lundi 25 juillet 2016

599 Pourquoi les hommes ont-ils peur des femmes ?

Combien d'hommes préfèrent aux femmes la compagnie de leurs amis hommes voire de leur animal de compagnie qui leur paraît plus rassurant et proche d'eux. La plupart du temps, les hommes ne sont pas à l'aise avec les femmes, affirment « ne pas les comprendre », et, en résumé en ont peur. Quelle explication donner à une telle situation où celles qui devraient être les plus proches des hommes ne le sont pas ?

L'explication de ce trouble se trouve en l'homme lui-même. Une illustration statistique de ce trouble est donnée par le colossal marché de la pornographie. Il témoigne de ce que les mâles humains dès l'âge de 12-13-14 ans pratiquent régulièrement la masturbation. Ce qui détraque leur appétit sexuel. Ils ont tout le temps faim et sont à tout bout de champs motivés artificiellement par la recherche de l'acte sexuel. Il n'existe pas de trouble complémentaire chez la femme/ Ce qui fait que le comportement masculin les dérange et les éloigne. Cette fringale masculine de coïts, cette coïtomanie se révèle donc être une faim inassouvissable. L'éjaculation obtenue par divers moyens mécaniques joue pour la plupart des hommes le rôle d'un flash de drogue. Ils sont drogués. Quand bien-même pour leur masturbation ils remplacent leur main par le vagin d'une femme. Ils pensent à eux. Il ne s'agit pas d'amour, mais d'utilisation de l'anatomie féminine en substitution de leur main habituelle.

Un dragueur frénétique que j'ai connu, et qui obtenait un certain succès dans ses entreprises, m'a dit un jour, il y a quelques années, parlant du désir de coït chez la femme : « de toutes façons, elles ne veulent jamais ! » Mais, s'est-il posé la simple question : « et moi, pour quelle raison ai-je tout le temps envie ? » Bien sûr que non, cette question-là, il ne se l'est pas posé.

Si les femmes selon lui « ne veulent jamais » baiser, ça signifie qu'à chaque fois qu'il est parvenu à ses fins avec une femme, c'est-à-dire au coït, c'était par la pression morale. Quand on pratique systématiquement et durant des années la pression morale de cette façon, on finit facilement un jour par violer. Je connais au moins un cas de personnes à qui c'est arrivé.

La tension engendrée par la revendication masculine coïtale permanente va contrarier l'ensemble des relations entre l'homme et la femme. Ainsi, il en sera du regard. Si je regarde le décolleté d'une jolie Parisienne, il arrive qu'elle s'empresse d'arranger celui-ci pour réduire son échancrure. Mais, en aucun cas elle va m'exprimer verbalement sa gêne. On est confronté là comme à une zone de communications où on doit éviter la rencontre directe.

Il est, bien sûr, en principe interdit de toucher l'autre pratiquement où que ce soit, y compris dans des zones de l'épiderme considérées comme neutres sexuellement. Tout contact même léger et accepté débouchant soi-disant et forcément sur la recherche du coït.

Parler librement devient impossible. Les mots sont piégés. On peut dire à quelqu'un qu'on aime la peinture qu'il a réalisé, le gâteau qu'il a cuit, le livre qu'il a écrit. Mais allez dire à quelqu'un, une femme par exemple, qu'on aime ses jambes, ses seins ou ses fesses ! Ça ne se fait pas, c'est vulgaire. L'homme a le droit de témoigner de sa proximité avec un livre ou un gâteau, pas avec un cul.

Comment d'ailleurs la communication pourrait-elle ici s'exercer ? Sachant le problème du non : si une femme paraît dire « oui » et après dit « non » au coït, il est entendu pour un grand nombre d'hommes que seul le « oui » reste effectif. On peut refuser un café, un gâteau, une promenade, mais un coït non, ça ne se fait pas. Cette aberration intellectuelle est très bien traduite par la phrase stupide et odieuse : « quand elles disent non, en fait c'est toujours oui ». Il suffirait soi-disant d'insister pour arriver au coït dans de bonnes conditions. Quelle belle ânerie et que d'abus à la clé !

Il s'agirait soi-disant d'évidences. Je me souviens d'un fait survenu au début des années 1970. Je connaissais un groupe de quatre ou cinq jeunes hommes tous âgés d'environ dix-sept, dix-neuf ans. A un moment-donné je les ai vu accompagnés par une très jolie jeune fille de seize ans. Elle avait la particularité de s'être fait teindre les cils en violet. Ce qui lui conférait un regard étrange et très beau. Puis je n'ai plus vu cette jeune fille. Elle a disparu de circulation. J'en ai entendu parler par un des jeunes hommes du groupe. Il fut très satisfait de me raconter qu'un jour la jeune fille en question avait consentit à une séance de pelotage nue avec le groupe, à la condition de ne pas faire l'amour. Après quoi, les garçons avaient cachés ses vêtements et n'avaient consentit à les lui rendre qu'à condition quelle accepte de passer sous chacun des garçons. Ce qui fut fait.

C'est seulement en y repensant à présent que j'ai mis une définition à ce fait vieux de bientôt un demi-siècle. Il s'est agit d'une tournante, un viol en réunion. Car quelle que soit la situation souhaitée au départ par cette jeune fille, quand elle a dit ne pas vouloir de coït, sa volonté devait être respectée. Ces soi-disant si belles années soixante-dix ne l'ont pas été pour tout le monde.

Mais la confusion n'est pas que dans la tête des hommes, mais peut aussi l'être dans la tête des femmes, en l'absence de vision claire et analysée de la situation. Au début des années 1990, une dame quadragénaire connait une mémorable après-midi de pelotage avec un ami. Par la suite, celui-ci lui propose de recommencer. Elle prétexte pour refuser qu'elle a un problème d'infection gynécologique. Pour elle, la suite des événements signifiait nécessairement le coït. Comme elle n'en voulait pas, elle a trouvé pour justificatif une infection diplomatique.

Imaginer qu'un homme puisse ne pas suivre l'ornière commune dépasse l'entendement de la plupart des hommes et des femmes. J'ai ainsi raconté un jour à un ami que j'avais en vacances partagé huit nuits de suite le lit d'une jolie fille. Et qu'il ne s'était rien passé entre nous de ce qui est sensé se passer selon beaucoup en pareil cas. Il n'en revenait pas. Mais pourquoi ce ne serait pas possible ? Réponse : en général c'est impossible parce que la plupart des hommes veulent tout le temps obtenir leur flash d'endorphines produit par l'éjaculation masturbatoire.

Comme cette situation générale conduit les jeunes filles dès très jeunes à être sur leurs gardes et craindre l'agression sexuelle, elles vont avoir peur. Or, il faut savoir qu'une des particularités des sentiments humains est qu'ils sont plus ou moins contagieux. Si vous êtes par exemple au milieu de gens tristes, apeurés ou joyeux, sans partager leurs motivations, vous risquez fort de finir par partager leurs sentiments. Et si vous y résistez de contrarier votre entourage.

L'homme ne comprend pas sa situation, n'arrive pas à communiquer avec la femme. Celle-ci a plus ou moins peur en permanence de l'agression sexuelle, même si elle évoque rarement cette peur. Ce qui fait que l'homme va avoir peur lui aussi.

Si, pourtant, à force de travailler individuellement sur lui, l'homme surmontera cette peur, il connaîtra un changement étrange. Et déstabilisera les femmes qu'il rencontrera. Car elles percevront en lui quelque chose d'inhabituel. Peut-être alors un nouveau type d'accord naîtra. C'est le souhait que je formule ici.

Les ressources intérieures en l'homme et en la femme sont extrêmement grandes et rarement sollicitées. L'homme d'aujourd'hui est semblable à un jardin qui n'a pas encore été semé. Et qui n'a pas encore fleuri.

Beaucoup de choses positives sont possible. À condition de commencer par croire qu'elles sont possible. Rien ne s'oppose au bonheur à condition d'aller le chercher où il est.

Basile, philosophe naïf, Paris le 25 juillet 2016

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