Pourquoi, en dépit de
tous ses atouts, l'être humain se sent-il souvent si mal ? Il
faut revenir sur son histoire et les conséquences de celle-ci sur
son comportement. Ces derniers temps la dénonciation de l'inconduite
sexuelle de nombreux hommes à l'égard des femmes a occupé et
occupe encore une large place dans les médias. Quelle est la base de
cette inconduite ? La recherche obsessionnelle et irrespectueuse
de l'éjaculation dans au moins un orifice naturel féminin. Mais
pourquoi une telle frénésie pour parvenir à ça existe chez la
plupart des hommes ?
On prétendra que cette
frénésie s'explique par l'extrême jouissance que l'homme
ressentirait à cette occasion. Cette explication est un bobard. Très
souvent l'homme ne ressent pas grand chose, voire peut même souffrir en éjaculant. Ce manque jouissif explique que nombre d'hommes
qui avaient fait « comme tout le monde » en harcelant les
femmes, finissent un jour par abandonner complètement ce
comportement invasif et dérangeant.
En fait, l'origine de
cette frénésie éjaculatoire est historique. Durant des dizaines de
milliers d'années l'homme a cru que les enfants venaient de lui.
« Sperme » signifie « semence ». Il ignorait
absolument le rôle et le fonctionnement de l'ovulation féminine.
C'est seulement vers 1845 que deux médecins français, Félix-Archimède Pouchet et Charles Négrier, ont décrit pour la première
fois le fonctionnement de l'ovulation.
Dans nos sociétés, traditionnellement, la femme qui a ses règles est considérée comme « impure ». Et durant les menstruations il est très fréquent que les hommes, y compris les plus obsédés par le sexe, s'abstiennent de rapports sexuels avec la femme concernée.
Notre culture a annexé à
la frénésie copulatrice masculine tous les gestes tendres et
situations tendres entre humains adultes. Résultat il existe un
colossal et faramineux blocage culturel de la tendresse. Les
humains y étant habitués ne réalisent pas comme il est immense et
extrêmement violent. Or il a une conséquence majeure qui pérennise
ce blocage.
Les enfants apprennent en
imitant les « grandes personnes ». Celles-ci
s'abstiennent de câlins et sont de véritables analphabètes dans ce
domaine. Ce sont des analcâlins. Les enfants plongés dans un milieu
analcâlin deviennent analcâlins eux-mêmes.
S'ils ont des velléités
contraires, les enfants sont remis à leur place. J'ai entendu un
jour une sympathique dame sexagénaire raconter que son petit fils âgé de
trois, quatre ans lui a dit vouloir dormir avec elle. Elle lui a
répondu : « non, ce n'est pas possible, je dors déjà
avec grand père. Plus tard tu auras une petite amie avec laquelle tu
dormiras. » Propos normatifs qu'il aurait été plus simple et
juste de remplacer simplement par ces mots : « non, grand
mère ne dormira pas avec toi parce qu'elle n'en a pas envie. »
Arrivé à l'âge d'avoir
« une petite amie », ce garçon va très probablement
harceler stupidement les filles de son âge. Et s'étonner de ce
qu'il soit si difficile d'en approcher une. Et qu'avec les années ça
devienne de plus en plus difficile. Pour finir comme beaucoup
d'hommes âgés et de femmes âgées solitaires et aigris. Rêvant
encore parfois de rencontrer « l'âme sœur » et ne la
rencontrant pas.
Alors, privé d'amour et
de tendresse par son conditionnement et son comportement machiste
stupide, l'homme compensera avec de l'alcool, de la bouffe, de
l'argent, du pouvoir, voire la fréquentation des prostituées. Telle
est l'origine du mal-être humain. D'origine masculine et qui frappe
ensuite la partie féminine de la population. J'ignore s'il existe
une solution à ce problème.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 1er février 2018
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