jeudi 28 juillet 2016

601 Conséquences diverses de la peur générale

Comme on l'a vu dans les deux précédentes contributions à ce blog (n°599 et n°600), le désaccord sexuel entre l'homme et la femme, produit de la déformation du comportement masculin, est à l'origine d'une peur sourde, diffuse et générale. Celle-ci touchant la grande masse des humains n'est pas identifiée comme telle mais entraîne quantité de comportements paradoxaux, telle que la crainte de la réussite, par exemple.

Le domaine sentimental n'échappera pas à cette peur. Qui pourra être à l'occasion amplifiée et rendre la vie carrément invivable. En voici un exemple :

Un homme vit avec une femme. Pour cet homme, vivre avec cette femme avec le temps est devenu insupportable. La quitter est inconcevable. Il se dit : « je ne peux pas la quitter, ce serait immoral et inhumain, car elle a besoin de moi. » En fait, c'est lui qui a besoin d'elle.

Il devient un boulet pour elle. Car il ne manque pas une occasion de se rassurer lui, en rappelant à elle : « que ferais-tu sans moi, si je n'étais pas là ? » Elle finit par le quitter. Un bref moment il a envie de la tuer. Fort heureusement il résiste à cette envie. Et tombe alors dans un état suicidaire, et une dépression qui va durer plusieurs années.

Que s'est-il passé ? Au départ, l'accord avec cette femme a fait baisser avec elle le niveau de peur habituel de cet homme à l'égard de toutes les femmes. Peur dont il n'a pas la conscience claire de l'existence. Puis, quand la compagnie de cette femme est devenue insupportable, l'homme est resté accroché au souvenir de la baisse de sa peur. Quitter cette femme est devenu pour lui un choix terrifiant. La quitter revenait pratiquement à aller vers la peur. Cette perspective amplifiait la peur. Alors, il n'arrivait pas à se résoudre à faire le choix pourtant logique de s'éloigner et se trouvait des alibis moraux pour refuser de le faire.

Quand sa peur avait baissé vis-à-vis de cette femme il s'était mis à la trouver merveilleuse alors qu'elle était très ordinaire. À avoir l'impression que rien de mal ne pouvait lui arriver tant qu'il était avec elle et partageait sa vie. On appelle cet état « être amoureux ». En fait il s'agit d'un phénomène mettant en jeu l'homme, sa peur et ses endorphines qui l'enchantent et l'abrutissent aussi un peu quand sa peur baisse.

Mais l'idéalisation « amoureuse » n'est pas la seule conséquence possible de la peur diffuse, sourde et générale entre les sexes. Pour y échapper, la « réussite » matérielle peut prendre un caractère caricatural. Ainsi, celui qui disposera déjà de tous les avantages matériels possible pourra chercher à en vouloir « toujours plus ». D'autant que ce « toujours plus » sera associé à l'idée de la séduction irrésistible de l'autre qui fait peur. Des personnes extrêmement riches en voudront toujours plus, avec les conséquences dramatiques que cette ambition malade entraînera sur le plan social. De nos jours ce comportement du « toujours plus » chez les ultra-riches est une des causes majeures, sinon la cause majeure, des problèmes et souffrances de l'Humanité. Les plus riches de ce monde, au lieu de se pavaner, feraient mieux d'avoir honte et se faire soigner. La recherche du pouvoir pour le pouvoir procédera de la même fuite devant la peur diffuse, sourde et générale entre les sexes. Le pouvoir bien souvent n'offre pas d'autres conforts que celui de l'illusion. Mais ceux qui en disposent sont prisonniers de leurs peurs. Le symptôme de la recherche du pouvoir sera souvent associé à d'autres, tels qu'une pratique sexuelle compulsive. Le recours à des dames tarifées, bénévoles ou prises de force est courant dans les hautes sphères du pouvoir et de la politique. Divers scandales viennent de temps à autre nous rappeler cet aspect peu ragoutant des allées du pouvoir. Pouvoir qui n'est rien. Car le plus grand et le plus précieux pouvoir reste celui de se libérer de la peur.

Basile, philosophe naïf, Paris le 28 juillet 2016

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