mardi 5 février 2013

88 A propos de l'amour


L'amour est plus vaste que le sexe qu'il inclut éventuellement. Certains veulent l'y résumer, ce qui est une erreur. Mais aujourd'hui l'amour de l'autre est concurrencé dans nombre de discours par l'amour de l'argent.

Il y a quelques jours, je voyais dans un débat télévisé un des participants déclarer avec une délectation visible à propos de la dette de la France : « La dette n'est ni de droite, ni de gauche. Elle est à payer. Donc l'austérité est inévitable. Quel que soit le gouvernement en place. »

A l'idée de voir ainsi rationner et appauvrir les pauvres, cet homme paraissait connaître une joie profonde. Il jouissait littéralement à l'idée de l'accroissement de la misère du plus grand nombre au bénéfice du puits sans fond de la dette artificielle de la France.

Pour lui, au dessus de tout, de toutes les valeurs, de toutes les idées, de toutes les mesures, de tous les sentiments ou idéaux, une seule et unique chose compte : l'argent.

En fait l'argent est le nouveau dieu. Tout doit s'y soumettre. Il est plus important que la vie-même.

En Grèce aujourd'hui, au nom du remboursement de la dette, au delà d'une année de chômage, on ne bénéficie plus de la sécurité sociale. Donc, il faut crever, si on a une maladie grave, pour engraisser les banques.

Tout ceci avec la bénédiction de l'ensemble des gouvernements européens, français compris.

La logique voudrait qu'à Bruxelles on élève un temple au Veau d'or.

De l'argent, il est courant d'entendre dire qu'avec lui on peut tout. Qu'on doit tout faire pour en obtenir. Ce culte absurde conduit les états d'Europe à s'appliquer à s'autodétruire.

Mais en réaction à ce suicide collectif, point déjà un nouvel espoir : l'argent, valeur sacralisé tend à ne plus l'être pour de plus en plus de gens. Ils flairent, à juste titre, que derrière cette crise artificielle se cache une monumentale escroquerie. Celle des états ne pouvant plus s'emprunter à leurs propres banques nationales. Qui elles, prêtent aux banques privées, où les états s'obligent à emprunter au prix fort.

Cette entourloupette a été établie en France par la loi 73-7 du 3 janvier 1973 dite : loi Pompidou-Rotschild.  Puis étendue par la suite au reste des membres de la Communauté européenne.

Et, comme par hasard, le dernier budget en équilibre de la France est celui de... 1973.

Durant presque quarante ans, on a soigneusement évité d'alerter les citoyens français à propos de cette escroquerie.

Il y a eu des gouvernements dits « de gauche » ou dits « de droite », qui se sont soigneusement abstenus de soulever la question. La dette artificielle a gonflé durant tout ce temps. Pour qu'aujourd'hui, au nom du dieu de l'argent on nous invite à sacrifier tous les droits des pauvres sur son autel. Ce dont on peut rêver, c'est que, très bientôt, comme en Islande, les sacrificateurs, partout en Europe, soient neutralisés, pourchassés et punis. Qu'on les force à travailler. Et que l'amour de l'argent laisse la place à l'amour du prochain sur lequel il a gravement empiété.

Basile, philosophe naïf, Paris le 5 février 2013

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