuir chevelu vous
démange il faut aller vite se faire shampooiner et couper les
cheveux chez le coiffeur !
Mais, hélas, seuls Dieu
et la connerie sont éternels ! On inculque soigneusement cette
stupidité aux garçons.
Alors, bon an, mal an, on
va, si on est un garçon, chercher à suivre la « feuille de
route » ainsi définie par la société qui nous entoure.
L'acte sexuel sera la clé
sensée ouvrir au choix trois portes : la porte de la pornographie et
de la jouissance extrême, la porte de l'amour romantique, ou, enfin
: la porte de la formule magique. Cette dernière porte mène à une
situation idéale et indéfinie par un chemin indéfini, passant
obligatoirement par l'acte sexuel. Toutes ces portes sont
imaginaires.
On devient « le
petit soldat du sexe ». On obéit aux ordres imaginaires sensés
émaner des corps caverneux de son pénis, qui, se remplissant de
sang, le rendent raide. Et aussi, aux ordres imaginaires sensés
venir de la demoiselle, via la cyprine dégoulinante de son vagin.
La rencontre entre les
porteuses du mensonge fondamental féminin et les porteurs du
mensonge fondamental masculin ne peut qu'être compliquée. Dans de
telles conditions elle est même le plus souvent carrément
impossible. Ou encore elle s'achève prématurément et rapidement.
Et puis, il y a aussi les
« traîtres » : celles et ceux qui ne proclament pas,
haut et fort, la validité du mensonge fondamental propre à leur
sexe.
Quand une femme va
ouvertement déclarer qu'elle aime le sexe, elle sera mise aux bancs
des accusées de la communauté féminine. Si elle témoigne de son
attrait pour le cul en portant des tenues très « sexe »
on entendra les commentaires réprobateurs venant des bouches
féminines : « qu'est-ce qu'elle cherche ? Elle exagère ! Elle
veut se faire violer ? »
J'ai aperçu récemment
une demoiselle qui tenait un tel propos et jouait à la blanche
colombe. Un diable faisant l'ange et prêchant une morale qu'elle
ignore. Je lui ai fait remarquer que si j'apercevais une femme vêtue
très « sexe », il ne me viendrait nullement pour autant
l'envie de la violer.
Je connais une autre
dame, qui a bien joui de l'obturation charnelle de ses orifices
naturels au cours de sa vie. Elle m'a quémandé, gourmande, des
détails salaces à propos de la vie d'une demoiselle aimant beaucoup
le sexe et ne s'en cachant pas. Et cela tout en condamnant sans merci
sa conduite.
La femme qui aime
ouvertement « le cul » et ne s'en cache pas, est
proclamée pute, salope, vulgaire, ne sait pas ce qu'elle fait, est
accusée de déconsidérer les femmes, encourager les agressions,
etc.
Et l'homme qui ne cherche
pas sans arrêt l'acte sexuel qu'est-il ? Et bien, tout simplement,
il n'existe pas. Si un homme prétend ne pas chercher tout le
temps la chose, il a un problème, n'a pas rencontré « la
bonne personne », voire est homosexuel et l'ignore, ou alors
est carrément un détraqué sexuel.
Si on croit au mensonge
fondamental masculin et on est un homme, on se retrouve obsédé par
un désir imaginaire qui fera de la masturbation l'activité physique
principale des hommes. Dont ils ne parlent jamais. Et, cherchant un
contact imaginaire avec une femme imaginaire, l'homme part dans le
monde des mirages et quitte la réalité.
Il ne va pas vers la
femme, mais cherche la femme imaginaire, qui n'existe pas. Il devient
alors une proie facile pour les femmes aimant manipuler les hommes.
Il se croit le maître et devient l'esclave. Le jouet de celles qu'il
croit dominer.
S'il renonce aux brumes
du mensonge fondamental masculin. S'il accepte de devenir lui-même,
s'écouter, voir, il découvre autour de lui un tout autre paysage.
Et voit aussi toutes les petites intrigues qui l'entourent. C'est
assez étonnant. Et, derrière le théâtre d'ombres où évoluent
des colombes et des corbeaux imaginaires, il voit enfin la société
humaine telle qu'elle est. Le rôle exact qu'il peut y jouer en amour
de lui et des autres. Les choses à éviter ou rechercher. A
apprécier et gouter sans regrets. Et nage vigoureusement dans le
fleuve de la vie. Le cauchemar des apparences est fini. A lui l'ombre
des fleurs, la caresse du vent et la douceur du soleil au printemps.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 30 juillet 2014
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire