samedi 23 juillet 2016

595 Les quatre piliers du mariage

Le pilier principal du mariage est représenté par la condition servile traditionnelle de la femme mariée. La servitude féminine - c'est-à-dire la condition d'esclave de la femme mariée, - se résume à la non reconnaissance de son travail domestique, qui n'est pas rémunéré. Et lui est imposé par ses responsabilités maternelles et par le poids de la société avec ses règles relevant du pouvoir machiste de l'ensemble des hommes sur l'ensemble des femmes. Dès à partir du moment où un très grand nombre de femmes se sont indépendantisées matériellement - en travaillant de manière rémunérée à l'extérieur de leur famille, - le nombre de divorces - presque toujours demandés par la femme, - a explosé.

La possession proclamée de la femme par l'homme se retrouve dans le langage courant. Un homme qui s'accouple avec une femme « la prend », « la possède ». S'il l'épouse il lui donne son nom et même son prénom. Traditionnellement, une veuve est d'abord la femme d'un homme décédé avant d'être un être humain indépendant à part entière. On dira « Madame Veuve Untel ».

Jusqu'à l'image de la femme « appartiendra » à son mari. En 1964, quand fut lancé en France la mode du monokini, on interrogeait dans le journal France Soir le mari d'une femme qui allait seins nus sur la plage de Cabourg en Normandie. La question posée était : « Ça ne vous gêne pas que d'autres hommes voient les seins de votre femme ? »

Le second pilier traditionnel du mariage est le consumérisme conjugal. Un mariage est « consommé », c'est-à-dire que l'accouplement y est obligatoire. La non consommation du mariage est un justificatif d'annulation pour l'Église catholique qui ne reconnaît pas le divorce. La loi française précise que les époux se doivent soutien et « fidélité », c'est-à-dire que le cul de l'un des mariés appartient à l'autre et réciproquement.

Le consumérisme conjugal, appelé durant longtemps « devoir conjugal », consiste en ce que la femme doit accepter de vider régulièrement les couilles de son mari avec et dans son vagin. Certes, ça peut se passer bien, exprimer accord et désir. Mais ça peut aussi se passer mal et représenter une double masturbation plus ou moins réussie. Avec à la clé et à la fin insupportabilité et brouille.

Certains parleront alors de la nécessité d'établir un « accord sexuel », « une vie de couple sexuellement épanouie ». Ce sera ici l'occasion pour toute une série d'escrocs et de charlatans à prétentions plus ou moins scientifiques de prétendre arranger contre rémunération les affaires de cul du couple. En fait, quand il n'existe pas de désir réciproque, il n'y a tout simplement pas lieu de prétendre « faire l'amour ». Doit-on à tous prix chercher à manger quand on n'a pas faim ?

Le troisième pilier du mariage est l'amour, qui peut être aussi l'amour des enfants. L'amour, plus ou moins présent ou absent, rend la vie de famille plus ou moins agréable et supportable.

Enfin, le quatrième pilier du mariage ce sont les mensonges et traditions. J'ai assisté à un mariage civil à Paris où le maire annonçait que les mariés étaient à présent « unis par les liens du mariage ». De quels types de liens s'agit-ils ? De quoi sont-ils faits ? De chanvre, laine, acier, coton ? Je ne les ai jamais rencontré. Récemment je suis entré dans une église catholique italienne où se célébrait un mariage religieux. À un moment-donné j'ai entendu le curé déclarer que : « Dieu a inventé le mariage ». Son propos allait dans le sens que le sexe était très mauvais hors mariage et très bon dans le mariage. A mon avis, quel que soit le cadre proclamé, le sexe n'est bon que s'il est authentique. Sinon, il n'a pas lieu d'être. La base de l'accord entre deux individus est l'accord lui-même. Quand il existe il n'a pas besoin de preuves ou attestations. Il est tout simplement là tant qu'il dure.

Basile, philosophe naïf, Paris le 23 juillet 2016

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire