dimanche 3 juillet 2016

579 Quelques remarques en marge du texte « La révolte des femmes branloirs »

Dans mon texte précédent numéro 578 intitulé : « La révolte des femmes branloirs » j'ai écrit, parlant de l'homme qui cherche à tous prix à se branler dans le vagin d'une dame :

Le pire, c'est que ce crétin pourra y compris être sincère et se croire respectueux de l'autre. L'autre qui pourra être un moment complice de sa démarche. Mais, la Nature a ses limites. Une femme d'accord pour servir de branloir en croyant ainsi « faire l'amour » va progressivement ne plus supporter son compagnon. Jusqu'à la rupture dont elle ne comprendra pas forcément les raisons. Mais elle verra que « ça ne marche plus ».

C'est exactement ce qui m'est arrivé avec une amie très proche. J'ai fait partie du troupeau des mâles ahuris que j'espère à présent avoir quitté. Mon amie et moi avons été de parfaits petits soldats du sexe institutionnalisé. Comme nous nous entendions merveilleusement bien, il « fallait en passer par là ». Et nous nous sommes consciencieusement et inconsciemment appliqués à détruire ainsi notre relation. Ce fut chose faite au bout d'un peu plus de quatre ans. Cette expérience malencontreuse a eu au moins pour résultat que j'ai cherché à l'analyser. Et ainsi ai pu trouver où notre relation avait commencé à dérailler. Mais le poids de la culture régnante est tel que l'explication donnée à d'autres ne sert autant dire à rien. Comme disait un jour quelqu'un : « l'expérience est une lanterne qui n'éclaire que soi. » Si on ne sait pas, on ne comprend pas l'explication. Si on sait déjà, l'explication est inutile. En dépit de cette situation, je reste persuadé de l'utilité de faire part de ma réflexion.

En poursuivant celle-ci, j'ai trouvé l'explication d'un mystère auquel j'ai été confronté il y a des dizaines d'années.

J'étais « amoureux », comme scotché à une amie. Celle-ci n'arrêtait pas de me dire que ce n'était pas réciproque. Et que je dérangeais notre amitié en ramenant régulièrement la revendication sexuelle dans nos rapports. Or, je réalisais à la même époque une contradiction bizarre dans mon attitude. Je revendiquais de parvenir à ladite relation. Cependant qu'en y réfléchissant je la voyais sans intérêt, connaissant la grande froideur de mon amie. Alors, pourquoi poursuivais-je irrésistiblement cette quête absurde ? C'est seulement ces jours-ci que j'ai compris l'origine, le motif de mon aberrante démarche. Vouloir à tous prix une chose dont on ne tirera aucun plaisir, c'est la démarche typique de certains drogués. J'ai connu ainsi une jeune femme alcoolique qui faisait tous les efforts les plus incroyables pour disposer chaque jour d'une grande bouteille d'alcool fort. Qu'elle buvait « sans aucun plaisir » disait-elle. C'était une addiction. Que ce soit avec la drogue artificielle que représente par exemple l'eau-de-vie ou la drogue naturelle des endorphines, la démarche peut être identique. S'agissant de l'amie que j'ai harcelé stupidement durant des années en revendiquant une relation dite « sexuelle » ou de la bouteille d'alcool fort de la jeune femme alcoolique, nous suivions le même chemin négatif.

La dimension culturelle joue un rôle essentiel. J'ai connu un ex grand alcoolique qui me disait « l'alcoolisme n'est pas une maladie, c'est une culture » À laquelle, bien sûr, il importe de remédier.

La toxicomanie endorphinique est d'autant plus insidieuse qu'elle réduit les facultés de jugement tout en nous incitant à augmenter les doses... On se croit invincible, à l'abri de tout, ayant une chance extraordinaire, quand on est « amoureux ». Une personne quelconque dont on s'est épris nous paraîtra exceptionnelle. Et un cageot obèse nous semblera plus mignonne qu'un régiment de poupées Barbie. Mais la toxicomanie endorphinique peut nous réserver des tours similaires à ceux causés par des drogues chimiques : crises de fureur, de désespoir, suicides. « L'amour fou » est un dérangement grave et dangereux, qu'il ne faut souhaiter à personne et en tous cas pas à soi-même.

Basile, philosophe naïf, Paris le 3 juillet 2016

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