mardi 26 mai 2020

1300 Souvenir de Chamallow - poésie interactive avec vingt lignes à remplir

Je suis allé à Chamallow
Cité corsaire.
Pour cela
J'ai pris une route
En lacets
Qui longeait la mer
Pleine de couples
Enlacés.
Il y avait là
Vladimir, pour la vaisselle
Et sa copine
Mélusine, en grève.
Konnitchi Oua Oua
La caravane passe
Et Sayonara pas
Pour tout le monde,
Avec le chat Clifford
Monté sur une feuille de papier
Et troublant... mon inspiration.
Trou blanc
C'est tout de même mieux
Que trou noir.
Le chat passe
Et repasse,
Mais ne repasse pas
Les chemises.
Il vient me ronronner
À l'oreille,
Et mordiller
La feuille de papier.
Et Sonia n'est pas là.
Son maître chat
Me tient compagnie,
Comme Florent
L'intelligent.
Le chat vrai
C'est mieux que le chat faux.
Chat va bien,
Chat tourne pas rond
Mais au carré
Raie de lumière
Au fond d'un ciel bleu betterave
Tout noir la nuit.
Mais les betteraves sont rouges !
Et pourquoi pas elles seraient ici
Bleues ?
Plus que six ou sept lignes à écrire
Pour finir.
Qu'alors y faire ?
Il a cru s'y fier
Mais ce n'était pas le bon plan,
Rataplan !
Fin du premier épisode.
Oui, c'est ça.
Ajoutez à ce texte vingt lignes
Ou plus :






















Basile
Paris, le 26 mai 2020

samedi 23 mai 2020

1299 MERCI !!

Le Boléro de Ravel,
Arrangé
Et interprété
Par cinquante et un concertistes
Chacun seul
Devant sa caméra
Au bord de la mer,
En ville,
Ou à la campagne,
C'était beau à pleurer.
J'en ai eu les larmes aux yeux.
Et je suis sûr
Que dans la salle de concert virtuelle
Dieu et les anges,
Et l'âme de Ravel,
Étaient présents,
Admiraient,
Et leurs yeux brillaient.

Basile
Paris, le 22 mai 2020



https://www.youtube.com/watch?v=BZQF5X9E770


  GRAZIE !!
 
Il Boléro di Ravel,
Disposte
E interpretato
Di cinquantuno musicisti
Ciascuno da solo
Di fronte alla sua macchina fotografica
In riva al mare,
Nella città,
O in campagna,
Era bello piangere.
Avevo le lacrime agli occhi.
E ne sono sicuro
Quello nella sala da concerto virtuale
Dio e gli angeli,
E l'anima di Ravel,
Eravamo presenti,
Ammirato,
E i loro occhi brillavano.

Basilio
Parigi, 22 maggio 2020


1298 Sombre histoire

J'ai convoqué
Le démon des pierres,
Le démon des chacals,
Le démon des loups,
Le démon de cristal,
Le démon d'or rouge,
Le démon des pieds plats,
Le démon des plats,
Le démon minute.
J'ai convoqué
L'archange d'acier,
L'homme de bronze,
La petite fille d'ardoise rouge
Et son amie
L'algue verte,
Le démon des cymbales,
Le démon des canons,
Le démon Stratif,
Le démon enfin « c'est pas l'arrêt »,
Le démon autre chose,
Le démon d'après l'hiver,
Et l'ours solaire
Et sa copine
Aux lunettes d'acier.
J'ai convoqué
Du beau monde,
Des chiens et des baleines,
Qui iront
Le jour du Carnaval
Se baigner
Dans le bassin
De la place Gambetta,
Face à la mairie.
Des chats et des oiseaux,
Des moi-mêmes,
Et des « t'as vu ça ? »
Des qui s'appellent Germaine,
Et par le bout du nez
Vous mènent.
J'ai convoqué
Le froid de l'hiver
La chaleur caniculaire
De l'été,
La pluie d'automne
Et le gel tardif du printemps.
Les larmes carrées
Et les carrés de betteraves,
Tout ça pour vous dire
Qu'il y a autre chose
Que le profit,
Et le désir
Tout bas se mettra en marche,
Ils l'acceptent et rigolent,
En échange de quoi
De quelque chose
Enfin, je ne sais pas
Mais à la base de la raison
Il y a la grotte des quarts de carottes.
Ils crient quelque chose,
Je ne comprends pas,
Mais voilà le démon crocodile
Qui rapporte les verres à laver.
Il est mort de rire,
Le démon crocodile,
Je le questionne, il me demande :
« Tu comprends le cri qui retentit ? »
Je dis non.
Alors, en rigolant, il me dit :
« Ils crient :
« Cet homme est dangereux,
« Par amour du peuple,
« On va le transformer en puzzle
« À l'abattoir des poulets creux.
« Applaudis, sinon Guignol
« Va te donner des torgnoles.
« N'ais pas peur,
« Tout ça c'est des fariboles
« Pour trente-six mille uhlans
« Mirobolants !
« Wouff ! Wouff !
« La tarte au chocolat
« Du Père Jean
« C'est mieux qu'une séance
« Chez mon kiné !
J'approuve en déréliction,
Risque apoplectique,
Savez-vous planter les choux
Chez les hiboux
Qui dorment à Tombouctou ?
Bienvenu chez les fous de la maison vide-poches
Et fourmis chassieuses merveilleuses.
Alors, mon histoire.
Vous avez aimé ?
Recommencez tout.

Basile Paris, les 22 et 23 mai 2020

jeudi 21 mai 2020

1297 Requête

Vingt jours il a tenu,
Vingt jours il s'est accroché
À cette vie
Sous le regard aimant
Des soignants
Dans un hôpital aux murs très blancs.
Et puis
Le vingt-et-unième jour
Ses parents défunts
Et les anges
Sont venus le chercher
Pour l'emmener au Paradis.
Ô vous qui m'entendaient
Faites un signe
À ceux qui l'ont accompagné
Dans cette vie
Sur cette Terre
Où la maladie l'a emporté.

Basile
Paris, le 19 mai 2020



mercredi 20 mai 2020

1296 Le plus beau des voyages organisés

Ne dites pas :
« Comme le temps passe vite ! ».
Ce n'est pas le temps qui passe,
C'est nous qui passons.
Et même trépassons.
La rue Émile Richard
Qui traverse le cimetière du Montparnasse,
Même si aucun chat n'y passe
Est une rue trépassante.
Dans ce cimetière
Il y a un moulin
Qui a perdu ses ailes.
A-t-il moulu jadis des ossements humains
Pour faire de la farine d'os
Quand Paris assiégé
N'avait plus rien à manger ?
Le moulin est là, silencieux
Au milieu des monuments funéraires
Là où jadis poussait le blé
Qu'il moulait.
Il observe
Artistes, poètes, président,
Qui dorment ici
Ensemble pour l'éternité
Et même un peu après
Le temps de prendre un verre
De citron vert alcoolisé
Le jour de la fête des morts,
De la Posada mexicaine,
Où les enfants dégustent
Des crânes en sucre
Ou en chocolat.
Et ne dites pas
Si vous vous ennuyez
Et vous occupez
Pour l'éviter
Que vous « tuez le temps ».
Car c'est l'inverse,
Le Temps vous tue
Turlututu ! Tsoin ! Tsoin !
Comme disaient
Des cadrans solaires anciens :
Chaque seconde blesse,
Ultima necat, la dernière tue.
Ça ne m'empêche pas de rigoler,
Car je suis croyant
Et sais que je suis vivant
Pour l'éternité
Et même après.
Certains diront
Que c'est pas vrai,
Que je crois ça
Parce que ça m'arrange.
Eh oui, ça m'arrange également
De penser qu'après l'hiver
Vient le printemps,
Et qu'après la nuit
Vient l'aurore.
L'Au-Delà
Vous n'y croyez pas.
Ça ne fait rien
Vous pourrez vérifier.
Quand vous verrez Dieu
Essayez alors de lui dire
Sans rigoler :
« Bonjour Monsieur Dieu,
« Vous n'existez pas
« Disparaissez !
« Je ne crois pas en vous. »
Il vous versera un verre
D'un excellent vin divin
Premier cru du Paradis,
Millésimé pour l'Éternité,
Et vous dira
Que vous êtes fou,
Mais bienvenu chez vous
Au Paradis
Qui, bien sûr, n'existe pas
Mais qui est très confortable
Ne trouvez-vous pas ?
Ne croyez pas au Paradis
Ni aux anges et archanges
Qui vous accueilleront
Avec de grands rires
En clignant de l'œil
Et s'exclamant « Encore un
« Qui ne croit pas
« Que nous existons,
« Croit que le monde
« Est une absurdité,
« Et que la vie ressemble
« Au quai de la ligne 13
« Du métro parisien
« Un jour de grève. »

Basile Paris, 18, 20 mai 2020

1295 Absentisme et tactophobie

C'est un fait universellement admis et reconnu que l'absence complète de contacts physiques est fatale aux plus petits. Mais cette carence a-t-elle reçu un nom ? Il s'agit d'absence. Si cette affection n'a pas été baptisée, je l'appellerai absentisme.

Parfois l'absentisme culmine en une horreur et un rejet du toucher. C'est une phobie que j'appellerai, si elle n'a pas de nom : tactophobie.

L'absentisme et la tactophobie sont deux fléaux de notre société. Je n'ai jamais entendu parler de ces fléaux comme des dérangements à soigner. En revanche, dès que ces problèmes affleurent, on voit surgir l'agitation sexuelle et le bavardage. Autant soigner une jambe cassée avec des chansons !

L'absentisme et la tactophobie sont à l'origine de grandes souffrances et de nombreux problèmes de santé ou aggravation de ceux-ci. Les reconnaître, les identifier et les soigner fera le plus grand bien à la société. Et mettra au chômage un nombre important de charlatans quui profitent de l'ignorance régnante sur ces fléaux pour en tirer un bénéfice financier. Ces charlatans pouvant être y compris de bonne foi, et remplis de bonne volonté.

L'absentisme et la tactophobie sont aussi à l'origine de beaucoup de troubles comportementaux et de beaucoup de violences. Celles-ci venant compenser et mal un manque.

L'absentisme est l'expression personnelle d'un phénomène sociétal. C'est une vraie maladie, qui peut prendre des formes très graves. Très mal vécue, elle peut conduire au suicide ou à des comportements à risques. Le tabagisme, l'alcoolisme, la toxicomanie en général peuvent avoir une origine absentiste. Il serait grand temps que l'absentisme et les soins à apporter pour y remédier soient enseignés en faculté de médecine.

Basile Paris, le 20 mai 2020

1294 Mes chers amis, à moi la belle vie !

Il faudrait favoriser
La communication
Entre l'En-Delà
Et l'Au-Delà.
Ainsi, par exemple
Quand le très vénéré comédien
Michel Piccoli disparaît,
Recevoir ensuite
Un message de lui :
« Je vais bien,
« Ne craignez rien,
« J'ai retrouvé mes amis défunts,
« J'ai enfin retrouvé Romy,
« Je suis au Paradis des comédiens
« Et de leurs amis,

« À moi la belle vie ! »

Basile
Paris, le 20 mai 2020

Première et plus simple version de la fin :

« Je vais bien,
« Ne craignez rien,
« J'ai retrouvé mes amis défunts,
« J'ai retrouvé Romy,
« Je suis au Paradis

« À moi la belle vie ! »